« C’était sentir tes poils se hérisser lentement à l’arrière de ton cou quand un ours se trouvait à quelques mètres dans les bois et avoir un noeud dans la gorge quand un aigle fusait soudain d’un arbre. C’était aussi la sensation de l’eau qui jaillit d’une source de montagne. Aspergée sur ton visage comme un éclair glacé. Le vieil homme lui avait fait découvrir tout cela. »
Un garçon de seize ans, plus à l’aise dans les forêts du cœur du Canada que dans les villes, se rend à cheval dans la petite ville industrielle où vit son père. Le jeune Franklin connaît peu Eldon, son père, leurs rares rencontres demeurent des souvenirs malheureux, mais il sait qu’il est alcoolique, très malade et que c’est sans doute la dernière occasion de partager quelques moments avec lui et d’en savoir plus sur ses origines. Élevé par un vieil homme qui lui a tenu lieu de père et de mère, Franklin parle peu, mais juste, et, tout en renvoyant à son père quelques vérités bien senties, il accepte de l’accompagner pour ce qui risque d’être son dernier voyage.
« Il y avait des traces dans la terre au bord du sentier : des chevreuils, des ratons laveurs, des mouffettes, des lapins et l’empreinte soudaine, téméraire et distincte d’un lynx. Il leva les yeux vers son père pour la lui montrer, mais il était effondré sur la selle, le menton contre la poitrine et il l’appela. »
Disons-le sans détours, j’ai, dès le début et jusqu’au bout, été sous le charme de ce roman. Il touche à la fois par les magnifiques pages d’évocations de la nature, par le caractère des héros qui pourtant ne s’expriment que de manière mesurée et sans se perdre en détails superflus, par l’histoire qui n’a rien de compliqué non plus. J’ajouterai que même la construction progresse de façon assez classique, avec des retours sur le passé au fur et à mesure que le père et le fils voyagent, et que le père décide de parler enfin. Plus que la structure, c’est le rythme qui est fascinant, qui semble aller au gré de la nature ou de l’avancée du cheval, tantôt lent et grave, tantôt bref et sauvage. La modification constante des sentiments du garçon envers le père qui l’a abandonné, les récits et les rencontres au cours du voyage, qui contribuent à resserrer des liens infimes, tout cela provoque l’éblouissement. D’un sujet aussi triste faire un roman aussi lumineux est remarquable !
Le thème des origines y est traité d’une manière rare, c’est vraiment une très belle découverte, comme Le chemin des âmes de Jospeh Boyden il y a quelques années. Dire que Richard Wagamese a écrit d’autres romans, et que seul celui-ci est traduit en français. Espérons que d’autres suivront !
Les étoiles s’éteignent à l’aube (Medicine walk, 2014) de Richard Wagamese, traduction de Christine Raguet, éditions Zoé (avril 2016)
Les avis d’Electra, Folavril, Sabine et Sandrine.
Livre tiré de ma pile à lire pour le challenge Objectif PAL !
Il a remporté le prix de l’Armitière cette année (je n’ai pas participé). Je l’ai noté, je le lirai tôt ou tard.
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Ce roman a été mis en avant dans au moins deux de mes librairies, notamment par une libraire dont j’aime beaucoup les choix.
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On a envie de te suivre dans ce plaisir de lecture et d’être dépaysé par ce roman.
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C’est à la fois dépaysant et universel… je suis encore sous le charme !
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Noté dans un coin. Ton avis rejoint celui des autres!
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Tout à fait ! Pas de bémols de ma part !
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Beaucoup mieux que « Le chemin des âmes » selon moi 😉
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Je n’irai pas jusque là, j’avais adoré Le chemin des âmes… mais la lecture en est trop lointaine pour que je puisse comparer vraiment.
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Il a également atterri sur ma PAL suite au billet de Sandrine… ton billet, et notamment ton évocation du Chemin des âmes, que j’ai beaucoup aimé aussi m’incitent à le lire très bientôt !
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J’attends ton billet avec intérêt !
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Ton billet me donne bien envie de le découvrir.
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Merci, j’espérais bien avoir fait passer un peu de ce qui m’a plu dans ce livre…
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Et l’auteur est décédé il y a quelques semaines, malheureusement… Espérons que cela incitera au moins à traduire d’autres romans en français.
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Oh, je l’ignorais ! C’est vraiment dommage, et j’espère aussi que son éditeur français (enfin, suisse), pourra faire traduire d’autres romans.
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Le titre fait rêver, l’extrait donne envie, je ne suis pas très sensible aux évocations de la nature mais j’ai l’impression que ce livre pourrait tout de même me charmer. J’y regarderai de plus près.
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Ce ne sont pas les descriptions de nature qui dominent, même si elles ont leur importance. Les relations père-fils sont centrales.
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J’ai comme l’impression qu’il me conviendrait !
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Je crois pouvoir dire que oui !
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Il est dans ma pal depuis un bout de temps, j’espère profiter des vacances d’été pour le lire.
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J’ai hâte de lire ton avis ! 😉
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Et quel beau titre ! je le note illico !
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Et il n’y a pas que le titre qui est beau ! 😉
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En lisant le résumé, je me suis dit, pas pour moi …. ça va me tirer des larmes … Mais ton avis me le fait noter, parce qu’il y a lumineux dedans !
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Il y a des mots qui font mouche, comme celui-là ! 😉
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Tu me donnes envie de le noter…. 😉 Pourtant cette couverture m’intimidait plutôt.
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Il ne faut pas le craindre, il se lit bien, de manière fluide…
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Ton billet me donne vraiment envie de le lire; c’est le genre de roman qui a tout pour me plaire et l’émotion, en plus.
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Je te le recommande sans hésitation !
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Comme j’avais aimé ce roman! Tu en parles bien. Un vrai coup de coeur pour moi.
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Une très belle lecture, oui.
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Tu plaisantes ? Cet hiver est sorti , aux mêmes éditions Zoé, « Jeu blanc » que tu tu peux aller acheter toutes affaires cessantes !! (pour moi cent coudées au-dessus des « Étoiles », de plus…). Bises !
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Je l’ignorais lorsque j’ai écrit cette chronique mais maintenant je le sais. 😀 J’ai même lu Jeu blanc mais pas (ou pas encore) commenté.
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Oui je l’ai beaucoup aimé aussi. Je connaissais déjà le sujet des jeunes indiens enlevés à leur famille qui est traité là de très belle manière.
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Mais oui je suis bête je n’avais pas vu la date 🙄….. As tu aimé ? Un de mes gros coups de coeur du début d’année
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