Il me semble avoir noté ces nouvelles après avoir écouté un extrait ou même une nouvelle entière de Flannery O’Connor à la radio, et cela m’avait donné envie de pousser plus loin. La première nouvelle, qui donne son titre à l’ensemble, met en scène une famille lors d’une excursion où un enchaînement de circonstances va faire tourner la journée au drame. Dans la seconde, Le fleuve, quelques lignes suffisent encore à l’auteur pour camper les personnages et la situation. Et tout aussi remarquables sont Un cercle dans le feu, Le nègre factice, Braves gens de la campagne ou La personne déplacée : il faudrait les citer toutes ! Ce qui est remarquable chez Flannery O’Connor, c’est cette économie de mots, ce dépouillement au service d’un mélange de drame et de comédie dont les personnages ne peuvent pas réchapper sans dommage. Ce sont des petits blancs pauvres et incultes pour la plupart, pour qui la religion revêt une grande importance, des gens à l’esprit étroit qui fonctionne par raccourcis, et qui mettent toute leur mauvaise foi dans les approximations qu’ils profèrent. L’auteure n’ayant aucune complaisance pour eux, leur sort qu’elle leur réserve n’est pas des plus tendres.
Dans ces dix textes, les enfants ont souvent le jugement plus acéré et redoutable que celui des adultes, qu’ils observent, comme Flannery elle-même, sans indulgence aucune.
Ce sont là des nouvelles qui pourraient et devraient servir de modèles à tous les aspirants écrivains, des exemples parfaits du genre. Les paysages du sud, dépeints en quelques mots, prennent vie comme par magie sous les yeux du lecteur. Et que dire des personnages, croqués en trois traits cinglants : « La fille le regardait aussi, tête tendue et bras ballants. Elle avait de longs cheveux d’un or qui tirait vers le rose, et les yeux aussi bleus que les plumes du cou d’un paon. »
L’intérêt est aussi dans les thèmes récurrents propres à l’auteure, l’intolérance, le racisme, la religion, le péché et le salut, traités avec subtilité d’une nouvelle à l’autre.
Datées des années cinquante et publiées en France en 1963, elles semblent rester actuelles, et la traduction en est formidable. Mon coup de cœur du mois de mai, qui n’a rien à voir avec l’actualité littéraire, mais qu’est-ce que ça fait du bien !
Extrait : Ils prirent le chemin de terre et la voiture avança en cahotant et en soulevant un tourbillon de poussière rose. La grand-mère évoqua l’époque où il n’y avait pas de routes pavées et où l’on ne faisait pas plus de trente milles dans une journée. Le chemin était accidenté, avec des fondrières par endroits, et il y avait des virages secs, avec des bas-côtés dangereux. Parfois, ils débouchaient sur le faîte d’une colline, et dominaient les cimes bleutées des arbres, à des milles à la ronde ; l’instant d’après, ils étaient dans un bas-fond rouge, et les arbres recouverts de poussière les dominaient à leur tour.
L’auteure : Flannery O’Connor est une auteure américaine née en 1925 à Savannah (Georgie), décédée en 1964 à Milledgeville (Georgie). Catholique et sudiste, Flannery O’Connor ne s’est jamais mariée et a vécu aux côtés de sa mère jusqu’à ce que le lupus l’emporte. Elle a publié deux romans, Wise Blood (1952) et The Violent Bear It Away (1960), ainsi que des recueils de nouvelles, dont un à titre posthume.
277 pages.
Éditions Folio (1981)
Traduction : Henri Morisset
Titre original : A good man is hard to find
L’avis de Philisine sur deux de ces nouvelles ou de Dominique sur un roman de l’auteure.
Projet 50 états, 50 romans pour la Georgie.
Eh bien tu sembles avoir bien apprécié ! je note !
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Tu peux noter, c’est du solide !
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Je l’ai noté pour mon challenge, j’ai lu tout un article sur sa vie (courte) c’était très intéressant aussi je vais me procurer ses nouvelles !
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IL faut que j’essaye de continuer en trouvant ses autres nouvelles.
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Je ne suis pas une grande fan de nouvelles, mais tu fais quand même très envie. A noter !
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Celles-ci sont vraiment formidables !
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Lues il y a longtemps déjà et comme toi, beaucoup aimé, je partage ton avis totalement, ces nouvelles sont exemplaires. Tu donnes envie de s’y replonger
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Je suis vraiment emballée par ce recueil ! (et ce n’est pas si souvent !)
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J’adore Flannery O’Connor, formidable écrivain trop peu connue. Alors que je n’aime guère les nouvelles, les siennes m’enthousiasment toujours !
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Je te comprends ! C’est vrai qu’elle n’est pas assez connue. Aux États-Unis, est-elle mieux connue et étudiée ?
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Je ne sais pas bien, je pense qu’elle est surtout étudiée dans le cadre des « gender studies »(rapports hommes/femmes).
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Ah oui, c’est mieux que rien !
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Alors là tu me donnes vraiment envie ! Je note !
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Tu peux noter les yeux fermés ! 😉
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une auteure dont je viens de lire un roman très puissant, du coup j’ai acheté le quarto qui lui ait consacré et je compte bien lire ces nouvelles
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Je crois que j’ai quelque chose d’elle dans ma PAL, je vais partir en exploration 😉
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Très tentant, je note 🙂
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Ces nouvelles m’ont vraiment épatée.
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PS. Retrouvé ! C’est « l’habitude d’être » qui est dans ma PAL.
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J’attends ton avis, alors ! Ce sont des lettres, si mes renseignements sont bons ?
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Oui, ce sont des lettres.
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Voila un coup de cœur que je m’empresse de noter !
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Ce livre a tout pour te plaire !
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cela fait un moment que je veux lire ce recueil de nouvelles, moi qui apprécie beaucoup ce genre…
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Je le recommande vivement !
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j’adore le titre ! à découvrir, merci à toi 🙂 bonne soirée !
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ça fait du bien de temps en temps, de lire autre chose que des nouveautés !
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Très belle recommandation, je le note tout de suite !
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Tu ne devrais pas le regretter !
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