
« La vie non plus, elle comprend rien à la mort. »
La première nouvelle est frappante, elle fait partager le quotidien d’un adolescent hospitalisé en oncologie, dans une ville noyée par la pluie. Son monologue dans un québecois débridé, inventif, formidable, lui va fort bien, mais les autres textes reviennent à une langue plus classique. Un couple s’interroge sur l’extinction des baleines, un grand-père s’éteint mais lègue son amour des arbres, un jeune homme très brillant quitte la voie tracée par sa famille pour une vie toute simple, un ivrogne croise un coyote après une nuit de beuverie, un jeune garçon explore le bois proche de chez lui, une femme observe la disparition des oiseaux de sa commune… Les thèmes se rejoignent, mais les personnages varient, de tous âges et de tous milieux, et leurs points de vue ne sont bien évidemment pas les mêmes.
« Nos chemins, aujourd’hui, se séparent temporairement pour que l’existence que je me souhaite puisse advenir. Un jour, Je vous reviendrai. Je te le promets. A savoir quand, toutefois, rien n’est moins sûr. Qui peut prédire la trajectoire d’un ruisseau encore à naître ? »
J’avais repéré dès l’hiver dernier ce recueil de nouvelles, aux éditions de la Peuplade que je suis de près. Le thème général de l’écologie, réchauffement climatique, extinction des espèces et destructions diverses dues à l’activité humaine insatiable, le tout en sept nouvelles, voilà qui me parlait. Et je n’ai pas été déçue !
Les textes sont assez longs pour bien installer les personnages, ressentir leurs désarrois et leur peurs ou partager leurs batailles pour l’environnement. L’écriture m’a beaucoup plu sans que je ressente de décalage ou d’incompréhension, comme cela m’arrive parfois avec les romans québecois. Quelques termes de franglais sont regroupés dans un lexique à la fin, mais nul besoin de s’y référer sans cesse, le sens général est limpide. Mais surtout, j’ai aimé l’adroit mélange entre amour de la nature et humanité : il ne s’agit pas de mettre l’humain en accusation, mais de consigner les moments de prise de conscience et l’évolution possible, quoique pas toujours probable, des comportements individuels.
Je conseille donc ce livre à tous les lecteurs amateurs de nouvelles, ou soucieux d’écologie, ou encore friands de littérature québecoise. Quant à moi, je vais le garder précieusement !
Indice des feux d’Antoine Desjardins, éditions La Peuplade, 2021, 350 pages.
Repéré chez Ariane, Delphine-Olympe et Fanny.
Québec en novembre, c’est chez Karine et Yueyin.

Comment ne pas être sensible… Moi qui ne suis pas très nouvelle, j’ai adoré les lire. ( coup de cœur pour la 1re!)
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Oh oui, cette première nouvelle est marquante, mais dure… ça ne ait pas de mal de changer d’univers après.
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J’ai déjà lu quelques billets très élogieux sur ce livre. J’aime La Peuplade, j’aime la littérature québécoise, alors ….
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Alors, cela ne peut que te plaire !
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Tiens tiens je ne connais l’éditeur que de nom. Après, pour le l ire, plus compliqué, je vais voir;
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Le domaine de La Peuplade c’est la littérature québecoise et des pays du nord (Islande, Groenland, Danemark…) avec pas mal de nature writing et aussi de la poésie : pas inintéressant, non ? 😉
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Je ne l’avais pas repéré. Merci pour ce conseil de lecture.
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ça me fait d’autant plus plaisir de partager quand tout le monde ne connaît pas ! 🙂
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Voilà une éternité que je n’ai pas lu québécois ! J’ai pourtant fait de belles découvertes en littérature québécoise, mais ce mois de novembre, je suis perdue dans ma pile de littérature germanophone 😉
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Moi, je m’éparpille en novembre, et alterne québecois et germanophone. C’est bien agréable, pour le moment !
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Fantastique bouquin ! Et largement vainqueur à l’applaudimètre de la session 2021 des 68 premières fois 🙂
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C’est bien mérité ! S’il pouvait être connu plus largement encore, ce serait génial.
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Dommage, je ne suis pas très nouvelles mais à voir, j’ai eu quelques bonnes surprises.
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Je ne trouve même pas qu’il faut être fan de nouvelles pour lire ce livre, elles sont assez longues et pourraient presque constituer des courts romans.
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Je ne suis pas friande de nouvelles en général mais là je suis tentée depuis sa parution.
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Je pense qu’il n’est pas forcément besoin d’être amateur de nouvelles pour l’aimer.
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Tu avais raison, il vaut le détour, visiblement !
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Oui, tout à fait !
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Comme je suis à l’ouest pour les challenges québécois et allemands, je note ce titre si tentant pour celui de Mai en nouvelles, j’aurais enfin de l’avance !
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C’est de la programmation, ça ! 😉
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Je suis très intriguée !
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Je recommande, pas besoin d’être fan de nouvelles, juste aimer la bonne littérature ! 😉
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J’ai repéré ce titre à sa sortie sur le blog Hop sous la couette, il est dans ma PAL et ton très beau billet me le rappelle ! Je vais me le programmer rapidement, je crois. Ton billet donne envie
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Merci ! Je suis contente que mon enthousiasme soit contagieux !
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Tu vois, c’est exactement ce que je disais dans ma précédente réponse ! Ton billet m’a rappelé que j’avais envie de lire ce recueil, et ton enthousiasme l’a boosté presque en haut de ma pile à lire !
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