Troub’s, Le Paradis… en quelque sorte (90 jours à Bornéo)

Un petit point géographique va peut-être vous être nécessaire, tout d’abord. J’ai découvert en préparant la lecture de ce livre pour le défi Asie du Sud-est, que Bornéo n’y figurait pas ! L’explication en est simple : Bornéo est une très grande île, de forme assez compacte mais divisée administrativement en trois parties : Brunei, Malaisie (Sarawak), Indonésie (Kalimantan)… Le voyage de Jean-Marc Troubet, dit Troub’s, au printemps 2005, se situe dans la partie indonésienne, en remontant le fleuve Mahakam depuis le complexe Total de Balikpapan où il est intervenu dans l’école, jusqu’aux petits villages en amont, de plus en plus isolés et traditionnels. La seule voie de communication et de transport étant le fleuve. Le long du fleuve, qui peut être très dangereux, avec des rapides, et des crues subites, s’échelonnent des villages de maisons sur pilotis, avec de grandes maisons communes aux piliers de bois sculptés, et de petites églises peu entretenues.
Les dialogues sont difficiles entre l’auteur et les habitants, la plupart issus de l’ethnie dayak. Peu d’entre eux parlent anglais et chaque région possède un dialecte, en plus de l’indonésien. L’auteur apprend avec un habitant quelques rudiments d’aoheng, pour communiquer un peu mieux, mais cela reste laborieux, et une certaine méfiance existe toujours envers cet étranger qui dessine. Les touristes sont peu nombreux, plus l’auteur remonte le fleuve, moins il en rencontre. Ce sont souvent des Asiatiques, de Java par exemple, qui se comportent comme s’ils étaient très conscients de leur supériorité.

Ce roman graphique comporte beaucoup de texte et c’est bien utile, pour qui ne connaît pas ou peu l’Indonésie, avec en alternance de belles grandes pages dessinées, sans texte… L’ensemble est agréable à lire, permet de pénétrer dans des régions encore assez éloignées de la « civilisation » contemporaine. La télévision est arrivée partout, et chaque soir les habitants se regroupent autour des deux ou trois téléviseurs du village, les groupes électrogènes vrombissent à toute heure du jour, mais dans les endroits où il n’y en a pas, ce sont les chiens et les coqs qui font du « barouf ». Autant dire que trouver le sommeil n’est pas l’aspect le plus simple de ce séjour. Pour l’alimentation, si on aime le poulet et le riz, ça ne semble pas trop compliqué !
Si vous êtes curieux, sans être sûrs pour autant de trouver le livre, vous pouvez feuilleter le carnet de croquis de l’auteur en Indonésie sur son site.

Le Paradis… en quelque sorte (90 jours à Bornéo) de Troub’s, éditions Futuropolis, 2008, 240 pages.

Le défi Littératures d’Asie du Sud-Est est organisé par Sunalee.

Stefan Zweig, Amok ou le fou de Malaisie

« Au mois de mars 1912, il se produisit dans le port de Naples, lors du déchargement d’un grand transatlantique, un étrange accident sur lequel les journalistes donnèrent des informations abondantes, mais parées de beaucoup de fantaisie. »

Un transatlantique navigue de l’Asie vers l’Europe. Un homme qui profite de la fraîcheur nocturne et du calme sur le pont, et se croit seul, va faire une étrange rencontre. L’autre homme se dérobe d’abord, mais les jours suivants, agité et perdu dans ses souvenirs, il finit par raconter ce qui l’obsède, au cours de plusieurs nuits de confidences. Le premier voyageur apprend que l’homme était médecin dans un village de Malaisie, et qu’une femme de la haute société, fière mais anxieuse, était venue le trouver dans son cabinet perdu dans la jungle, pour une demande un peu particulière. Et comment, entre puissante attraction et désir de la tourmenter, il l’avait poussée à une alternative dramatique…

« Soudain, une main me serra convulsivement le bras, au point que j’aurais presque crié d’effroi et de douleur. Dans l’obscurité, le visage s’était tout à coup rapproché de moi, grimaçant ; je vis surgir subitement ses dents blanches, je vis les verres de ses lunettes briller comme deux énormes yeux de chat dans le reflet du clair de lune. »

