Rentrée littéraire 2022 (5)
« Il avait ramassé le pingouin comme il l’aurait fait d’une fleur rare à classer dans les collections de Jussieu, par exemple. »
En pleine conférence des Nations-Unis sur la biodiversité, (à laquelle nombre de chefs d’états n’ont pas jugé bon de se rendre), la disparition des espèces due aux activités humaines devrait alerter tout un chacun, et pour ce faire, pourquoi ne pas passer par le biais du roman ?
C’est ce que fait Sibylle Grimbert en emmenant le lecteur dans les années 1835 à 1846, aux côtés d’un jeune scientifique envoyé par le muséum d’histoire naturelle de Lille pour rapporter un spécimen, mort ou vif, de grand pingouin. Dès les premières pages, Gus assiste sur l’île d’Eldey au massacre par des marins d’une colonie de quelques dizaines de grands pingouins. Un seul est récupéré, blessé mais vivant, et Gus se met en tête de le rapporter ainsi en France. Il ne se doute pas qu’il va s’attacher au volatile, tenir compte de ses humeurs et de ses besoins au point de rester avec lui dans l’Atlantique Nord. Tous deux iront, au gré des rencontres et des décisions de Gus, dans les Orcades et les Féroé, ainsi qu’en Islande.
« Gus ne vit plus un spécimen de grand pingouin: il vit celui-ci en particulier, celui qu’il avait sauvé; il observait des usages anciens à travers lui, des habitudes apprises, un enseignement, une intelligence manifestés dans cette créature précise. »
Le jeune zoologiste se passionne d’autant plus pour l’animal, qu’il nomme Prosp, qu’il entend par ouïe-dire, puis constate par lui-même, que plus aucun autre individu de cette espèce ne survit. Il connaissait l’extinction des espèces en théorie, mais se rend compte qu’il y assiste au plus près.
Par la même occasion, nous autres, lecteurs, observons aussi le processus en détail. L’écriture de Sibylle Grimbert rend superbement bien le drame qui s’annonce et la dépression qui touche Gus face à cette extinction. Le fond et la forme se rejoignent dans un très beau plaidoyer pour la protection des espèces, sans procéder à une démonstration, et en gardant bien d’un bout à l’autre du livre à l’esprit que Gus est un homme du dix-neuvième siècle, et ne raisonne donc pas avec les connaissances de notre époque. Et que Prosp est un pingouin, pas un animal domestique !
Une lecture en apnée, avec des personnages très touchants et un décor gris et froid particulièrement bien rendu. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce roman, mais surtout : lisez-le !
Le dernier des siens de Sibylle Grimbert, éditions Anne Carrière, août 2022, 192 pages.
Repéré chez Delphine Olympe.
Il est à la bibli, je vois la couverture, Audubon auteur du dessin, j’avais déjà lu sur le sujet de cette extinction, c’est pourquoi rien ne presse. En dépit du fort intérêt du sujet!
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Tu as lu Le grand pingouin, d’Henri Gourdin ? L’autrice le cite, entre autres nombreuses références, dans ses remerciements. Son roman est très bien documenté, et vraiment bien fait : j’ai adoré !
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Du temps où les pingouins étaient nombreux, très exactement.
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D’accord !
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Ingannmic : sobre, mais efficace ! 🙂
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Tout à fait envie de lire ce roman, sur le même thème « Lettre au dernier grand pingouin » de Porquet. Tous ces livres ne changeront pourtant rien : qu’est-ce qu’une espèce qui disparaît à côté de l’enrichissement immédiat et du profit ?
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Je suis bien d’accord, le profit gouverne tout, mais j’essaye de garder un mince espoir…
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Ah oui, je l’avais repéré celui-là, et ton avis me confirme qu’il me plairait !
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Je pense qu’il te plairait, oui.
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oui je sais je devrai le lire mais je coule sous les livres à lire comment faire ?
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Je n’ai pas de réponse à ta question, (je croule aussi), mais je peux te dire que ce roman n’est pas très long et très prenant…
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Oh, je l’ai noté celui-ci lors de sa parution. Tu confirmes, je m’en vais suivre ton incitation finale 🙂
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Je ne suis pas étonnée que tu l’aies noté, je pense qu’il a tout pour te plaire.
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Il me tente depuis sa sortie celui-ci… on va voir si nous allons réussir à faire coïncider nos destins 🙂
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Parfois, le hasard s’en mêle, comme pour moi un nouveau service de prêt de livres numériques… 😉
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A priori, je ne serais pas allée spontanément vers ce roman, mais tu as l’air emballée.
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Cela faisait quelques temps qu’il m’intriguait, et je suis ravie d’avoir eu l’occasion de le lire.
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ça m’intrigue! Pourquoi pas!
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J’espère qu’il croisera ton chemin.
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C’est amusant, je l’ai offert récemment à une amie et me le suis procuré également dans le but d’en faire une LC.^^
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Super, nous allons donc en entendre reparler !
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je l’ai lu en septembre dernier. A ce moment-là, je craignais qu’il passe inaperçu mais finalement il a fait son chemin depuis.
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Pas tout à fait inaperçu, pas tout à fait en première ligne non plus… Mais il devrait continuer son chemin.
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Je souscris à tout ce que tu dis ! Ce texte aux allures de conte est des plus réussis.
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Je ne m’attendais pas à en être aussi enchantée !
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Le sujet me touchant extrêmement, je ne peux que noter ce titre dont je n’avais pas entendu parler ! merci de l’avoir présenté !
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Il est tout à fait pour toi, Géraldine !
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Lu il y a peu Le pingouin, un roman ukrainien. retrouver un roman de la RL avec un autre de ces animaux m’a fait sourire.
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C’est amusant, je n’ai pas du tout pensé au roman d’Andreï Kourkov, lu il y a quelques années. C’est moins drôlatique ici, mais très juste.
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Très tentant, je me le note !
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Je suis ravie d’avoir lu ce roman, je l’ai beaucoup aimé.
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Et bien voilà, ce qui devait arriver arriva ! je suis allée l’acheter hier, et il sera sous le sapin (pour moi 😉 ) !
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Tu le vends très bien (et la couverture est alléchante).
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Quand se précipiter « au feeling » sur un roman fonctionne à merveille !
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Celui-ci me plaît bien; Je vais voir si je le trouve ( par miracle ! ) en médiathèque
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Je croise les doigts pour toi !
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