Lectures du mois (27) juin 2022

Vu mon retard de rédaction de chroniques, je retrouve la bonne vieille méthode qui consiste à regrouper en un seul billet mes lectures, fastes ou non.

Margaret Kennedy, Le festin (The Feast, 1950) éditions La Table Ronde, 2022, traduction de Denise Van Moppès, 480 pages.
« Chacun s’était retiré, comme un animal se retire au fond de sa cage avec son os, pour ronger quelque idée fixe. Et cela lui faisait peur. Elle ne pouvait plus supporter d’être enfermée dans ce sombre repaire de bêtes étranges. Elle eut envie de sortir, de quitter l’hôtel, d’aller se réfugier sur les falaises. Elle se leva et quitta la pièce. Personne ne remarqua son départ. »

On a beaucoup vu cette réédition ces derniers mois. Margaret Kennedy a écrit en 1950 ce roman qui décrit un microcosme des plus anglais pendant quelques semaines. Plusieurs groupes de personnes se trouvent dans une pension de famille sur la côte de Cornouailles lorsqu’un pan de falaise se détache et fait un certain nombre de victimes. Cela est connu dès le début, et un retour en arrière va permettre de connaître tout ce petit monde. Tout de suite c’est l’humour anglais qui marque mais le nombre de personnages et les changements constants de narrateur déconcertent un peu. Finalement, l’humour est de moins en moins appuyé au fur et à mesure des pages, et j’ai trouvé cela dommage. J’ai été également incommodée par quelques discussions longuettes.
Une lecture agréable, finalement, mais pas inoubliable.

Luc Blanvillain, Le répondeur, éditions Quidam, 2020, 260 pages.
« Doublure vocale. Pas plus indigne que de nettoyer des bureaux ou de mener des enquêtes de satisfaction. Il avait fait les deux. Et bien d’autres choses épuisantes, matinales ou nocturnes, dominicales, répétitives. Au moins, il pouvait rester chez lui, perfectionner son répertoire et bosser au lit. Sans compter qu’endosser provisoirement la vie d’un glorieux quinquagénaire, à son âge, n’était pas donné à tout le monde. »

Baptiste tente de gagner sa vie en tant qu’imitateur. Assez doué, il réussit bien certaines voix, sans pour autant aller plus loin que les petites salles à moitié vides.
Jusqu’au jour où un auteur réputé lui propose de devenir son employeur. Si Baptiste l’imite en répondant à toutes ses sollicitations téléphoniques, Pierre Chozène aura ainsi le temps et l’esprit libre pour écrire. Il met Baptiste au courant des habitudes de chacun de ses interlocuteurs et lui confie son portable…
Habile comédie, ce roman distrait mais ne manque pas de profondeur en abordant les rapports familiaux et amoureux, et en poussant au bout la jolie idée de départ.
Je ne connaissais pas cet auteur, j’ai été emportée par cette histoire qui ne manque pas de sel.

Paco Ignacio Taibo II, Cosa facil, éditions Rivages, 1994, traduction de René Solis, 244 pages.
« — Vous n’avez jamais songé que la différence entre le Moyen Âge et la ville capitaliste consiste foncièrement dans le réseau d’égouts ?
Hector fit signe de la tête que non.
— Vous ne vous rendez pas compte que la merde pourrait nous arriver jusqu’aux oreilles s’il n’y avait pas quelqu’un pour s’en occuper ? »

Deuxième lecture de Paco Ignacio Taibo II, après Jours de combat qui m’avait enchantée. Dès les premières pages, Hector Belascoaran Shayne, pourtant le contraire d’un joyeux luron, m’a mis le sourire aux lèvres : les citations en tête de chapitres, le style inimitable, le côté improbable des enquêtes dans lesquelles Hector se lançait tête la première, tout fonctionnait encore comme dans le premier volume.
Mais petit à petit, j’ai trouvé les enquêtes de ce détective atypique tellement ténues, les personnages même manquant de chair, que je retournais à reculons vers le roman. Non, décidément, ça ne me passionnait plus…
Avis très mitigé donc, et je ne pense pas poursuivre la série.

