« L’odeur des mousses se leva de son nid et élargit ses belles ailes d’anis. Une pie craqua en dormant comme une pomme de pin qu’on écrase. Une chouette de coton passa en silence, elle se posa dans le pin, elle alluma ses yeux. La trompe là-bas appelait. Une cloche se mit à sonner. Le clocher devait être très haut dans la montagne. Le son venait comme du ciel. »
Un bûcheron vient trouver Antonio, qui connaît si bien la rivière, afin qu’il l’aide à retrouver son fils, l’un de ses jumeaux (bessons) qui n’est pas revenu alors qu’il devait convoyer des grumes sur le fleuve. Ils décident de remonter chacun d’un côté de l’eau, à la recherche de traces ou de témoignages qui permettraient de retrouver le jeune homme. C’est un voyage lent et long, mais riche en rencontres, dont certaines vont faire progresser leur quête. Le jeune homme disparu est malheureusement tombé amoureux de la mauvaise personne, celle dont le père tyrannique avait prévu un autre avenir.
« La lune éclairait le sommet des montagnes. Sur le sombre océan des vallées pleines de nuit, la haute charge des rochers, des névés et des glaces montait dans le ciel comme un grand voilier couvert de toiles. »
Dès les premières phrases, il faut se laisser porter par la prose comme par le courant du fleuve où nage Antonio. L’auteur pose ses galets qui roulent et entraînent. Cela demande parfois de se concentrer, en particulier sur les dialogues à la langue imagée, pleins de bons sens et de poésie à la fois. Les personnages sont des figures passionnantes, des femmes fortes, des hommes, plus que les femmes, gouvernés par leurs sentiments : Antonio et son rapport à l’eau, Matelot, le père déterminé, Clara la jeune aveugle qui comprend tant de choses sans voir, Maudru, le patron despote, Toussaint le guérisseur…
Et aussi le personnage de Gina, qui dès son apparition, m’a évoqué la Serena de Ron Rash, ce qui n’est pas étonnant puisque Ron Rash est un admirateur de Jean Giono qui déclare que son roman préféré est Le chant du monde, avec son message écologique, et le fait qu’il fasse du paysage le principal personnage.
Comme l’auteur américain, j’ai admiré la manière de raconter, de mettre au centre de cette histoire de vengeance, la nature et les personnages, intimement et inexorablement liés. J’avais lu auparavant une adaptation en roman graphique de ce roman, par Jacques Ferrandez, très réussie et rendant parfaitement l’aspect visuel du roman. Il rejoint mes romans préférés de l’auteur, Angelo, Le hussard sur le toit et L’iris de Suse.
Le chant du monde, de Jean Giono, (première édition, 1934), Folio, 282 pages.
C’est une lecture commune autour de Giono, avec Ingannmic, Le Bouquineur, Je lis je blogue, Marilyne, Nathalie, Une Comète, Sacha…
Un des deux romans de Giono sur ma PAL mais j’ai raté la LC. Je te demande comme aux autres participants que je suis : J’ai encore raté la LC… penses-tu qu’un site/blog spécial LC où chacun viendrait annoncer la sienne pourrait être utile ? Je les rate toujours, je suis désorganisée, il me semble qu’un calendrier fixe que je pourrais consulter m’aiderait… Qu’en pensent les autres commentateurs ?
J’aimeAimé par 1 personne
Dommage que tu l’aies ratée ! En effet, pourquoi pas regrouper toutes les lectures communes au même endroit… ce serait d’une aide précieuse pour celles et ceux qui préfèrent lire en commun. J’avoue que je le fais très peu souvent, parce que j’ai du mal à me tenir à une lecture imposée plutôt que par manque d’organisation.
J’aimeJ’aime
C’est fait
https://lecturescommunes.wordpress.com/
J’aimeAimé par 1 personne
L’adaptation en BD me plairait bien, d’autant que j’apprécie généralement le travail de Jacques Ferrandez.
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup aussi, il a fait de belles adaptations de Camus.
J’aimeJ’aime
Sandrine a raison. Sur certains blogs bien organisés que je suis, on a une liste des LC, mais on en rate pas mal. Pour Giono, peut être que je le savais, en fait, mais bah, autres lectures en vue, et puis Giono me gêne parfois, Que ma joie demeure ne m’avait pas autant plus que je l’attendais.
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup Giono, en général, mais ai parfois besoin d’un petit temps d’adaptation pour entrer dans ses romans. Son style est tout de même particulier, c’est aussi ce qui fait son attrait.
J’aimeJ’aime
Ce livre est le sujet de mon billet de jeudi, second Giono de la semaine !
