Julia Wertz, Les entrailles de New York

Il fait une météo parfaite pour avancer dans mes lectures à propos des villes, et après avoir tenté Au café de la ville perdue d’Anaïs Llobet, dont le thème me passionnait pourtant, mais qui a eu raison de moi par sa construction, ses longueurs, et aussi le manque de résonance avec ses personnages butés, raides dans leurs convictions, inlassablement nostalgiques, j’ai fini par trouver mon bonheur avec cette échappée à New York.
C’est bien sûr l’archétype de la ville, qui a vu émerger avant toutes les autres cités les problèmes liés à la surpopulation, à la mixité sociale ou la ghettoïsation, aux transports, à la pollution, à la communication… et j’en passe. L’autrice et dessinatrice propose une vision très originale de la ville, avec des dessins de façades à différentes époques, des vitrines de librairies, de pâtisseries, de cafés ou de salles de spectacles, une rétrospective des divers modes de nettoyage des rues, de la charrette à cheval à la balayeuse électrique, une liste non exhaustive des objets du quotidien dont l’invention a eu lieu à New York, un inventaire des bouches de métro historiques, mais aussi de différentes camionnettes de vente de nourriture (oui, food-truck est plus court, c’est certain!) ou une série très touchante de petites maisons restées coincées entre deux tours parce que leurs propriétaires n’ont pas voulu les vendre.

Ce roman graphique constitue une sorte d’archéologie du New York des vingtième et vingt-et-unième siècle, de Brooklyn à Manhattan, de Harlem à Staten Island… Son titre original est plus parlant, car Tenements, towers and trash, qui se traduit par Immeubles, tours et ordures, représente parfaitement le contenu de ce très beau livre. Si j’excepte quelques longueurs, pour des portraits ou l’histoire du Village Voice, et l’écriture pas aussi facile à déchiffrer que des lettres imprimées, j’ai vraiment apprécié ce retour, sur un ton léger et empreint d’humour, sur des endroits que je reconnaissais parfois, que je découvrais souvent.
Les entrailles de New York de Julia Wertz, (Tenements, towers and trash, 2017) éditions L’Agrume, 2019, traduction de Aude Pasquier, 288 pages.

26 commentaires sur « Julia Wertz, Les entrailles de New York »

  1. J’avais repéré ce livre quelque part (mais où, je ne sais plus) et prévoyais de le lire en Anglais pour le challenge mais je manque de temps. Peut-être pour une prochaine édition…

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  2. Je note avec beaucoup de curiosité ce titre. C’est un sujet qui m’intéresse en plus tout particulièrement, vu que je me livre aussi parfois à quelques croquis urbains.

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  3. Je suis allée à New York mais je n’ai pas eu le temps de connaître vraiment la ville, les aspects plus touristiques, oui ! Et encore la statue de la Liberté était en restauration ! Cela semble être une manière d’aborder la ville en connaisseur.

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  4. whaouh, ça a l’air génial !! C’est drôle, on parle de plus en plus d’aller dans cette ville dans ma famille (bon, il faut casser la tirelire…..) Belles planches, en tous cas.

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