Mon avent littéraire, qu’est-ce que c’est ? Pour ceux qui ne suivent pas les réseaux sociaux, c’est une idée de Nicole (Mots pour mots) et de Delphine (La bibliothèque de Delphine-Olympe) qui consiste à présenter une lecture de l’année passée par jour du 1er au 24 décembre. J’ai remis en forme et ajouté quelques livres pour garder une trace de mes lectures les plus marquantes :
Ma première lecture de l’année : Une éducation de Tara Westover chez Lattès : Tara Westover revient sur son enfance dans une famille de Mormons de l’Idaho, avec un père très instable, et son écriture intense et sincère m’a fait frémir plus d’une fois.
Un auteur découvert cette année : Mireille Gagné avec Le lièvre d’Amérique. Je ne connaissais pas son nom avant cette année, et ce fut une très belle lecture, une légende moderne, à la petite musique contemporaine très séduisante. Ce n’est pas un roman qui se dévore, ses différents thèmes et styles poussent à le savourer.
Un livre lu sur les conseils de mon libraire. Je n’ai pas eu trop à demander conseil aux libraires cette année, j’arrivais plutôt avec ma liste toute prête. Je propose donc un livre conseillé par mon libraire de la librairie Passages à Lyon, mais pas encore lu : Ce prince que je fus de Jordi Soler. Il sera parfait pour le mois Amérique latine chez Ingannmic en février.
Le livre dont l’écriture m’a éblouie : Whitman de Barleen Pyamootoo possède une écriture un peu déroutante au début, originale, sobre et poétique, qui s’accorde pleinement au sujet, un épisode de la vie de Walt Whitman. Même les voyageurs d’un train de New York à Philadelphie y semblent être des poètes !
Le livre que je n’aurais pas lu si… si Aifelle n’en avait pas dit beaucoup de bien, s’il n’était pas publié par les éditions Zoé, si sa couverture était moins jolie… Et ça aurait été bien dommage, car La voisine est dépaysant autant qu’universel, parce que son écriture vive ne manque pas de tendresse pour des personnages qu’il faut découvrir !
La plus belle couverture. Je choisis une couverture, qui en plus d’être belle, reflète pour moi l’atmosphère du livre (parce que j’aurais des exemples de couvertures très réussies, et qui donnent envie de lire le livre, mais en imaginant tout autre chose que son contenu) ce sera donc une couverture de Totem aux éditions Gallmeister, La nuit des lucioles de Julia Glass.
Mon plus gros pavé de l’année avec 807 pages, L’échelle de Jacob, de Ludmila Oulitskaïa, qui m’a un peu déçue par rapport à ses romans plus brefs (qui, eux, sont plus que recommandables).
Le livre qui m’a mis des étoiles dans les yeux : Le bal des ombres de Joseph O’Connor J’ai trouvé le roman formidable dès les premières pages, craignant toutefois que l’enchantement cesse. Finalement, coup de cœur pour ce roman splendide et foisonnant, faisant passer en quelques lignes du sourire aux yeux embués. C’est une parenthèse enchantée…
Le livre le plus ancré dans l’actualité : Le monde n’existe pas de Fabrice Humbert, passionnante variation sur l’image, sur les médias et l’information, les « fake news », et aussi à propos de la surveillance du citoyen. Bien fait, il se lit d’une traite !
Le livre le plus dépaysant : Parce que je déteste la Corée de Kang-Myoung, roman qui dépeint le parcours d’une jeune fille de vingt-sept ans qui décide de tout quitter pour partir en Australie. Elle espère là-bas grimper dans l’échelle sociale, alors qu’en Corée, elle resterait à vivre de petits boulots dans un appartement miteux. Particulièrement dépaysant, ce roman est très accessible, et court, il se lit un peu comme un reportage.
Le prix littéraire lu cette année : Nickel Boys de Colson Whitehead, prix Pulitzer fiction 2020. Abordant le sujet d’une maison de « redressement » aux méthodes particulièrement violentes, et qui a existé en Floride, Colson Whitehead, avec son écriture fluide et sobre, ne cherche pas à provoquer les sentiments du lecteur, les faits parlent d’eux-mêmes, mais fait cependant ressentir sa très grande colère. C’est un roman que je ne peux que conseiller de lire, et qui me restera longtemps en mémoire.
Le livre qui a vaincu le confinement : Une année à la campagne de Sue Hubbell Une chronique au féminin de cinq saisons dans une maison isolée des mots Ozark… L’humour qui parcourt ces pages se marie bien avec l’érudition, et les anecdotes quotidiennes avec les réflexions sur la nature, sa complexité, ses ressources. Un livre qui fait du bien, à lire et à garder pour y piocher des inspirations et des encouragements !
Le roman choral le plus réussi : Glory d’Elizabeth Wetmore, une foule de personnages autour de personnages féminins très forts et d’un sujet dramatique.
Un livre dont le héros a existé : Le moine de Moka de Dave Eggers, biographie non d’un moine, mais d’un jeune américain d’origine yéménite, qui se lance dans le commerce et la promotion du café de son pays, en pleine guerre civile. On s’attache à ce parcours passionnant !
Le livre le plus émouvant : Le plus émouvant, peut-être pas exactement, parce que les faits se déroulant au dix-septième siècle, et en Norvège, ça met une certaine distance, mais j’aurais été désolée de ne pas voir Les graciées de Kiran Millwood Hargrave dans ce bilan, car il comporte des passages pleins d’émotion, une émotion assez retenue, ce que je préfère.
Le livre dont j’aurais aimé rencontrer le héros : Opération Shylock, j’aurais aimé rencontrer Philip Roth, bien sûr ! Mais lequel, le vrai ou l’autre ? Parce qu’il faut dire qu’ils sont deux à porter le nom de l’auteur dans ce roman parfois un peu long, souvent très drôle, toujours intelligent.
Le meilleur polar : L’hiver du Commissaire Ricciardi de Maurizio de Giovanni. Il aurait pu jouer en outre dans la catégorie des romans dépaysants (Naples, les années 30) !
Le livre le plus original : Dieu, le temps, les anges et les hommes. Entre conte et philosophie, chronique villageoise et grande Histoire, un roman qui se déguste à petites doses… et original, ça, oui !
L’histoire de famille que j’ai préférée : Après la mousson de Selina Sen, Charmée par la musicalité de l’écriture, je n’ai pas vu le temps passer, et j’ai frémi et souri en fréquentant une famille indienne d’il y a une trentaine d’années, ni très riches, ni parias, un juste milieu qu’on rencontre moins souvent.
Un livre pour finir en beauté : Prodiges et miracles de Joe Meno. Merci à Krol pour m’avoir fortement incitée à (re)découvrir Joe Meno. Je suis sous le charme de l’histoire très forte de Jim Falls et de son petit-fils, ainsi que d’un magnifique cheval blanc qui va modifier le cours (pas très drôle) de leur vie.
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