Honoré de Balzac, Le chef d’œuvre inconnu

chefdoeuvreEn bref, l’auteur : Honoré de Balzac naît le 20 mai 1799 à Tours. Il étudie le droit à la Sorbonne et revient à sa passion, l’écriture, avec la permission de ses parents qui l’entretiennent à ses débuts. Après un premier échec, Balzac s’entête en écrivant, pour vivre, des feuilletons désavoués par la suite. Dans les années 1830 il commence La Comédie Humaine. Ces 80 romans et novuelles analysent les comportements et mentalités de la société de l’époque. Epuisé par une vie d’abus et de labeur, il meurt le 18 août 1850.


La voix : Après une enfance à Londres puis au Maroc, Michaël Lonsdale réside en France à partir de 1947 et débute au théâtre, notamment, avec Roger Blin. Il a tourné dans des films d’auteurs exigeants comme dans les plus grandes productions internationales (Moonraker, Le Nom de la Rose, Les Vestiges du jour). Au cinéma, il joue pour des metteurs en scène comme Buñuel, Duras, Losey, Malle, Robbe-Grillet, Sautet, Truffaut, Welles, Jean Eustache, Jean-Pierre Mocky, parallèlement au théâtre. Grand lecteur, il prête sa voix à des textes littéraires et philosophiques à la scène et en livres audio.
Editions Audiolib (février 2013)
Durée 1 h 51
Lu par Michaël Lonsdale

A propos des deux nouvelles de Balzac : ce sont bien des nouvelles, l’équivalent d’une soixantaine de pages pour la première, de quarante pages environ pour la deuxième. Elles permettent de d’entrer dans ou de retrouver l’univers de Balzac. Le chef d’oeuvre inconnu flirte avec le fantastique, mais reste somme toute assez réaliste, et fait merveille dans les descriptions des personnages et des lieux. On s’imagine fort bien pénétrant dans l’atelier de l’artiste à la suite du jeune Nicolas Poussin ! Deux conceptions de l’art s’y opposent, dont l’une, celle de Frenhofer, est tellement moderne, qu’on pourrait penser que c’est d’art contemporain qu’il parle, contemporain de notre époque, s’entend.
La messe de l’athée est du registre vie quotidienne. Dans la Comédie humaine, on retrouve d’ailleurs ce texte sous la rubrique « Scènes de la vie privée » ou « Scènes de la vie parisienne ». Y apparaissent des personnages de médecins qu’on retrouve dans d’autres textes, par exemple Bianchon en carabin dans Le père Goriot. C’est ce Bianchon qui s’étonne de voir son mentor, le professeur Desplein, athée notoire, fréquenter fort discrètement une petite église.
Les deux sont fort bien lues, avec du sentiment, par Michaël Lonsdale. Il faut toutefois s’habituer à l’écriture de Balzac, entre les longues descriptions et quelques phrases obscures, qu’on serait obligé de relire à l’écrit, et qui restent mystérieuses à l’écoute.


Et devinez quoi ? Le jour même où j’achevais ces deux lectures, euh, auditions, l’adaptation télévisée de La peau de chagrin était diffusée. Je me suis régalée avec cette histoire, dont j’ignorais même qu’elle fût fantastique ! Je n’en connaissais que l’expression passée dans le langage courant : diminuer comme une peau de chagrin. C’est vous dire que mes rares souvenirs de Balzac, des extraits lus au collège, étaient fort loin…

peaudechagrin
Bref, j’ai enchaîné avec Le colonel Chabert et je suis plongée dans Le Père Goriot ! Honoré viendrait-il détrôner Emile ou Victor dans mon Panthéon littéraire du XIX ème siècle ? Vous le saurez dans un prochain épisode !
En attendant, je remercie Audiolib pour ce partenariat qui me pousse à relire un auteur classique !

Extrait : Le vieux Frenhofer est le seul élève que Mabuse ait voulu faire. Devenu son ami, son sauveur, son père, Frenhofer a sacrifié la plus grande partie de ses trésors à satisfaire les passions de Mabuse ; en échange, Mabuse lui a légué le secret du relief, le pouvoir de donner aux figures cette vie extraordinaire, cette fleur de nature, notre désespoir éternel, mais dont il possédait si bien le faire, qu’un jour, ayant vendu et bu le damas à fleurs avec lequel il devait s’habiller à l’entrée de Charles Quint, il accompagna son maître avec un vêtement de papier peint en damas. L’éclat particulier de l’étoffe portée par Mabuse surprit l’empereur, qui, voulant en faire compliment au protecteur du vieil ivrogne, découvrit la supercherie. Frenhofer est un homme passionné pour notre art, qui voit plus haut et plus loin que les autres peintres. Il a profondément médité sur les couleurs, sur la vérité absolue de la ligne ; mais, à force de recherches, il est arrivé à douter de l’objet même de ses recherches.

 

29 commentaires sur « Honoré de Balzac, Le chef d’œuvre inconnu »

  1. Dis donc, quelle passion pour Balzac ! Moi aussi je relirai le Père Goriot cette année ! Par contre je me souviens avoir adoré le début de La peau de chagrin et à m’être lassée en cours de route. Mais je devais être lycéenne, alors aujourd’hui ce serait peut-être différent…

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  2. Eh bien décidément, tout le monde écoute des livres en ce moment. Bon, à dire vrai, je crois que Balzac m’endormirait si je venais à l’écouter… peut-être pas « La peau de chagrin » car c’est le texte que je préfère. Mais ça fait quand même un bail que je l’ai lu…

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    1. J’ai trouvé qu’il est plus facile à lire qu’à écouter, ou alors il faut déjà un peu connaître son style… Il n’y a pas de notes de bas de page en livre audio !

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  3. Ah oui, dis, tu nages en plein Balzac! Comme La peau de chagrin est de loin mon préféré de l’auteur, j’écouterai peut-être ce titre. Merci pour cette première participation!

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  4. c’est un auteur que je veux découvrir cette année, car à part les titres de ses oeuvres, je ne connais pas grand chose d’autre dans ses écrits (shame on me !)

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    1. J’étais dans ton cas il y a quelques jours ! C’est amusant, certaines scènes me rappelaient quelques souvenirs, comme l’arrestation de Vautrin dans Le Père Goriot. Lointains les souvenirs, le collège, c’était il y a quarante ans (hou la la !!!) 🙂

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  5. J’aime beaucoup Balzac, et notamment ses courts romans… J’ai hésité lorsque j’ai reçu la proposition d’Audiolib. C’est une belle re-découverte pour toi !! 😉

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  6. L’année dernière j’ai hésité entre ce titre et Le duchesse de Langeais pour renouer avec Balzac. Finalement j’ai préféré la duchesse et maintenant je suis davantage tenté par le colonel Chabert. MAis je viendrais peut-être un jour à ce chef d’oeuvre inconnu. D’ailleurs il trône fièrement dans ma bibliothèque.

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