Jean Giono, Le chant du monde

Un bûcheron vient trouver Antonio, qui connaît si bien la rivière, afin qu’il l’aide à retrouver son fils, l’un de ses jumeaux (bessons) qui n’est pas revenu alors qu’il devait convoyer des grumes sur le fleuve. Ils décident de remonter chacun d’un côté de l’eau, à la recherche de traces ou de témoignages qui permettraient de retrouver le jeune homme. C’est un voyage lent et long, mais riche en rencontres, dont certaines vont faire progresser leur quête. Le jeune homme disparu est malheureusement tombé amoureux de la mauvaise personne, celle dont le père tyrannique avait prévu un autre avenir.

Dès les premières phrases, il faut se laisser porter par la prose comme par le courant du fleuve où nage Antonio. L’auteur pose ses galets qui roulent et entraînent. Cela demande parfois de se concentrer, en particulier sur les dialogues à la langue imagée, pleins de bons sens et de poésie à la fois. Les personnages sont des figures passionnantes, des femmes fortes, des hommes, plus que les femmes, gouvernés par leurs sentiments : Antonio et son rapport à l’eau, Matelot, le père déterminé, Clara la jeune aveugle qui comprend tant de choses sans voir, Maudru, le patron despote, Toussaint le guérisseur…
Et aussi le personnage de Gina, qui dès son apparition, m’a évoqué la Serena de Ron Rash, ce qui n’est pas étonnant puisque Ron Rash est un admirateur de Jean Giono qui déclare que son roman préféré est Le chant du monde, avec son message écologique, et le fait qu’il fasse du paysage le principal personnage.
Comme l’auteur américain, j’ai admiré la manière de raconter, de mettre au centre de cette histoire de vengeance, la nature et les personnages, intimement et inexorablement liés. J’avais lu auparavant une adaptation en roman graphique de ce roman, par Jacques Ferrandez, très réussie et rendant parfaitement l’aspect visuel du roman. Il rejoint mes romans préférés de l’auteur, Angelo, Le hussard sur le toit et L’iris de Suse.


Le chant du monde, de Jean Giono, (première édition, 1934), Folio, 282 pages.


C’est une lecture commune autour de Giono, avec Ingannmic, Le Bouquineur, Je lis je blogue, Marilyne, Nathalie, Une Comète, Sacha

37 commentaires sur « Jean Giono, Le chant du monde »

  1. Un des deux romans de Giono sur ma PAL mais j’ai raté la LC. Je te demande comme aux autres participants que je suis : J’ai encore raté la LC… penses-tu qu’un site/blog spécial LC où chacun viendrait annoncer la sienne pourrait être utile ? Je les rate toujours, je suis désorganisée, il me semble qu’un calendrier fixe que je pourrais consulter m’aiderait… Qu’en pensent les autres commentateurs ?

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    1. Dommage que tu l’aies ratée ! En effet, pourquoi pas regrouper toutes les lectures communes au même endroit… ce serait d’une aide précieuse pour celles et ceux qui préfèrent lire en commun. J’avoue que je le fais très peu souvent, parce que j’ai du mal à me tenir à une lecture imposée plutôt que par manque d’organisation.

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  2. Sandrine a raison. Sur certains blogs bien organisés que je suis, on a une liste des LC, mais on en rate pas mal. Pour Giono, peut être que je le savais, en fait, mais bah, autres lectures en vue, et puis Giono me gêne parfois, Que ma joie demeure ne m’avait pas autant plus que je l’attendais.

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    1. J’aime beaucoup Giono, en général, mais ai parfois besoin d’un petit temps d’adaptation pour entrer dans ses romans. Son style est tout de même particulier, c’est aussi ce qui fait son attrait.

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  3. J’aime à peu près tout Giono mais j’ai évidement des préférences et celui ci en fait partie même si je ne l’ai jamais chroniqué l’ayant lu il y a peut être 40 ans
    De tout façon Giono je suis inconditionnelle

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  4. Je n’avais pas fait attention à cette LC, ou j’ai oublié .. Je vois que Sandrine a été efficace ! J’ai lu des Giono dans ma jeunesse, mais après plus du tout.

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  5. Je suis assez tentée par le roman et par son adaptation graphique… d’autant que j’ai connu une charmante librairie portant ce nom… et si en plus Ron Rash l’ai aimé !!!

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  6. Je n’ai qu’un goût très limité pour cet auteur, je ne sais pas si je dois essayer de vaincre encore une fois mes réticences. À chaque fois que j’ai lu ses livres c’était en me forçant et sans aucun plaisir. Je suis vraiment peu sensible à son évocation de la nature.

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  7. J’aime beaucoup Giono et je le relis de temps en temps, surtout en hiver quand j’ai du temps devant moi. J’ai envie d’apprécier mes lectures sans être dérangée ! Ce roman fait partie des très belles lectures dont je garde un excellent souvenir…Merci d’être passée sur mon blog cela me permet de découvrir le tien

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  8. J’en suis resté au stade des velléités pour ma participation à cette LC… ;-/
    Je n’ai pas lu Le chant du monde (je crois que pour ce titre, si j’avais dû choisir pour l’attribuer soit à Giono soit à Ramuz, j’aurais été bien embêté…).
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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