John A. McLaughlin, Dans la gueule de l’ours, (Bearskin, 2018) éditions Rue de l’Echiquier, 2020, J’ai lu, 2021, traduction de Brice Mathieussent, 448 pages.
« La forêt était étrangement animée, une gigantesque bête verte en train de rêver, sa peau parcourue d’ondes frissonnantes.
Pas vraiment menaçante, mais puissante.
Attentive.
Il imagina un instant que la forêt était en colère, déçue, qu’il était personnellement responsable de cette intrusion des braconniers tueurs d’ours. » 

Je ne sais plus quel avis enthousiaste m’a fait noter ce roman noir, n’hésitez pas à vous signaler. Recherché par un cartel mexicain, Rice Moore espère sauver sa vie en se cachant dans les Appalaches en tant que garde forestier. Mais l’endroit n’est pas des plus calmes non plus, d’autant que des braconniers y tuent des ours.
Il faut savoir tout de suite que ce roman est plutôt rude, que les âmes sensibles en soient conscientes. J’avoue avoir un peu chipoté au cours de ma lecture, l’auteur ou son personnage en faisaient un peu trop, et puis, de manière surprenante, ce roman m’a manqué pendant plusieurs jours après l’avoir fini, j’aurais aimé continuer encore ou retrouver ce coin des Appalaches et aucune autre lecture ne trouvait grâce à mes yeux.
Un roman qui bouscule et laisse des traces…

Luisa Carnés, Tea rooms : femmes ouvrières, 1934, éditions La Contre-Allée, 2021, traduction de Michelle Ortuno, 270 pages
« Ces délectables odeurs exquises des cuisines riches (…) nous rappelant que notre faim ne date pas de quelques heures ni de plusieurs années, qu’il s’agit d’une faim de toute une vie, ressentie depuis plusieurs générations d’ancêtres misérables. »

Dans les années 30 en Espagne, les femmes de milieux défavorisés ont le choix entre le mariage et les maternités qui s’enchaînent ou des métiers difficiles et peu valorisés. Matilde doit absolument subvenir aux besoins de sa famille, et trouve un emploi dans un salon de thé madrilène. Sous-payée et exploitée, elle observe cependant et commence à prendre conscience du carcan où elle se trouve enfermée.
Ce livre est curieux autant qu’il est intéressant. Tout d’abord l’écriture dénote d’une certaine modernité. Ensuite, le roman raconte aussi bien les petits cancans et menus faits qui se déroulent dans le salon de thé, qu’il se fait féministe et politique lorsqu’il s’agit des droits des employés.
Cela déroute un peu, mais en fait un objet littéraire inhabituel, à découvrir si vous en avez l’occasion…


Voilà pour ce mois de juin !
Avez-vous lu certains de ces romans ?

Ann Patchett, Orange amère

orangeamere« L’ambiance de la fête de baptême a changé quand Albert Cousins a fait son apparition avec du gin. »
Encore un roman américain contemporain, encore une histoire de famille… je reconnais me laisser souvent tenter par ce genre de roman qu’il n’est plus trop à la mode d’appeler des sagas, et qui d’ailleurs essayent d’en renouveler les grands traits.
Ici, la particularité du roman saute aux yeux dès la page 39, lorsqu’un grand écart dans le temps est effectué. On passe de la fête de baptême de Franny à un épisode où cette même Franny prend soin de son vieux père malade. Entre temps, la mère du bébé (Franny, donc) a rencontré Albert, qui fuyait la perspective d’un dimanche après-midi avec ses jeunes enfants, et a quitté son mari pour vivre avec lui. On apprend plus loin que les six enfants des deux familles passaient tous leurs étés ensemble et qu’un drame s’est produit au cours d’un de ces étés.

