Lectures du mois (8) février 2015

Je vous expose en désordre les lectures de février que je n’ai pas chroniquées. Cette fin de mois est marquée par une sensible baisse d’envies de lecture. Finalement, et ça tombe plutôt bien, les livres à lire pour le prix des lecteurs du Livre de Poche me font plutôt de l’œil par rapport à ma PAL habituelle ! Je vous en reparlerai, bien sûr. En attendant, voici d’autres lectures, des emprunts pour la plupart.

uncielrougelematin

Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin
285 pages Albin Michel (2014)
Je n’étais pas très sûre que ce roman me plaise, mais j’ai tendance à vouloir lire tous les romans irlandais qui sortent, et il était à la bibliothèque… Ma première impression était la bonne, je me suis sentie immédiatement mal à l’aise avec les descriptions sombrement poétiques, trop poétiques, alternant avec des faits dans toute leur brutalité… La description des événements, en l’absence de psychologie des personnages, a eu un effet répulsif sur moi, et j’ai abandonné ce livre à l’écriture pourtant remarquable.

bruitdeschosesquiJuan Gabriel Vasquez, Le bruit des choses qui tombent
293 pages Seuil (2012)

J’avais peut-être trop d’attentes vis-à-vis de ce roman. J’avais surtout envie de quelque chose de plus linéaire, et sa construction en tiroirs gigognes ne m’a pas convaincue. J’ai fini le livre rapidement, mais sans m’être vraiment intéressée aux personnages, et sans y avoir été séduite par l’écriture. Seul le souvenir que les personnages ont du conflit armé à Bogota,dans les années 70-80 où ils étaient enfants, a retenu mon attention.

couleurdesombresColm Toibin, La couleur des ombres
284 pages Robert Laffont (2014)

J’avoue avoir cru en achetant ce livre d’occasion, achat impulsif dû au nom de l’auteur et à la très belle photo de Ferdinando Scianna en couverture, qu’il s’agissait d’un roman de Colm Toibin que j’avais raté, mais je me suis retrouvée avec un recueil de nouvelles ! Je n’ai pas d’aversion pour le genre, au contraire, mais après les excellentes nouvelles de Russell Banks ou de Joseph O’Connor, celles-ci, sur le thème de l’exil et du déracinement, m’ont paru un peu répétitives, et avoir moins de consistance, malgré l’écriture précise et sobre, comme je les aime. Je le garde pour le reprendre éventuellement !

jerefusePer Petterson, Je refuse
270 pages Gallimard (2014)

Encore une semi-déception avec ce roman de Per Petterson, dont j’avais adoré Pas facile de voler des chevaux. Certes, j’y ai retrouvé la sensibilité de l’auteur, et les portraits des protagonistes sont tout en finesse, mais cette histoire d’amitié adolescente qui se délite à l’âge adulte, toute universelle qu’elle soit, et avec ici l’originalité des trajectoires inversées des deux amis, m’a laissée un peu de marbre. Pas le bon moment, pas le choc attendu, j’ai failli ne rien écrire du tout… Même si chaque personnage donne l’impression d’être englué dans sa vie, certains choix lui restent accessibles, notamment le choix de refuser. Ils m’ont rappelé en cela le Bartleby de Melville.

toutelapoussiereJaime Martin, Wander Antunes, Toute la poussière du chemin
78 planches Dupuis (2010)
Pour finir, sans doute celui que j’ai préféré de cette sélection, même s’il peut paraître un peu décousu au début, et s’il se lit vite. Cette BD ayant pour cadre les routes poussiéreuses empruntées par les laissés-pour-compte de la crise de 29, est belle, mais triste et sombre, avec une légère éclaircie à la fin. J’ai été séduite par son graphisme et sa mise en couleur.

