« Les habitations étaient édifiées par les gens quand ils en avaient besoin, et dans des conditions de plus parfaite liberté individuelle. Une maison, pour ainsi dire, n’en avait cure des autres, et le montrait. Si vous étiez du genre sociable, par exemple, vous accrochiez votre demeure à une série d’autres. D’une disposition réservée, vous vous plantiez à l’écart de la route ou vous enfonciez dans un creux du terrain. Agressif, autoritaire, vous installiez votre maison en position dominante ; et mauvais et désagréable, vous construisiez face à la porte de votre ennemi, afin qu’il ait à passer devant votre maison pour entrer ou sortir de la sienne, et que les mouvements de sa famille demeurent sous votre observation constante. »
Chaque lecteur a ses trucs et préférences pour se sortir d’une mauvaise passe de lecture, de celles où tout vous tombe des mains. Des nouvelles font souvent l’affaire dans mon cas, et aussi un certain dépaysement. Cela faisait aussi longtemps que je n’avais pas lu de littérature irlandaise, donc ce beau petit livre à la couverture et à la maquette très soignées, avec ses jolies gravures, a parfaitement rempli son office. Il faut tout d’abord noter que l’auteur est né en 1881, et mort en 1918, assassiné dans les locaux du journal indépendantiste qu’il dirigeait. Il a écrit de nombreux recueils de nouvelles et trois romans.
« Les gens de Kilbeg disaient souvent que tout en connaissant Mlle Mary Hickey depuis longtemps, ils ne pourraient jamais « tout à fait la faire leur ». Quand les gens de Kilbeg vous faisaient leur, ils faisaient également leur tout ce que vous possédiez, mais la politique était bonne puisque cela marchait dans les deux sens ; vous aviez le loisir de faire vôtre tout ce qu’ils possédaient. »
Ce recueil réédité en 2019 est composé de trois nouvelles, qui toutes trois se déroulent à Kilbeg, village irlandais représentatif, ainsi que ses habitants, de la campagne irlandaise du début du vingtième siècle. Le premier texte, « La maison de Nan Hogan », raconte comment une maison change de mains d’une manière bien particulière, et comment tout le village réagit. La seconde, « La fille prodigue », narre le retour d’une enfant du pays, qui revient chaque année prendre soin de la maison dont elle a hérité, mais cette fois, rien ne se passe comme prévu. Quant à la troisième qui donne son titre au recueil, la disparition d’un paquet de thé va y créer bien du remue-ménage !
L’auteur avait une prédisposition à faire exister des personnages en quelques paragraphes, à exposer les conflits de voisinage et les relations forcément étroites dans un village dont les habitants ne sortaient guère. Les personnages se retrouvent ainsi d’un texte à l’autre, et cela compte beaucoup dans l’amusement provoqué par les péripéties inattendues qui surviennent à Kilbeg.
Trois nouvelles pour retrouver une atmosphère un peu semblable à celle des Banshees d’Inisherin, ce film formidable et touchant sorti en fin d’année dernière, ça ne se refuse pas, non ?
Le miracle du thé, de Seumas O’Kelly, éditions Le Nouvel Attila, 2019, traduction de Marc Voline, et gravures de Frédéric Coché, 178 pages.
Repéré chez Hélène (Lettres d’Irlande et d’ailleurs).
Pourquoi pas ? Les histoires semblent originales.
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C’est sûr, les personnages, l’atmosphère et le ton de l’auteur (que j’ai oublié de mentionner) forment un tout très sympatique.
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Oh mais ça m’a l’air très bien, tout ça!!!
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Mais oui, tout à fait, et avec un objet-livre très séduisant, en plus.
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Avec un titre comme ça, il est pour moi. Pour me sortir des pannes de lecture, j’ai tendance à lire du polar.
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Et oui, le thé devrait te parler… Une bonne livre de thé s’y « promène » dans la nature… 🙂
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Le titre m’intrigue ; ce que tu dis de ce recueil est assez tentateur.
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Hé, j’espère bien. Je me suis régalée, en tout cas !
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Je retiens, j’ai beaucoup aimé « Les Banshees… ».
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Alors, j’imagine que ces histoires pourraient te plaire.
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Quand j’ai lu ton premier extrait, je me suis dit, oh, ça me plaît bien ça ! Quand j’ai découvert que c’était un recueil de nouvelles, ça m’a moins plu^^, mais finalement chacune a l’air assez originale. Je suis assez tentée par l’édition française qui a l’air de faire son petit effet, mais si possible, j’aimerais bien lire la VO quand même. Pourras-tu me donner le titre anglais ? (en espérant qu’il ne s’agit pas d’une compil de nouvelles provenant de différents livres de l’auteur)
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D’après l’éditeur qui l’explique en début de livre, ces textes sont extraits de Hillsiders paru en 1909. Il existe un autre recueil intitulé Waysiders. Je ne suis pas certaine qu’ils soient faciles à trouver, par contre… 😉
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Merci ! J’ai trouvé Waysiders mais en effet, Hillsiders semble introuvable.:(
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Pour me sortir d’une panne de lecture je préfère un bon polar sans prise de tête. J’aime beaucoup la littérature irlandaise mais quand je vois « recueil de nouvelles » j’hésite !
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Les polars, ça fonctionne bien aussi… 😉
Quant aux nouvelles, ça ne marche pas pour tout le monde, je sais.
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j’ai beaucoup aimé le film dont tu parles et j’aime l’humour irlandais et je recherche souvent des nouvelles pour faire des lectures à voix haute alors …
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Ces nouvelles sont pour toi, alors ! 😉
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Une réédition d’un recueil ancien qui, pour ma part ne m’attire pas beaucoup.
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Même si c’est irlandais ? Tu préfères plus contemporain, sans doute.
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Parfois, je me méfie des traductions …
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J’ai au contraire un peu de mal avec les nouvelles. Pour mes pannes de lecture, je me relis mes livres pépites…
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J’avoue ne jamais relire, enfin, je relisais beaucoup lorsque j’étais plus jeune, maintenant, je ne peux plus.
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Oh, ça me fait trop plaisir que tu parles de ce recueil ! Et en plus il t’a plu ! Ma soirée est faite ❤
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