« Chaque été qu’ils passèrent ensemble tous les six se déroula exactement de la même manière. Ce n’était pas tous les jours la fête, la plupart du temps, ils s’ennuyaient, mais ils firent des trucs, des vrais trucs, sans jamais se faire prendre. »
La façon dont l’auteure installe l’histoire ne manque pas d’originalité, et permet au lecteur de rassembler les fils qui semblent épars pour comprendre l’histoire de la famille. La construction s’éloigne du classique aller et retour passé/présent qu’on croise trop souvent, et c’est ce que j’ai préféré dans le roman.
Les personnages aussi sont singuliers, avec des personnalités très marquées pour la plupart, (à condition de ne pas confondre les uns et les autres, j’y reviens ensuite) et l’idée de montrer dès le deuxième chapitre le point de vue des enfants, devenus adultes, de la famille recomposée, rend le roman très prenant. Ensuite, et c’est assez malin, il est question d’un roman appelé Orange amère, qui va avoir une grande importance dans la vie des protagonistes.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture, avec parfois, au début d’un nouveau chapitre, un peu de mal à raccrocher tous les détails déjà connus sur tel ou tel personnage, et à situer l’époque. C’est le revers de cette construction inhabituelle.
Quant au style, j’ai beaucoup aimé la façon d’insuffler de la légèreté avec des figures de style facétieuses. La société américaine, et son modèle familial, ne sortent pas forcément grandis de l’image qu’Ann Patchett en donne, mais on passe un excellent moment avec cette famille.

Orange amère de Ann Patchett (Commonwealth, 2016) éditions Actes Sud, janvier 2019, traduction de Hélène Frappat, 302 pages.

Cuné et Keisha ont aimé aussi !

Lee Clay Johnson, Nitro mountain

nitromountainRentrée littéraire 2017 (8)
« La ville était dans l’ombre des collines. Une route dans un sens, une route dans l’autre, et le malheureux croisement était la place principale, avec un palais de justice en briques, qui avait connu des jours meilleurs. »
La petite ville de Bordon, vue par les plus paumés de ses paumés. Y rester est à tous les coups finir par sombrer dans l’alcool, la drogue ou la violence. Pourtant, le jeune Leon a des velléités de devenir musicien de country, il ne se débrouille pas mal à la basse, mais un accident de pick-up va mettre un frein à ce semblant de rêve. C’est surtout son engouement pour Jennifer, jeune femme compliquée, sous la coupe d’un cinglé nommé Arnett, qui va provoquer un enchaînement de situations dramatiques, faisant passer ce roman du gris foncé au noir d’encre.

« Elle a empli mes paumes de ses poings. Les défauts du monde entier étaient facilement réparés. »
Que dire sur la lecture de ce roman, deuxième choisi parmi les propositions des Matchs de la Rentrée Littéraire de cette année ? Disons tout de suite que je n’ai pas été très convaincue par les toutes premières pages, mais je me suis sagement proposé de voir ce que me disait la suite. Il m’a fallu un peu de temps ensuite pour repérer l’humour distillé par l’auteur (mais on me dit souvent que je suis un peu lente à déceler cette chose mystérieuse qu’est l’humour). Dans ce cas, il permet, si cela est possible, de mieux faire passer la noirceur des sentiments et la férocité des situations, par exemple au tribunal ou au centre d’accueil des sans-abris, où Leon travaille au début du roman. Il faut toutefois avoir conscience que le ton général n’est pas vraiment, et même pas du tout, à la gaudriole, c’est cru, sombre, dérangeant. Je ne sais si cela vous est déjà arrivé, mais c’est assez inhabituel un livre qui vous donne envie de vous laver les mains en le refermant, tellement on a envie d’échapper à son univers poisseux.
Malgré mes réticences et mon manque de sympathie pour des personnages qui ne cherchent pas du tout à s’attirer les faveurs du lecteur, il m’a été impossible de mettre de côté cette lecture à partir du moment, qui n’arrive pas très rapidement, où les personnages et la situation sont bien en place. Il se produit alors si ce n’est un retournement de situation, du moins de changement de point de vue, qui intrigue et rend fiévreux à l’idée de ce qui va advenir dans la deuxième partie. C’est de ce point de vue fort bien fait.

« Elle sait qu’il s’inquiète pour Jones, qui est comme un fils pour lui. Ces deux-là se sont tellement soutenus l’un l’autre, sauf que désormais Larry ne sait plus comment voler à son secours. De même qu’elle ne sait plus comment voler au secours de Larry. »
Un des personnages, un peu moins mal en point que les autres, sent monter en lui une envie de venir en aide à un de ses amis à la dérive, et même si on devine qu’il n’y parviendra pas, ou à moitié seulement, cela fait du bien de sentir un peu d’humanité couler entre les mots. Après des litres de bière et de whisky ingurgités tout au long du livre, (par les personnages, s’entend) sans parler d’autres drogues moins légales, j’ai tourné la dernière page, où peut-être subsiste une légère note d’espoir, avec un sentiment de soulagement.

