Mes lectures du mois (1) septembre 2013

Pendant ce mois sans billets de lecture ou presque, je lisais…

David Carkeet, Le linguiste était presque parfait

Une très agréable lecture, qui apporte sourire et détente ! Le cadre est original ; il s’agit d’un laboratoire d’études sur l’apprentissage du langage chez les nourrissons, couplé avec une crèche. L’un des chercheurs est retrouvé mort, et chacun des autres peut être le meurtrier potentiel. Les relations entre les membres du personnels sont particulièrement savoureuses, et leur sujet d’études ajoute un petit plus à ce polar original et humoristique.

Stewart O’Nan, Chanson pour l’absente

Ce roman racontant la disparition d’une jeune fille au sein d’une petite ville américaine, est un peu déroutant au début, car les sentiments sont presque mis de côté pour ne parler que des faits. D’ailleurs, le personnage de Kim semble à peine esquissé avant sa disparition, elle s’évapore alors qu’elle n’était pas très présente encore. Sa famille, son entourage ne réagissent pas de manière hystérique. Au fur et à mesure, l’émotion monte, presque malgré l’auteur, c’est ce qui fait la force du roman. Les premières recherches, la poursuite des investigations, les faux espoirs et surtout les sentiments perdus, tournoyants, de ceux qui restent après le départ ou l’enlèvement de Kim sont rendus d’une manière hyper-réaliste. Un beau roman d’un de mes auteurs américains préférés.

Laura Kasischke, Esprit d’hiver (rentrée littéraire 2013)

Un autre auteur américain que je suis sans crainte, même si tout le monde ne partage pas mon engouement, c’est Laura Kasischke. Dans ce roman, une mère se réveille perturbée un matin de Noël : « Quelque chose les avait suivi de Russie jusqu’à chez eux. »… Car ce couple d’américains a adopté leur fille Tatiana en Sibérie treize ans auparavant. Mais l’ambiance de cette journée va en se dégradant entre la mère et la fille bloquées ensemble par la neige. Un huis-clos magnifique et prenant…

Et aussi Francis Dannemark, Histoire d’Alice, qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) ça c’est pour le titre… Un sympathique petit roman, plein de tendresse et de pudeur, où une vieille dame nommée Alice dévoile au neveu qu’elle vient tout juste de rencontrer, une vie peu commune, et bien remplie, sentimentalement parlant.

Sylvie Germain, Hors champ

Je lis pour la première fois cette auteure, suite à des billets élogieux sur son denier roman, et j’adhère tout à fait. Il s’agit d’un homme que petit à petit son entourage semble ne plus voir, ne plus entendre, ne plus sentir… Disparaît-il peu à peu ? Mais malheureusement sans les avantages d’un passe-muraille ? Le sujet original et l’écriture sensible s’enlacent pour faire une très jolie fable sur le thème de l’effacement.

Richard Russo, Mohawk

Encore un américain, encore une petite ville où l’on pénètre dans un café, puis dans quelques foyers liés entre eux par plusieurs histoires. Une belle brochette de personnages sur plusieurs générations, des évènements traumatisants, pour ce premier roman de Richard Russo où l’on trouve déjà ce que vont devenir tous ses futurs romans. Tout pour me plaire ! 

Jesse Kellerman, Les visages

Une très bonne surprise pour ce polar dans lequel j’entrais sur la pointe des pieds, craignant des scènes un peu trop glauques, des personnages au trait trop appuyé… Rien de tout cela, et l’histoire de cette extraordinaire série de dessins découverte dans un appartement du Queens déserté par son locataire, mène habilement vers des révélations inattendues. L’enquêteur malgré lui tient une galerie d’art, et n’est en rien prédisposé à mener des investigations…
Très prenant et assez troublant !