C’est bref, soixante-dix pages si on excepte les préfaces et appendices divers… mais magistral. La construction est parfaite, qui ramène dans les dernières pages le lecteur à l’endroit où tout a commencé, dans le port de Naples. Le style est d’un grand classicisme, clair, habile à faire monter la tension, et à restituer des atmosphères : la promiscuité et l’accablement ressentis à bord du navire comme la moiteur des forêts de Malaisie et la crasse des villes. Et aussi à imbriquer une histoire dans une autre et à sonder la psychologie de plus en plus fragile et affolée du médecin de Malaisie.
Je l’ai lu dans une version qui ne comporte que cette seule nouvelle, il en existe d’autres où Amok est suivi de Lettre d’une inconnue et de La ruelle au clair de lune.

Amok de Stefan Zweig, 1922, Livre de Poche, 2013, 128 pages.

Les Feuilles allemandes, c’est en novembre chez Patrice et Eva et Livr’escapades.
Aujourd’hui, lecture commune de La pitié dangereuse de Stefan Zweig chez Brize, Ingannmic, Keisha, Patrice

Nathacha Appanah, Rien ne t’appartient

Rentrée littéraire 2021 (1)
« Il ne faut pas croire que le garçon se cache ou se dérobe, non, il semble simplement avoir trouvé un endroit où il attend que je le découvre. »

Depuis des semaines, depuis la mort de son mari, le chagrin accable Tara. Elle ne mange plus, dort mal, voit apparaître dans son salon un garçon dont elle ne sait s’il est un souvenir ou le fruit de son imagination. Lorsque Eli, son beau-fils, vient la voir, il s’inquiète pour elle, mais Tara, comme à son habitude, se dérobe à toutes les questions. Jusqu’à ce que les fantômes de son passé finissent par lui restituer son histoire… À commencer par une danse qui s’impose à elle, lui ramenant des souvenirs fragmentaires de la mystérieuse Vijaya.

« J’avais l’impression qu’Eli attendait que je raconte un souvenir qui ne soit qu’à moi, qui vienne de mon cœur et de l’endroit où je suis née. Pas des histoires de catastrophes naturelles ou de conflits mais des paroles qui ressemblent à un conte ou une chanson d’enfance. »
Mon premier achat de la rentrée littéraire a pour thème le deuil et la danse, et je ne crois pas que ce soit les raisons qui me l’ont fait choisir. Du moins ces thèmes émergent d’une première partie volontairement confuse, suivant les pensées de Tara en plein trouble.
Ces cinquante premières pages perturbent un peu, puis la deuxième partie transporte dans un pays qui n’est pas identifié, mais que des détails permettent de situer géographiquement, et prend la forme d’un terrible roman de formation. Une petite fille à la vie douce et facile va y voir tout s’écrouler, et être forcée de prendre un chemin des plus difficiles. À partir de ce moment du roman, j’ai aimé retrouver la Nathacha Appanah de Tropique de la violence ou de Petit éloge des fantômes, le livre que j’ai préféré parmi ceux que j’ai lus d’elle, sa sensibilité, sa compassion, son attention aux sons, aux couleurs, aux odeurs. La délicatesse de sa plume ne masque pas les faits, leur brutalité, et rend un bel hommage aux petites filles qui ont la malchance de naître dans un monde où elles sont considérées comme quantités négligeables.

Rien ne t’appartient de Nathacha Appanah, éditions Gallimard, août 2021, 160 pages.

Dave Eggers, Le moine de Moka

« Le café torréfié possède plus de huit cent composants aromatiques et gustatifs différents, et il faut le savoir-faire d’un artisan pour en faire ressortir une quantité respectable. »
Voici pour changer un peu de registre, non un roman, mais une biographie écrite par Dave Eggers, auteur qui excelle dans l’écriture de récits bien documentés et surtout nantis d’une forte dose d’attachement pour les personnages dont il raconte la vie, comme dans Zeitoun que j’avais précédemment lu et adoré.
Il s’agit ici de café, au travers de la vie d’un jeune homme d’origine yéménite vivant à San Francisco. Après une jeunesse un peu agitée, il découvre que le grain de café torréfié trouve son point de départ au Yémen, accompagné par une très jolie légende, d’ailleurs. Il s’intéresse de plus en plus à cette boisson et projette de remettre en route la culture du café au Yémen, où elle a été supplantée par celle du qat, pour vendre ses grains aux États-Unis, dans des filières d’exception. Mais la guerre civile éclate alors qu’il commence à peine son négoce, et cela va le mener à prendre bien plus de risques que prévu.

