J’avouerais volontiers qu’en ce qui concerne ce roman, je me suis plus laissée entraîner par l’origine géographique, la couverture et la confiance en l’éditeur qu’autre chose. Résultat, je n’avais plus aucune idée du sujet du livre au moment où je l’ai ouvert, plusieurs mois après son achat. Les histoires de mères dépressives ou bipolaires ne m’attirent pas forcément par elles-mêmes, et pourtant dès la première page, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Hildur s’envole vers l’Islande pour enterrer Siggy, sa mère qu’elle n’a pas revue depuis des années. On comprend rapidement que sa survie à elle dépendait de cette éloignement avec une mère qui n’en avait jamais vraiment été une. Hildur, devenue mère à son tour, se devait de rejeter cette enfance aux pieds d’argile, ces années passées à être la plus forte, la plus blindée, face à une génitrice éthérée… Hildur revient vers l’île de Flatey, et une petite maison jaune dont elle hérite, mais qu’elle n’a jamais connue.
C’est là une façon bien terre à terre de résumer ce roman, car avec Soffia Bjarnadottir, dont c’est le premier roman, cela part tout de suite beaucoup plus dans le bizarre, l’étrange, l’inhabituel… Des notations comme « l’hiver des lombrics », le « rêve des mûres » annoncent un récit rempli de métaphores, d’allusions à la nature hostile, de situations rêvées ou vécues, on ne sait pas trop, de brèches ouvertes dans des souvenirs trop présents encore. Heureusement, quelques rencontres, comme celle d’un ancien ami de sa mère, ou d’un homme aux yeux vairons, ramènent par moments les pieds sur terre à Hildur, laquelle en a bien besoin.
Même si le thème ne m’enthousiasmait donc pas, je me suis laissé porter par ces pages, qui plairont à celles et ceux que ne déroutent pas les récits parfois oniriques, emplis de situations insolites, et parfois déroutantes. Bravo au traducteur qui a, autant que je peux en juger sans connaître la version d’origine, bien rendu l’atmosphère singulière et la belle langue de ce court roman.
Extrait : Qui était cette femme ? Ce n’était pas ma mère. Pourtant, elle m’avait mise au monde. Voilà pourquoi il m’arrive de l’appeler maman. Je la vénère et je la crains, comme le dieu Shiva qui façonne et défait toute chose. Dans mon souvenir, elle a passé sa vie à mourir, et je ne sais pas s’il s’agit de son histoire ou de la mienne.
Dans ma jeunesse, elle possédait les pouvoirs caractéristiques du phénix. Un oiseau millénaire qui bat des ailes et renaît de sa propre déchéance. Régulièrement elle rejaillissait des cendres, belle et fraiche, le soleil éclairant son visage. Terre calcinée et odeur de brûlé à chaque pas.
L’auteure : Soffía Bjarnadóttir a grandi à Reykjavík. J’ai toujours ton cœur avec moi est son premier roman.
143 pages.
Éditeur : Zulma (janvier 2016)
Traduction : Jean-Christophe Salaün
Titre original : Segulskekkja
Les romans islandais ont souvent cette composante assez déroutante, ils doivent être très influencés par leurs sagas à l’imagination débridée ! A l’occasion je le prendrai à la bibli.
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Pas de trolls ou d’elfes pourtant ici, mais l’imagination tient une grande place…
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J’apprécie l’atmosphère islandaise, le sujet me semble intéressant. A te lire, je crains le côtè un peu « psychedelique » mais sur 140 pages, c’est jouable. Une découverte à tenter.
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C’est aussi ce que je craignais, mais effectivement, même si le thème et les côtés bizarres auraient pu me freiner sur 500 pages, là ça s’est bien passé !
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Déroutant, oui, c’est le mot! Ton billet rend bien compte de l’ étrange qui émane de ce récit et de la nécessité de se (re)consruire après une folle enfance. C’est vrai que la couverture est belle, elle m’avait aussi tapée dans l’oeil, toutes ces lumières…
Merci pour ton billet!
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Merci Celina ! J’aime bien chez cet éditeur la façon dont le graphiste crée les couvertures par rapport au roman…
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Tout à fait d’accord. C’est souvent très réussi !
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Sans que rien ne presse… ^_^
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Aucun livre ne doit se lire en urgence ! 😉
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Hâte de découvrir cet ouvrage, je voulais me le procurer pour les mêmes raisons que toi. Je ne suis jamais déçue par la maison Zulma. Je pensais d’ailleurs que c’était un recueil de nouvelles comme Pendant qu’il te regarde tu es la Vierge Marie de Gudrún Eva Mínervudóttir… J’ai désormais plus de cartes en main pour commencer cette lecture !
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Et moi je m’intéresserais bien aux nouvelles de Gudrun Eva Minervudottir !
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Voilà un titre qui me tente….
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Il a beaucoup de raisons de te plaire.
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Hum… Pas sûre que ce soit un livre pour moi…
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Comme le dit Jérôme, de nombreux lecteurs n’accrocheront pas à ce roman… Lire quelques paragraphes pourrait te convaincre, ou pas !
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Un bon souvenir de lecture, en effet ! Derrière un bien jolie couverture, entièrement d’accord…
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Ton avis m’avait conforté dans l’idée de le lire… (mais je l’avais acheté assez vite, je crois)
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J’ai failli l’acheter mais là je sais qu’il est pour moi !
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Il devrait te plaire !
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Un roman vraiment inclassable. J’ai beaucoup aimé mais je comprendrais que plus d’un lecteur passe totalement à coté.
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Tout à fait… j’ai cru un moment que cela allait être mon cas, mais j’ai fini par me plaire dans cette atmosphère un peu étrange.
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J’ai très envie de le lire ! Et puis l’Islande !
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Quelle richesse cette littérature islandaise !
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Rien que pour la couverture, le titre et l’éditeur j’aurais envie de l’acheter 😉 un roman qui me tente beaucoup, et sur lequel j’ai lu beaucoup d’avis tentateurs, dont le tien.
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Si on accepte de se laisser un peu bousculer, c’est un roman qui mérite d’être découvert.
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Ce que tu en dis me tente !
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A essayer, assurément !
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J’avais beaucoup aimé ce roman, péché au hasard à la médiathèque. A la fois très onirique et très dur !
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Oui, c’est tout à fait ça, un mélange étonnant !
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Bizarrement moi avec cet éditeur j’ai beaucoup de mal, et surtout avec les atmosphères trop oniriques. Je crois que ce n’est pas pour moi…
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Là c’est bien de ce genre d’atmosphère qu’il s’agit…
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Je viens de le lire ! suis tout à fait d’accord avec ton avis, que j’ai mis en lien 🙂
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