 

Nitro mountain de Lee Clay Johnson, (Nitro mountain, 2016) publié chez Fayard (août 2017), traduit par Nicolas Richard, 293 pages.

Des avis variés chez Antigone, Folavril ou Sylire.

lu pour les Matchs de la Rentrée Littéraire #MRL17

Ron Rash, Par le vent pleuré


parleventpleuréRentrée littéraire 2017 (5)
« J’attends un homme qui m’a menti pendant quarante-six ans. »
C’est l’été 1969, deux frères profitent de quelques moments de liberté accordés par leur grand-père, l’homme sévère qui les élève à sa manière, sans que leur mère ait grand-chose à dire, pour aller à la pêche au bord de la rivière. Ils y rencontrent Ligeia, jeune fille venue de Floride, libérée et insouciante. Pensez, la jeune fille a vécu dans une communauté ! Pour les deux frères, c’est un monde nouveau qui s’ouvre, surtout pour Eugene, le plus jeune. Bill, son aîné de deux ans, est fiancé, et se voit réaliser le projet grand-paternel, devenir chirurgien.
Quarante-six ans plus tard, des ossements sont retrouvés dans la Tuckaseegee, et Eugene repense au départ précipité de Ligeia, comment son frère avait dit l’avoir raccompagné à l’arrêt de bus…

« À San Francisco, le Summer of love, l’été de l’amour, a eu lieu en 1967, mais il a fallu deux ans pour qu’il atteigne le petit monde provincial des Appalaches. Sur l’autoroute, en février, on a aperçu un hippie au volant d’un minibus bariolé, un événement dûment signal par le Sylva Herald. Sinon, la contre-culture était quelque chose qu’on ne voyait qu’à la télévision, tout aussi exotique qu’un pingouin ou un palmier nain. »

Depuis 2010, et la première participation de Ron Rash aux Quais du Polar, j’ai lu tous ses romans traduits en français, et j’ai même en cours un recueil de nouvelles en anglais, superbe, mais que (dira-t-on) je savoure… Je n’ai donc pas raté ce dernier roman, prudemment emprunté en médiathèque, parce qu’il m’avait semblé que quelques avis manquaient d’enthousiasme.
Un été de l’adolescence, deux frères que tout oppose, une naïade disparue, une enquête très tardive, les ingrédients sont bons, mais il faut y ajouter le style de Ron Rash pour en faire un très bon roman. Pas un polar, non, même si une révélation finale apportera des réponses attendues, mais surtout le roman d’une relation fraternelle biaisée dès l’enfance par un grand-père qui place ses attentes dans un seul de ses petits-fils : il deviendra chirurgien. L’autre est gaucher, il le laisse magnanimement choisir une autre voie, mais la vie d’Eugene ne sera qu’une suite d’échecs, là où son frère réussit en tout. Et entre eux, il existe toujours cette ombre jetée par l’été 1969. Il va falloir pourtant que plusieurs décennies plus tard, ils réussissent à en parler.
Formidable Ron Rash, qui parvient à passionner avec une histoire assez classique, et des jeunes filles disparues au bord de l’eau, qui, de Bondrée à Summer, ne manquent pas dans la littérature ces derniers temps… La relation entre les deux frères, notamment à la période contemporaine, mais aussi les premiers émois adolescents, la vie dans une petite ville des Appalaches, tout est passionnant à lire sous sa plume, et avec une très belle traduction également. Je le conseille sans restriction, alors que j’étais restée un peu sur ma faim avec Le chant de la Tamassee.

Par le vent pleuré, de Ron Rash (The risen, 2016) éditions du Seuil (août 2017) traduit par Isabelle Reinharez, 200 pages.

Les avis de Daphné, Eimelle, Eva et Krol.

