« Je croyais écrire ceci à mon fils au cas où je ne le verrais jamais et s’il m’arrivait quelque chose, pour que ces mots lui disent qui est sa mère. Mon ami d’hier soir m’a rétorqué : Et s’il n’en vaut pas la peine ? Cela ne m’était jamais venu à l’esprit. J’ignore où il se trouve et je ne l’ai jamais vu, sinon quelques instants après sa naissance. »
Cela faisait longtemps que je n’avais rien lu de Jim Harrison, et bizarrement je n’ai jamais lu Dalva, qui est considéré comme son grand roman. C’est la lecture de La route du retour en 2010 qui m’en avait un peu dissuadée, puisque ce roman est une suite à Dalva, et je craignais donc d’en savoir trop pour me passionner pour le premier ouvrage. Bref, j’ai eu le temps d’oublier un peu La route du retour, assez pour pouvoir me plonger dans ce grand roman.
Un roman de Jim Harrison, ça ne se raconte pas, ça se vit… L’auteur aurait pu raconter Dalva, son père, son grand-père son arrière-grand-père chronologiquement ou alternativement, mais il a préféré faire se succéder le journal de Dalva avec celui de son ami Michael, qui s’installe un moment chez elle pour travailler sur les écrits de son arrière-grand-père, puis revenir à celui de Dalva…
Le récit de Dalva, dans la première partie, ne se présente pas sous forme linéaire mais en une sorte de spirale qui progresse autour d’un événement central, s’en approche et s’en éloigne, pour mieux l’éclairer. Et juste lorsque je viens d’écrire ça, je trouve cette citation : « …d’un point de vue abstrait, je considère ma vie en terme de spirales, de cercles et de girations imbriquées… » On ne saurait mieux dire !
« Dehors, sur le balcon, j’ai songé que certaines souffrances étaient vraiment trop ambitieuses. »
L’écriture est formidablement dense, pas un mot de trop dans un « presque » pavé, et des réflexions fines, des anecdotes annexes passionnantes, des digressions surprenantes, à chaque page, à chaque ligne. On lit souvent à propos de Dalva que le personnage est remarquable, mais il faut surtout dire que c’est l’écriture de Jim Harrison qui rend la personne aussi sublime, qu’un style différent l’aurait affaiblie ou banalisée.
Dans ce roman, les générations se succèdent, mais aussi s’imbriquent, se répondent, et les unes à la suite des autres, elles se montrent toujours très sensibles à la nature, et aux peuples autochtones. Dalva est en quête, à l’âge de quarante-cinq, à la fois du fils qu’elle a donné à adopter lorsqu’elle était toute jeune, et de ses racines indiennes ; il lui faut savoir ce que recouvre exactement le fait d’avoir un quart ou un huitième de sang indien dans les veines. Le thème du retour, plus que celui du départ, même si un départ l’a forcément précédé, est présent dans plusieurs romans du grand Jim, et dans Dalva déjà, puisqu’elle revient sur les terres familiales, qu’elle a quittées adolescente.
Je vais me répéter, mais je ne veux ou ne peux pas raconter plus le roman, et bien que ce ne soit pas mon habitude de procéder par injonctions, je vous le dis : il faut le lire !
Dalva de Jim Harrison, (Dalva, 1987) éditions 10/18 (1989) traduction de Brice Matthieussent, 507 pages
D’autres billets chez Inganmic, Keisha ou Valérie…Projet 50 états, 50 romans pour le Nebraska.
Un de mes livres préférés 🙂
Toutes catégories confondues 🙂
J’aimeJ’aime
Je le comprends, il entre dans mon top sans hésitation !
J’aimeJ’aime
Lu deux fois (la seconde car je voulais enchaîner avec La route du retour!)
J’aimeJ’aime
Il faudrait que je relise La route du retour, je l’ai en grande partie oublié.
J’aimeJ’aime
Oh oui, à lire et relire!
J’aimeJ’aime
Difficile de trouver aussi bien dans la production américaine actuelle…
J’aimeJ’aime
Siri Hustvedt et peut-être Paul Auster?
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, bien sûr, et d’autres encore… j’ai été un peu rapide dans ma réponse… 😉 je pensais plutôt aux auteurs plus jeunes.
J’aimeAimé par 1 personne
D’accord, c’est le projet de cette année ! D’autant que tu soulignes la qualité de l’écriture dont j’ai eu une bel aperçu avec ma petite lecture » La fille du fermier » 🙂
J’aimeJ’aime
Bonne idée d’avoir commencé avec ce petit livre… tu vas te régaler.
J’aimeJ’aime
non seulement il faut le lire mais aussi enchainer avec la suite, enfin pas vraiment la suite mais quand même : la route du retour ces deux livres sont magnifiques on y trouve les mêmes personnages à un autre moment de leur vie je n’en dis pas plus moi non plus
J’aimeJ’aime
Je pense le relire pour retrouver les personnages, ils sont attachants et m’accompagnent encore…
J’aimeJ’aime
J’espère qu’il croisera ma route.
J’aimeJ’aime
Je l’espère aussi !
J’aimeJ’aime
LE grand roman de Jim Harrison, oui. Je pense que je le relirai un jour d’ailleurs.
J’aimeJ’aime
Ce qui n’empêche pas ses autres romans d’être excellents aussi !
J’aimeJ’aime
Je suis convaincue, je le mets au programme de 2018, en espérant tenir le pari.
J’aimeJ’aime
A lire avant le Festival America, cet été ? 😉
J’aimeJ’aime
Si en plus, il y a moyen d’enchainer avec une « suite » aussitôt après… Comme Marilyne, c’est va être mon projet de l’année.
