Natasha Solomons, Jack Rosenblum rêve en anglais

jackrosenblumL’auteur : Natasha Solomons est née en 1980. Son premier roman, inspiré de la vie de ses grands-parents, a été publié en 2010. Elle a écrit un deuxième roman, Le manoir de Tyneford, et est également scénariste. Elle vit avec son mari dans la campagne du Dorset.
432 pages
Editeur : Livre de Poche (mai 2012)
Traduction : Nathalie Peronny
Titre original : Mr Rosenblum’s list

Arrivé au port d’Harwich en août 1937, fuyant le nazisme, Jack Rosenblum s’emploie depuis cette date à devenir un parfait britannique. Un petit livre de conseils utiles qui lui a été remis lui tient lieu de bible, il y puise toute une philosophie de vie « parfaitement british », et le complète à sa manière, par tout ce qu’un émigrant de fraîche date se devrait de savoir. Dans le couple Rosenblum, Jack est celui qui est tourné vers l’avenir, toujours en mouvement, alors que son épouse Sadie reste nostalgique de son enfance, de a vie en Allemagne, et a du mal à comprendre ce besoin de Jack d’embrasser toutes les coutumes du pays qui l’accueille, surtout lorsqu’il se met en tête de jouer au golf, et même, de construire son propre golf !
Voici une pêche presque miraculeuse dans ma pile à lire, un roman qui ressemble à ce que j’attendais, léger, mais pas trop, distrayant, mais avec des personnages qui ont une présence réelle. Jakob pour commencer, qui s’est rebaptisé Jack, et qui continuera en demandant à changer également son nom. Certes, Jack est égoïste, têtu, imperméable au doute, mais il est aussi attachant avec son obstination à vouloir devenir un véritable gentleman. Sadie, par opposition, se réfugie de plus en plus dans ses souvenirs, qui consistent en quelques photos, et un carnet de recettes hérité de sa mère, carnet où toutes les recettes sont autant de thérapies contre le chagrin ou l’ennui. Certes, l’installation à la campagne, les recherches du terrain idéal, de la main d’oeuvre nécessaire, la début de l’aménagement du terrain, contiennent quelques petites longueurs, mais permettent aussi d’examiner ce microcosme qu’est un village du Dorset dans les années soixante, et cela avec tant d’humour et de dérision que le sourire ne quitte les lèvres que pour quelques passages plus émouvants.
Je vous conseille ce premier roman représentant très joliment la conjonction entre humour juif et humour anglais. L’énergie et l’optimisme (presque) sans faille de Jack, sans oublier ses démêlés avec un mythique cochon laineux, sont vraiment revigorants !

Extrait : Règle n° 150 : « Un véritable anglais est membre d’un club de golf. »
Pour Jack, appartenir à un club de golf équivalait à la reconstruction de Jérusalem, à l’Atlantide et au sandwich au bœuf salé parfait, tout cela à la fois – cette entreprise se révélait problématique.

Le site de l’auteur avec une série de couvertures étrangères très réussies pour Mr Rosenblum’s list.

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25 commentaires sur « Natasha Solomons, Jack Rosenblum rêve en anglais »

  1. Je termine un roman où un étranger s’efforce de devenir un bon citoyen anglais, à la même époque, mais il est dans une tonalité nettement plus sombre que le tien ! Je le note, un peu de légèreté ne me fera pas de mal.

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  2. Je l’avais lu à sortie et énormément aimé. Dans mon cercle de lecture où je l’avais présenté, il avait également été un gros coup de coeur.

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