Robert Goolrick, Arrive un vagabond

arriveunvagabondL’auteur : Robert Goolrick a étudié à Baltimore, puis vécu quelques années en Europe. Il se passionnait pour le théâtre et la peinture, et est devenu écrivain tardivement. Son roman Une femme simple et honnête fera prochainement l’objet d’une adaptation confiée au réalisateur David Yates. Son roman Féroces a reçu en France un excellent accueil. Son nouveau roman, Arrive un vagabond, a été retenu dans plusieurs sélections de prix. Il vit dans une petite ville de Virginie avec ses deux chiens.
320 pages
Éditions Anne Carrière (2012)
Traduction : Marie de Prémonville
Titre original : Heading out to wonderful

Cela fait une éternité que j’ai noté ce roman, assorti de nombreux coups de cœur, et les autres titres de l’auteur… Bon, comment dire ? Je n’ai pas ressenti l’emballement de mes consœurs ès blogs à cette lecture. Lu depuis deux semaines, je peine à me souvenir du roman et à trouver quelques mots pour vous en parler.
Une petite ville de Virginie, à la fin des années 40. Un homme y arrive un jour, avec une valise pleine de billets et des couteaux. À aucun moment, on ne saura d’où vient cet argent, alors qu’il devient tout de même grâce à lui l’un des plus gros propriétaires terriens de la région, sortant des liasses de billets à tout va. Mais revenons ua commencement : avant cela, il va s’installer dans un pré, dormant à la belle étoile. Il semble incapable au début de dormir sous un toit. S’agit-il d’un traumatisme dû à la guerre, à un événement plus intime ? On ne le saura pas non plus. La réaction des habitants n’est pas celle que j’imaginais, c’est tout à leur honneur, rejet ou méfiance semblent absents ou vite balayés, et Charlie Beale s’intègre rapidement à la petite communauté, notamment chez le boucher Will Haislett, son épouse Alma et auprès du petit Sam pour lequel il devient une sorte d’oncle très aimant. Charlie devient commis du boucher, se rend indispensable, fait se pâmer toutes les clientes, jusqu’à la rencontre avec la fatale Sylvan.
Je dois être trop chipoteuse, je n’ai pas cru un instant à l’amour qu’il éprouve pour cette jeune fille qui se la joue femme fatale, à la manière hollywoodienne, alors qu’elle vient de la vallée la plus pauvre qui soit des environs.
Bref, je ne vais pas vous raconter tout, on sait dès le début qu’un drame va survenir, mais j’avoue que je n’y ai pas cru, que je suis restée extérieure aux affres de Charlie Beale ou aux élans de Sylvan. Seul le point de vue du petit Sam m’a paru plus crédible. La rencontre avec cet auteur tant encensé n’a pas été à l’aune de ce que j’attendais, malgré des qualités indéniables d’écriture. Passons donc à autre chose !

Citations : L’enfance est l’endroit le plus dangereux qui soit. Personne n’en sort indemne. Charlie sentait de plus en plus dans son cœur cette injonction : il ne deviendrait pas l’une des cicatrices de la vie de Sam.

A la fin de la première semaine de travail de Charlie, par un vendredi de la fin août 1948, une femme pénétra dans la boutique, et c’est là que cette histoire devient bien plus qu’une anecdote – un conte en forme d’avertissement, transmis de père en fils, et de mère en fille l’année où l’adolescente commence à rêver d’amour , celui qu’on voit sur l’écran papillotant du cinéma.

Puis ils restèrent assis là en silence, à se balancer, le petit calme et fatigué sur les genoux de sa mère, et la fumée blanche de la Lucky Strike de Charlie planant comme un fantôme. La belle sérénité simple de la campagne, la rue douce et sombre aux porches éclairés, avec les derniers papillons de nuit de l’été qui voletaient dans le halo de lumière vive au-dessus de leurs têtes, et les habitants de la ville qui se balançaient en fumant, en somnolant ou en discutant à voix basse.

Beaucoup de billets sur ce roman : A propos de livres, Clara, Eva, Hélène, Sandrine, Violette et sans doute d’autres…
Suite du mois américain chez Titine ! Et je visite la Virginie pour le projet 50 états. (clic pour agrandir la carte)
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