« Son père faisait le tour de son adolescence comme il faisait le tour de la ville – une conscience itinérante de dix-huit mètres de long. »
La vie de Mokhtar Alkhansali, de sa jeunesse tumultueuse, surveillé de près toutefois par son père chauffeur de bus, à son job de portier dans un grand immeuble de San Francisco, puis à sa recherche de partenaires pour son projet de café yéménite, est parfois tellement incroyable qu’on se dit que la réalité est largement plus imaginative que la fiction. L’écriture de Dave Eggers, avec son sens de la formule et son humour, rend particulièrement bien compte des capacités hors du commun qu’il faut à Mokhtar pour mettre en route et tenir le cap du projet qu’il s’est fixé. Il rentre dans les détails du processus long et coûteux pour obtenir une délicieuse tasse de moka (l’origine de ce mot yéménite est bien sûr expliquée dans le livre) mais ces détails n’alourdissent jamais le propos qui demeure passionnant d’un bout à l’autre. Il parvient également à faire poindre l’émotion, sans trop en faire, et en gardant un récit bien équilibré, entre documentation et sentiments.

« Mokhtar ne pouvait pas parler aux autres de ce genre de choses, de sa capacité à flairer une occasion et à s’y préparer mentalement. Les gens ne comprenaient pas. Mais lui savait que si on lui donnait la moindre ouverture, le plus mince entrebâillement, sa tchatche était capable de lui ouvrir grand la porte et de lui faire franchir le seuil. »
Tout au plus peut-on se demander si Mokhtar n’idéalise pas un peu ses souvenirs racontés à l’auteur, à moins que ce ne soit Dave Eggers lui-même qui n’enjolive légèrement. En tout cas, un petit tour sur le site de The Mokha Foundation permet de confirmer la réalité et de voir comment se porte le commerce de Mokhtar. Après ce livre, vous ne dégusterez plus votre expresso de la même manière !
J’ai autant aimé ce récit que celui sur Zeitoun et l’ouragan Katrina, et je conseillerais, s’il me lisait, à l’auteur de s’en tenir à cette veine, car, si j’ai aimé Le cercle, dystopie numérique, je n’ai pas du tout accroché au roman Les héros de la frontière, malgré l’envie que j’en avais !

Le moine de Moka, de Dave Eggers, (The monk of Mokha, 2018) éditions Gallimard, octobre 2019, traduction de Juliette Bourdin, 376 pages.

Les avis d’Eva et Sharon.

Mois américain sur le blog Plaisirs à cultiver .

Photographe du samedi (49) Nadav Kander


Pour changer des photos mises en scène de la semaine dernière, je vous propose un thème qui me passionne, et sur lequel de nombreux photographes travaillent avec passion également : la nature et l’homme.
L’empreinte de l’être humain sur le paysage qui l’entoure, la force de la nature à passer outre les constructions humaines ou au contraire la disparition de toute trace naturelle du paysage, voici des sujets qui ne manquent pas d’interroger, du climat à la déforestation, en passant par l’architecture… Chaque photographe apporte sa vision sur ce vaste sujet. Nadav Kander a ainsi suivi le cours du Yangtse Kiang, où les brumes le disputent à la pollution, créant une atmosphère blafarde et pourtant photogénique. Traditions et modernité s’y côtoient, et c’est surprenant.
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nadav_kander13.jpgNadav Kander est un photographe israélien né en 1961. Il grandit en Afrique du Sud et s’installe à Londres où il travaille. Il expose au Victoria and Albert Museum, à la Tate Gallery, à la Royal Photographic Society… Son travail paraît également dans des magazines comme le Time ou le New York Times Magazine. Il réalise de nombreux portraits, et c’est sans doute ce qui est le plus connu parmi son œuvre. La série intitulée « Yangtze, the long River », qui m’a attrapée au détour d’une visite, est visible, en partie, dans la rétrospective pour le prix Pictet, aux Rencontres photographiques d’Arles jusqu’au 23 septembre.