32 commentaires sur « Lectures du mois (8) février 2015 »

  1. Bonne idée que de chroniquer en groupe et sommairement les lectures qu’on n’a pas aimées… je retiens l’idée ! Quoi qu’il en soit, j’ai moi-même lu un autre livre de Vasquez que je n’ai pas aimé (mais que j’ai commenté sur mon blog, celui-la !).
    Par ailleurs, je ne suis pas spécialement fan de nouvelles (même pas du tout, à vrai dire) ni de littérature irlandaise (en ai-je déjà lu ? Apparemment, ce n’est pas avec celui cité dans ton article qu’il faudrait commencer !)

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    1. La littérature irlandaise est en général très sombre, le roman de Paul Lynch dont je parle ici l’est particulièrement… Je te recommanderais plutôt Joseph O’Connor, Claire Keegan ou Nuala O’Faolain

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  2. Tu me rasures pour le Pettersen qui m’a laissée sur le route. En revanche j’avais beaucoup aimé Le bruit des choses qui tombent. Quant aux autres je ne les connais pas 🙂

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    1. Je me souvenais bien que quelqu’un avait aimé Le bruit des choses qui tombent… 🙂 ceci, dit, je ne l’ai pas détesté, mais seuls quelques aspects ont vraiment retenu mon attention.

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  3. J’aime bien Colm Toibin, l’écrivain et l’œuvre le plus souvent. J’ai envie de lire autre chose de Joseph O’connor que j’aime beaucoup mais dont le dernier livre ouvert, l’histoire d’une actrice, ne m’a pas convaincu. Je l’ai laissé tomber. Dans le chapitre des livres avec lesquels on a du mal. Un certain nombre de déceptions.

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    1. J’ai aussi aimé d’autres romans de Colm Toibin, notamment Brooklyn. Quant à Joseph O’Connor, je n’ai pas non plus accroché à Muse (si c’est celui dont tu parles) mais adoré Inishowen, L’étoile des mers, Desperados et ses nouvelles.

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  4. Je me demande aussi si la sélection du Livre de Poche te laisse tant de temps que cela pour pouvoir apprécier les autres romans. Parce qu’il faut bien reconnaître que le rythme de lecture imposé est quand même conséquent, non ?

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    1. Vraiment, la sélection du Livre de poche me laisse du temps, ce ne sont que trois ou quatre livres par mois, alors que j’en lis trois fois plus… C’est tout à fait compatible avec d’autres lectures, mais il faut affiner ses choix… 😉

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  5. J’avais bien aimé le Paul Lynch et j’ai toujours envie de lire Je refuse. Rien ne vaut l’idée personnelle qu’on peut se faire. J »espère que tu retrouveras le plaisir de lire en mars !

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    1. Je me souviens de ton avis sur le Paul Lynch… Je l’ai trouvé terriblement dur, et j’ai été gênée par la quasi absence d’explication aux actions et motivations des personnages.
      J’espère aussi trouver des lectures plus souriantes ensuite !

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  6. Je comprends ta réaction à propos de  » Un ciel rouge le matin « , il est porté par l’écriture mais il y a un malaise avec le récit, j’étais essoufflée en dernière partie. Le Petterson, je l’ai noté mais ça attendra sûrement la sortie en format poche. En revanche, tu m’inquiètes pour le Vasquez parce que j’en attends aussi beaucoup… ^-^

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    1. Aucun de ces livres n’est raté, ils ont de bons côtés, et pourront plaire à d’autres, mais je n’ai pas été emportée… Comme nous avons assez souvent des ressentis différents, tu peux tenter ta chance ! 😉

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  7. J’étais assez tentée par le Juan Gabriel Vasquez, après son passage dans l’Humeur vagabonde sur France-Inter. Je vais peut-être attendre de trouver le livre à la médiathèque et ne pas m’emballer.
    Comme toi, je n’arrive plus à publier mes billets au fur et à mesure de mes lectures. Un billet mensuel n’est pas une mauvaise idéee. A suivre…

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    1. Cela fait plusieurs fois que je regroupe quelques lectures, cela permet de ne pas avoir des tonnes de chroniques en retard… et de signaler tout de même à ceux que ça intéresse des lectures un peu moins emballantes.

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