
Rentrée littéraire 2022 (2)
« Certaines choses n’arrivent qu’au Brésil, et l’inventivité du peuple brésilien aura toujours de quoi surprendre… Dans ce cirque, néanmoins, la prétendue magie ne vire pas toujours à la farce : il arrive que le truc marche réellement. »
Être employé pour garnir les rayons d’un supermarché apporte de quoi ne pas mourir de faim à Pedro, jeune homme qui vit avec sa mère dans une favela de Porto Alegre, au Brésil. Pedro lit beaucoup, et développe pour son collègue Marquès des idées marxistes qui l’étonnent et le fascinent. Il l’est encore plus, étonné, lorsque Pedro lui suggère de quitter la légalité pour monter un commerce parallèle de vente d’herbe. Sans pour autant ni l’un ni l’autre laisser leur job au supermarché, d’ailleurs. L’idée étant de vivre décemment, pas de gagner plus que ce qui leur est utile. Tout deux commencent tranquillement, mais petit à petit, leur affaire prend de l’ampleur.
« Pour le moment, écoutez moi bien, mourir serait même pas une mauvaise affaire pour moi, parce que, en fin de compte, je m’accroche juste à la vie depuis toujours, j’en profite pas. Mourir, c’est une mauvaise affaire que quand on a une vie top. Mais pour pouvoir l’avoir un jour, cette vie top, y a pas : je vais devoir passer au-dessus des lois et risquer cette vie de con que j’ai aujourd’hui. »
L’auteur, issu lui-même d’une favela, et que le virus de la lecture puis de l’écriture, ont sorti des petits boulots alimentaires, connaît parfaitement son sujet, et a l’art de raconter petits et grands tracas de la vie dans une langue riche et expressive. Tout les personnages, à commencer par le patron du supermarché qui prend le devant de la scène tout au début du roman, puis les deux lascars et les comparses qu’ils doivent embaucher, sont décrits avec brio, et les dialogues pleins de vérité. L’humour qui les imprègne n’empêche pas l’histoire de rester des plus vraisemblables. C’est ce que j’ai aimé : que l’auteur évite le loufoque, en ne tombant non plus dans le thriller ni le roman noir. Les descriptions de Porto Alegre et des conditions de vie dans les favelas marquent par leur véracité.
Un premier roman qui a bien fait de franchir l’océan jusqu’à nous !
Supermarché de José Falero, (Os supridores, 2020) éditions Métailié, août 2022, traduction de Hubert Tézenas, 328 pages.
Je l’ai chez moi, mais submergée de lecture, je vais le rendre (cependant il est noté pour plus tard!)
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Tu ne peux vraiment pas le caser ? C’est dommage !
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J’ai adoré l’ambiance 💙.
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Moi aussi, et je me suis dit après que cela me rappelait un peu les romans de Iain Levison, le Brésil en plus, bien sûr… 😉
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C’est une chouette suggestion de lecture pour le mois latino…
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Tout à fait, mais je ne pouvais pas attendre pour écrire ce billet ! 😉
J’espère que d’autres reprendront l’idée…
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Il me tente beaucoup celui-ci. Et j’ai raison, apparemment.
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ça ne m’étonne pas qu’il te tente !
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Une lecture que j’ai trouvé jubilatoire. Mon billet bientôt.
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Je te lirai avec intérêt !
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Déjà repéré chez les copines. Ma bibliothèque ne l’a pas, je vais leur faire d’abord la suggestion.
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Bonne idée, d’autant qu’il peut plaire à bon nombre de lecteurs/lectrices.
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Dans ma PAL et je m’en réjouis 🙂
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Bonne lecture, Sibylline !
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combattre la misère au Brésil cela ne doit pas être une mince affaire que quelqu’un sache le raconter c’est évidemment très intéressant
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Les deux héros la combattent d’abord pour eux-mêmes et leur famille, ce qui n’est déjà pas mal. Mais ce n’est pas facile, effectivement, de concilier principes et actions.
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Un tel sujet traité avec humour, c’est vrai que ce n’est pas banal ! A retenir pour le mois de la littérature latino comme dit Ingammic !
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J’espère bien le revoir sur les blogs à ce moment-là !
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Ce jeune auteur a une voix tout à fait originale. Son roman est en effet très réussi !
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Tu as raison pour l’originalité, je n’ai trouvé (après coup) que Iain Levison qui ait un peu le même ton.
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Merci d’avoir satisfait ma curiosité :). Ce que tu écris du ton me motive.
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Je suis contente de susciter autant d’envies de lectures !
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que de belles critiques sur ce roman ! bien – ma PAL déborde aussi et j’ai déjà deux livres en cours mais je pense le retrouver à la BM
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Je compatis pour la PAL qui déborde, mais garde ce roman à l’oeil tout de même… 😉
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On découvre des livres de la rentrée moins médiatisé mais attrayants grâce à toi 😉
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Merci, Anne, je suis ravie de ne pas avoir fait de fausse pioche pour l’instant. (ah, si « Arpenter la nuit » ne m’a pas plu assez pour que je continue, mais c’était un emprunt en bibli, donc, pas grave)
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C’est l’un de mes rares craquages de cette RL. Il faut dire que le résumé est assez irrésistible, et le fait que ce soit brésilien pèse lourd dans la balance. J’espère le lire d’ici la fin de l’année mais bon, j’ai tellement à lire de ma PAL d’ici là…
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Il n’y a pas tant que ça de romans brésiliens traduits chez nous, ou alors, ils semblent difficiles d’accès… ce qui n’est pas le cas ici.
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Ce n’est pas le premier billet élogieux que je lis à propos de ce roman, que je surnote donc !
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Une des bonnes surprises de la rentrée littéraire traduite…
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