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Sur le même thème, les photographies de Solmaz Daryani, de Jonas Bendiksen, de Daesung Lee et de Ciril Jazbek

 

Elisa Shua Dusapin, Hiver à Sokcho

 hiverasokcho« La porte n’était pas complètement fermée. En collant ma joue contre l’embrasure, j’ai vu sa main courir sur une feuille. Il l’avait posée sur un carton, sur ses genoux. Entre ses doigts, le crayon cherchait son chemin, avançait, reculait, hésitait, reprenait son investigation. »
L’automne dernier, j’avais repéré, sur différents blogs ou publications, ce petit roman d’une jeune auteure suisse, pour son intrigue qui se déroule en Corée, et par ce qu’on disait de la délicatesse du texte.
L’histoire, toute légère, tient en peu de mots : une jeune femme franco-coréenne, employée dans un hôtel de la ville portuaire de Sokcho fait la connaissance d’un client français, et découvre qu’il est auteur de bandes dessinées. Aucun des deux n’est très bavard, ni très entreprenant, l’hiver dans cette région frontière avec la Corée du Nord ne prête peut-être guère aux rapprochements, seulement aux rencontres qui n’en sont pas vraiment.
La jeune femme, qui est aussi la narratrice, accompagne Yan Kerrand, c’est le nom du dessinateur, jusqu’à un observatoire qui surplombe le no man’s land entre les deux Corée, dans un parc naturel, va manger quelquefois avec lui. La narration est très délicate, imagée, par moments pleine de sensibilité, à d’autres un peu plus froide, comme le temps à Sokcho. Le lieu est de ceux qui font rêver tout en étant somme toute assez peu prédestinés à plaire, assez peu touristiques.

« Du beige et du gris à perte de vue. Roseaux. Marécages. Il fallait rouler deux kilomètres pour atteindre l’observatoire. Un convoi armé nous a escortés avant de bifurquer. Nous étions seul sur la route. Elle s’est mise à serpenter entre des fosses remplies de neige. »
A la fin du roman, j’ai presque l’impression d’avoir lu une bande dessinée, tant les petites touches qui montrent le paysage de Sokcho, les personnages ou les situations, parlent à l’imagination. J’entrevois fort bien cette histoire transposée dans des cases, à l’encre de Chine noire. Je devine le trait léger pour les détails sur la neige dans les montagnes, lourd pour les vagues qui manquent de geler en s’écrasant sur la côte lors des longues nuits glaciales, suggestif pour les scènes à l’intérieur des chambres de l’hôtel. Le sujet de la langue est lui aussi amené de manière intéressante, les deux jeunes gens s’expriment en anglais, alors que la jeune femme a étudié le français, et il en résulte entre eux une certaine distance.
Le rapport à la mère et à l’alimentation de la jeune coréenne, son rapport au corps en général, sont assez particuliers, mettent un peu mal à l’aise, quant aux plats concoctés dans les cuisines, on peut pas dire que la description des préparations mette toujours l’eau à la bouche.
Ces quelques points de détail mis à part, ce roman m’a beaucoup plu, il est à lire en prenant son temps, aucune phrase n’y est inutile, aucun mot mal employé, aucune image superflue. Cette jeune auteure sera sans nul doute à suivre dans les années à venir !


Hiver à Sokcho, d’Elisa Shua Dusapin, éditions Zoé (août 2016) 140 pages, prix Robert Walser 2016.

Les avis de Aifelle, Cécile, Jérôme, Lewerentz, Moka, Noukette et Sabine.

Lire le monde passe par la Suisse !

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Photographe du samedi (42) Fan Ho

Ce que j’aime quand je prépare un billet de « photographe du samedi » c’est partir d’un nom, d’une photo rencontrée ici ou là et explorer les images qu’on peut trouver de ce photographes. Ayant vu je ne sais plus où une première photo, avec ce noir et blanc si graphique, qui évoque « In the mood for love », j’ai fait une petite recherche. J’ai ainsi découvert le photographe chinois Fan Ho.

