M.L. Stedman, Une vie entre deux océans

vientredeuxoceansL’auteur : M.L. Stedman est née en Australie et vit désormais à Londres. Une vie entre deux océans est son premier roman, traduit dans le monde entier.
528 pages
Éditeur : Livre de Poche (2014)
Traduction : Anne Wicke
Titre original : The light between oceans

Déjà repéré à sa sortie, j’ai approché ce roman avec quelques craintes, concernant le traitement d’une histoire qui pouvait devenir trop mélodramatique ou au contraire, trop fleur bleue !
Tom Sherbourne, une fois démobilisé après avoir combattu en Europe lors de la première guerre mondiale, accepte un emploi de gardien de phare sur l’île de Janus, entre Océan Indien et Océan Arctique. Il s’accommode de la routine et de la solitude sur cet îlot très éloigné de la côte, mais lors d’une période de repos sur le continent, il rencontre une jeune femme vive et décidée, qu’il épouse dans les mois suivants. Isabel s’acclimate bien aux contraintes de la vie sur Janus Rock, mais des fausses couches successives minent son moral. C’est alors, au moment où le livre débute, que le couple trouve un dinghy échoué sur l’île, et à bord un homme mort, et un nourrisson qu’ils recueillent et protègent. Les mensonges commencent lorsque sur l’insistance d’Isabel, ils ne déclarent pas cette découverte et font passer la petite Lucy pour leur enfant.
Les thèmes du mensonge et de la vérité, des extrémités où peut mener le désir d’enfant, de l’intérêt de l’enfant, sont très bien exploités dans toutes leurs composantes, d’autant que la tranquillité de cette petite famille ne dure pas éternellement. Chacun des deux parents réagit différemment lorsque les événements tournent moins bien pour eux. Tom a davantage vécu, son enfance difficile et ses années au front le poussent à éprouver des sentiments plus ambivalents qu’Isabel, qui réagit plus viscéralement, en tant que mère. Mais quels que soient leurs réactions, la finesse psychologique introduite par l’auteur nous permet de les comprendre.
C’est une belle histoire d’amour parental, de cas de conscience aussi, dramatique et pleine de sentiments, mais qui ne cherche pas l’émotion à tout prix, et le style est agréable à lire… un très bon premier roman.

Extrait : Quiconque a travaillé dans un phare pourra vous parler de ce que sont réellement l’isolement et l’envoûtement. Des étincelles jaillissant du brasier australien, ces feux l’entourent, s’allument et s’éteignent, et certains ne sont jamais observés que par une poignée d’âmes. Mais c’est son isolement lui-même qui sauve tout le continent de l’isolement –sécurisant les voies maritimes, pour ces vapeurs qui parcourent des milliers de miles afin d’apporter des machines, des livres, du tissu, contre de la laine et du blé, du charbon et de l’or : les fruits de l’ingéniosité échangés contre ceux de la nature. Cet isolement tisse son mystérieux cocon, et focalise l’esprit sur un lieu, sur une période, sur un rythme – la rotation de la lumière. L’île ne connaît pas d’autres voix humaines, pas d’autres traces de pas. Une fois installé sur un plateau en pleine mer, vous pouvez vivre l’histoire que vous choisissez de vous raconter et personne ne vous dira que cela n’a aucun sens, ni les mouettes, ni les prismes, ni le vent.

plldpLes avis varient : Enna a été touchée, Meelly l’a trouvé envoûtant, Théoma s’est ennuyée, Véronique a aimé son ampleur, Zazy n’est pas trop emballée…

32 commentaires sur « M.L. Stedman, Une vie entre deux océans »

  1. moi je le trouve vraiment trop romanesque dans le mauvais sens du terme, mais j’ai beaucoup aimé découvrir l’Australie de l’après guerre 14/18

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    1. Le côté historique est bien fait, même si c’est ce que je craignais d’abord. Les paysages du sud-ouest de l’Australie m’ont fait voyager aussi !

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