Rentrée littéraire 2021 (5)
« Au moment de partir, Szonja avait regardé trembler ce qu’il y avait de plus réel dans sa petite vie, les branches nues du tilleul dans la cour dont l’ombre sèche passait et repassait sur leur grand-mère assise au milieu des volailles, les mains serrées autour de l’écuelle de maïs. La vieille dame avait levé les yeux vers elles. De ses lèvres s’écoulait une prière. Seule Szonja l’avait deviné. »
Marieka et Szonja, deux jeunes cousines hongroises, suivent les rails d’un avenir plus radieux en partant travailler en France. Elles voient peu de choses du trajet de leur village à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, et tentent à peine arrivées de tout absorber de leur nouvelle vie : la cité ouvrière, le logement en internat chez les sœurs, l’usine de textile, les balades le long du canal, les dimanches au bal… L’auteure s’attache aux pas de Szonja, la plus sage et réservée des deux, qui devient une ouvrière expérimentée et se crée des amitiés parmi les collègues d’origine italienne.
Mais la crise de 29 rattrape ce secteur d’industrie, avec une suite de mises à l’arrêt des chaînes, de licenciements, de manifestations… Les pages vont alors alterner entre la vie privée et sentimentale de la jeune hongroise et l’évolution des esprits qui aboutira au Front Populaire.
« Ces premiers jours à l’usine, elles ont toutes col et cœur serrés, comme des hirondelles qui se seraient trompé de saison et ne savent où s’aligner. »
Si j’ai été emballée de prime abord par la langue très poétique et ouvragée, j’ai assez vite trouvé que c’était trop pour mon goût, et que ça m’écartait dans une certaine mesure de l’empathie que j’aurais pu ressentir pour les personnages. J’aurais sans doute réussi à m’y faire mais les narrations de réunions syndicales et de meetings, moins propices à la poésie, plus terre à terre, m’ont parues plaquées, et ont fini par me faire tourner les pages sans passion.
Je suis obligée d’admettre que cette première rencontre avec Paola Pigani ne m’a pas apporté l’enchantement que j’attendais. Toutefois j’y ai aimé les chroniques de la vie à Lyon dans les années 30, la découverte de l’industrie du textile synthétique, et surtout la belle description des personnages, en premier lieu Szonja, aussi discrète que courageuse, et dont la belle obstination à trouver sa place en France est en tous points émouvante.
Et ils dansaient le dimanche, de Paola Pigani, éditions Liana Lévi, août 2021, 230 pages.
Je ne note plus que les coups de coeur. Donc pas celui-ci.
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Peut-être quelqu’un d’autre saura-t-il te convaincre ! 😉
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Rien qu’à lire le résumé je sentais venir l’univers et même si j’ai lu jusqu’au bout ta chronique je savais qu’il n’était pas pour moi 🙂
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Ce n’est pas pour moi que je l’ai acheté, mais je pensais qu’il me plairait un peu plus !
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Dommage, mais ça allège mes envies de découvrir…
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Allégeons, allégeons ! 😀
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J’avais eu un coups de coeur pour un précédent roman « Des orties et des hommes ». Là, tu me fais beaucoup hésiter
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Tu dois être plus sensible à son écriture. C’est bien écrit, je dois le reconnaître, mais je suis restée un peu loin du roman…
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J’ai tourné autour celui-ci, pour le contexte. Mais comme une précédente lecture de Paola Pigani ne m’avait pas convaincue, je me suis abstenue…
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C’est un cas où il vaut mieux être prudent… 😉
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Ouf je ne note pas non plus 😉
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J’ai bien pensé faire œuvre de bienfaisance en écrivant ce billet… 🙂
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je crois entendre ma soeur avec qui nous partageons souvent nos plaisirs de lecture. Elle a eu la même envie d’aimer ce roman et les mêmes réserves que toi!
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Tu pourras lui confirmer qu’elle n’est pas seule !
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Ce roman de l’auteure m’avait plu, j’avais moins aimé le précédent.
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Oui, je me souviens de ton avis. J’aurais aimé l’apprécier davantage.
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On ne peut pas tomber que sur des coups de coeur absolu. Des lectures en demi-teintes, ça permet aussi de mieux apprécier encore les vraies perles.:)
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Tu as tout à fait raison, bien sûr ! 😉
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Ah dommage… c’st un thème qui aurait pu me tenter.
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Bah, tu trouveras des avis plus enthousiastes, mais je ne saurais trop dire s’il te plairait…
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J’avais été très déçue par un titre de cette auteur « N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures » qui avait pour thème la communauté tzigane lors de la seconde guerre mondiale. Le propos était bien lissé … bien écrit, très poétique mais le personnage principal m’avait laissée de marbre !
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Pour ce roman, c’est un peu la même chose, l’écriture très travaillée m’a lassée à la longue. Par contre, la protagoniste principale est joliment incarnée et attachante.
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Ca ne me disait rien, donc, c’est parfait…
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Qui sait, il t’aurait peut-être plu. 😉
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Oh ça commençait bien… tant pis je ne le note pas, ton billet est tout de même mitigé.
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Je trouvais aussi que ça commençait bien, et au final, je ressors vaguement déçue…
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J’ai Des orties et des hommes dans mes étagères, j’espère être plus emballée que toi par sa plume.
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Je suis assez seule sur ce coup, il y a des chances que tu aimes. 😉
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