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Fan Ho est né en 1937 à Shanghai, mais a vécu son enfance à Hong Kong. Il a aussi été réalisateur et acteur. Il a présenté de très nombreuses expositions depuis 1956. Il a enseigné la photographie et le cinéma, et écrit plusieurs livres. Il est mort en 2016.

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Son domaine de prédilection était la photographie de rue, il a parcouru inlassablement Hong Kong avec son appareil, et c’est toute la magie de cette ville dans les années 50 et 60, aujourd’hui disparue au profit d’immenses tours, qui se retrouve dans ces photos en noir et blanc. Ses clichés sont tous plus beaux les uns que les autres. Il maîtrise parfaitement la composition avec ses lignes d’ombres et de lumière qui partagent les photos, mais il saisit aussi les habitants de la ville dans leurs activités quotidiennes, jeux d’enfants, petits métiers, sans oublier les différentes heures du jour, et les conditions météorologiques : soleil, brume ou pluie qui donnent des atmosphères contrastées… A regarder sans modération !

Les autres photographes du samedi sont ici, et aussi chez Choco qui en a eu l’idée !

Photographe du samedi (39) Jonas Bendiksen

Dans le dossier photo de mon ordinateur, je viens de retrouver ce magnifique travail de photographie que je ne vous ai jamais montré. Cet album ne correspond donc pas à une actualité culturelle du moment, mais c’est tout ce que j’aime, des reportages sur le monde tel qu’il est, qui en montrent la beauté sans rien occulter des problèmes climatiques ou humains qui le guettent.

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Reporter photographe pour l’agence Magnum, Jonas Bendiksen, contrairement à nombre de ses collègues, ne parcourt pas les zones de guerre. Pas par choix, mais parce que ça s’est trouve comme ça, explique-t-il en interview. Ses sujets de prédilection sont, du coup, outre sa Norvège natale, des pays peu connus, qui, bien que ne faisant pas parler d’eux, n’en sont pas moins intéressants, ainsi les ex-républiques soviétiques comme l’Abkhasie ou la Transnistrie. Mais aussi le Bangladesh ou la Moldavie. Après le livre appelé Satellites, il a fait paraître Places we live, photos des villes où il est passé, partant du constat que dorénavant, plus d’êtres humains vivent en ville que dans les zones rurales.

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VENEZUELA. Caracas. 2005. Man sitting on the stoop in Barrio 23 de Enero.
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Jonas Bendiksen est né en Norvège en 1977. Il a commencé chez Magnum à Londres à 19 ans comme garçon de courses. A la suite de ce stage, il a commencé à photographier lui-même, notamment dans l’ex-URSS. Depuis 2004, il travaille pour National Geographic et a rejoint l’équipe de l’agence Magnum.

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Photographe du samedi (33) Daesung Lee

Je n’ai encore jamais vu la manifestation parisienne Photoquai, mais j’aime parcourir leur site et découvrir des photographes inconnus de mes services. Et c’est peu dire qu’ils sont très nombreux !

Cette année, j’ai repéré le coréen Daesung Lee et ses mises en scènes originales destinées à mettre en évidence le changement climatique et ses conséquences sur les peuples. Vaste sujet… et très belle recherche du photographe documentaire.
Plusieurs séries de ses photos m’ont intéressée : « Archéologie du futur », où le photographe a mis en scènes des nomades en Mongolie, région très touchée par la désertification.

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Très touchante aussi la série « On the shore of a vanishing island » sur la petite île de Ghoramara, dans le delta du Gange, menacée par la montée des eaux. Le photographe a partagé la vie des habitants pendant deux mois : « « Un jour, cette île où ils sont nés ne sera plus qu’un souvenir. Le processus a démarré dans les années 1960. Depuis plus de trente ans, c’est plus de la moitié du territoire qui a disparu, et les deux tiers de la population… »
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Né en 1975 à Busan (Corée du Sud), Daesung Lee est diplômé en photographie de l’université Chung-Ang de Séoul. Il a voyagé à travers le monde et s’est consacré, depuis 2007, à la photographie documentaire et socialement engagée. Daesung Lee vit actuellement à Paris. Ses travaux sont repris entre autres par The Guardian, La Repubblica ou M Le Magazine du Monde.
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Le site du photographe.

Je participe au challenge coréen, organisé par Pativore.

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