J’aimeJ’aime
J’attends donc ce billet !
J’aimeJ’aime
Je suis ravie de voir que cette LC a pour l’instant été fructueuse pour tous les participants ! Merci.
Ingannmic
J’aimeJ’aime
C’était l’occasion de sortir un Giono de mes étagères : un très bon choix !
J’aimeJ’aime
J’aime à peu près tout Giono mais j’ai évidement des préférences et celui ci en fait partie même si je ne l’ai jamais chroniqué l’ayant lu il y a peut être 40 ans
De tout façon Giono je suis inconditionnelle
J’aimeJ’aime
Je n’en ai pas lu dans ma jeunesse, je l’ai découvert avec un gros volume « Biblos » en 89 ou 90… et suis devenue fan aussitôt.
J’aimeJ’aime
Bonjour,
Giono un auteur qui vient régulièrement se glisser dans la montagne de livres à lire !
Anne
J’aimeJ’aime
C’est aussi l’un des rares auteurs dont j’ai presque toujours un titre en attente…
J’aimeJ’aime
Je n’avais pas fait attention à cette LC, ou j’ai oublié .. Je vois que Sandrine a été efficace ! J’ai lu des Giono dans ma jeunesse, mais après plus du tout.
J’aimeJ’aime
Comme je le disais à Dominique, je l’ai découvert plus tard, avec grand plaisir.
J’aimeJ’aime
Je suis assez tentée par le roman et par son adaptation graphique… d’autant que j’ai connu une charmante librairie portant ce nom… et si en plus Ron Rash l’ai aimé !!!
J’aimeJ’aime
ça fait beaucoup, que dis-je, énormément, de raisons de t’y intéresser !
J’aimeAimé par 1 personne
Trop envie de le lire après ton billet 🙂 j’en ai commencé un autre en lecture audio. Je trouve que Giono s’y prête bien pour des romans courts!
J’aimeJ’aime
Cette lecture commune va susciter encore de nombreuses envies !
J’aimeAimé par 1 personne
Figure-toi que j’ai commencé un 3e Giono ( audio toujours)
J’aimeAimé par 1 personne
Bravo !
J’aimeJ’aime
Ah, celui-ci m’attend encore ( sur une de mes étagères évidemment ^^ ), espérons qu’il ne m’attende encore pas trop longtemps.
J’aimeJ’aime
C’est le genre de livre qu’on fait attendre alors qu’on est sûr de l’aimer.
J’aimeJ’aime
Je n’ai qu’un goût très limité pour cet auteur, je ne sais pas si je dois essayer de vaincre encore une fois mes réticences. À chaque fois que j’ai lu ses livres c’était en me forçant et sans aucun plaisir. Je suis vraiment peu sensible à son évocation de la nature.
J’aimeJ’aime
Je ne connais pas assez l’auteur, mes lectures s’étalant sur plusieurs décennies, pour te conseiller l’une ou l’autre de ses oeuvres…
J’aimeJ’aime
Figure- toi aussi que je radote ! Je te l’ai déjà dit
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’ai jamais lu Giono, mais j’ai ce livre, piqué à mon père, dans ma bibliothèque. Il a l’air magnifique.
J’aimeJ’aime
Il peut être parfait pour découvrir l’auteur…
J’aimeJ’aime
J’aime beaucoup Giono et je le relis de temps en temps, surtout en hiver quand j’ai du temps devant moi. J’ai envie d’apprécier mes lectures sans être dérangée ! Ce roman fait partie des très belles lectures dont je garde un excellent souvenir…Merci d’être passée sur mon blog cela me permet de découvrir le tien
J’aimeJ’aime
Merci de ta visite, je passe dorénavant sur le tien, sans forcément commenter.
Je ne suis pas étonnée que tu aimes Giono, tu sais observer la nature.
J’aimeJ’aime
Ah ! que c’est beau ! Vive Giono !
J’aimeAimé par 1 personne
J’avoue que j’ai un peu de mal avec Giono (ne me demande pas pourquoi, mes souvenirs sont trop lointains !)
J’aimeJ’aime
Je ne demanderai rien, alors ! 🙂
J’aimeJ’aime
J’en suis resté au stade des velléités pour ma participation à cette LC… ;-/
Je n’ai pas lu Le chant du monde (je crois que pour ce titre, si j’avais dû choisir pour l’attribuer soit à Giono soit à Ramuz, j’aurais été bien embêté…).
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
J’aimeJ’aime
Pour parler uniquement du titre, ce n’est pas le plus marquant, mais le contenu l’est, lui !
J’aimeJ’aime