J’aimeJ’aime
Lire les deux pour des retrouvailles avec les mêmes personnages, c’est un beau projet !
J’aimeJ’aime
Bonjour Kathel, j’ai découvert Jim Harrison avec Dalva : un très grand roman qui m’avait enthousiasmée il y a plusieurs années quand il a paru en français en 1988. Personnellement, c’est LE roman que je conseille pour découvrir Jim Harrison. Bonne après-midi.
J’aimeJ’aime
On peut commencer par Dalva ou par d’autres, j’en suis la preuve, comme Légendes d’automne, Retour en terre, De Marquette à Vera Cruz… selon les envies !
J’aimeJ’aime
Un de mes romans préférés de tous les temps ! J’ai d’ailleurs prévu de le relire incessamment sous peu ;- )
J’aimeJ’aime
Tu nous parleras de ta relecture ? C’est vraiment un immense plaisir de lecture !
J’aimeJ’aime
Je sens que quelque chose manque à ma culture américaine… 😉
J’aimeJ’aime
Aurais-tu le projet d’y remédier, toi aussi ? 😉
J’aimeJ’aime
Oui, d’accord, je le lirai !
J’aimeJ’aime
J’espère le revoir sur ton blog !
J’aimeAimé par 1 personne
Un de mes livres préférés, comme Valentyne ! J’avais lu La route du retour, mais pas tout de suite après, et c’était bien comme ça : retrouver Dalva après quelques mois m’avait fait très plaisir !!
J’aimeJ’aime
J’imagine bien ! Maintenant il me reste à fouiller dans la biblio de Jim Harrison, je n’ai pas tout lu !
J’aimeJ’aime
Je n’ai toujours pas lu Jim Harrison, ça a été vaguement en projet à une époque, mais à lire ton billet et les commentaires, c’est une terrible erreur !! Je me note Dalva en lecture prioritaire !
J’aimeJ’aime
Si tu dois n’en lire qu’un, que ce soit celui-ci ! 😉
J’aimeJ’aime
Ne m’étant toujours pas réconciliée avec la littérature américaine, oserai-je dire que je passe mon chemin ? Allez, oui j’ose !
J’aimeJ’aime
Il faut bien une petite note discordante… tu remarqueras, personne n’a dit qu’il n’avait pas aimé ! 🙂
J’aimeJ’aime
J’ai adoré ce roman !!! Et la suite « la route du retour »
J’aimeJ’aime
De très beaux romans, vraiment !
J’aimeJ’aime
Une de mes plus grandes admirations littéraires ! Dans mon top du top for ever et à jamais …. Jamais lu la suite, de peur d’être déçue, tu me tenterais presque …
J’aimeJ’aime
Je ne crois pas que tu serais déçue par La route du retour…
J’aimeJ’aime
Lu cet été sur une plage landaise. Un bon moment passé avec ce livre.
J’aimeJ’aime
Au fond du canapé, ça ne marche pas mal non plus ! 😉
J’aimeJ’aime
Sans que tu me forces, je peux t’assurer que l’on a envie de le lire !
J’aimeJ’aime
Hé hé, j’espère avoir encouragé quelques lectures !
J’aimeJ’aime
Un de ces romans que l’on garde toujours dans un coin de sa mémoire. On ne peut l’oublier.. Je l’ai beaucoup aimé ! je trouve qu’il est beaucoup plus qu’un « bon moment » !
J’aimeJ’aime
Plus qu’un bon moment, je suis d’accord, il fait partie de ceux qu’on garde avec soin, autant dans ses étagères que dans sa mémoire !
J’aimeJ’aime
J’ai adoré ce livre aussi. Je te rejoins c’est à lire absolument ! bon weekend à toi 🙂 🙂
J’aimeJ’aime
Si on ne doit lire qu’un Jim Harrison, c’est celui-là !
Bon week-end également !
J’aimeAimé par 1 personne
Certainement le chef-d’oeuvre de Jim Harrison… En tout cas une lecture obligatoire !
J’aimeJ’aime
J’ai mis du temps avant de lire ce roman, mais c’est aussi intéressant de le lire après avoir découvert Jim Harrison autrement.
J’aimeJ’aime
je n’ai pas lu celui-là je me dois de le faire merci de le rappeler avec une telle force
J’aimeJ’aime
Ce n’est pas mon habitude d’insister, mais oui, il faut le lire ! 😉
J’aimeJ’aime
d’accord avec toi, c’est un chef d’œuvre et il me tarde d’en lire d’autres de ce sacré bonhomme !
J’aimeJ’aime
Tu ne manques pas de choix, La route du retour est super après Dalva, mais il y en a bien d’autres…
J’aimeJ’aime
Je pense que c’est la première fois qu’un roman de Jim Harrison me tente. Il me le faut!
J’aimeJ’aime
Non, vraiment ? Si tu dois n’en lire qu’un, c’est celui-ci !
J’aimeJ’aime
Le message est passé ! J’avoue que ma tentative (un de ces derniers romans) n’était pas allée bien loin. Quand je vois l’engouement autour de ce roman, il faut que je le sorte de ma pile, car il m’attend déjà en plus 🙂
J’aimeJ’aime
S’il est déjà dans ta pile, tu n’as plus d’excuses, alors ! 😉
J’aimeJ’aime
Et dire que je n’ai pas encore lu cet auteur…
J’aimeJ’aime
Je sens que tu vas y remédier : un projet pour 2018 ?
J’aimeAimé par 1 personne
Et pourquoi pas?
J’aimeAimé par 1 personne