Barbara Abel, Je sais pas

« Le plus terrible dans le « je sais pas » d’Emma, c’est qu’il dit clairement son refus de parler, sans qu’on puisse en appeler à la moindre responsabilité.
A cinq ans, on est innocent. Dans tous les sens du terme. »

À la fin d’une sortie de classe en forêt, la petite Emma, cinq ans, manque à l’appel. Les recherches s’organisent très vite, les parents sont prévenus, mais pourquoi donc la maman d’Emma manifeste-t-elle des signes de culpabilité ? Et qui est vraiment Mylène, la jeune institutrice en charge de la classe d’Emma ? Quant au caractère d’Emma, malgré son jeune âge, il semble bien compliqué, voire impénétrable. Lorsque les choses vont évoluer, dans un sens qu’on n’imagine pas au début du roman, les « je sais pas » de la petite fille vont mettre tout le monde à cran.

« Qu’importe l’âge de nos enfants, le monde s’écroule autour de nous lorsqu’ils sont dans la tourmente. »
Le mois belge est l’occasion pour l’amateure de polars que je suis de programmer une lecture de Barbara Abel. Je l’avais découverte l’année dernière avec Derrière la haine, roman psychologique qui m’avait laissée un peu mitigée, malgré les idées intéressantes à l’origine de l’intrigue. On se retrouve dans le même genre de roman ici, mais je l’ai trouvé plus réussi, avec une tension dont il est difficile de s’arracher une fois le livre commencé ! Ballottant le lecteur de surprises en rebondissements inattendus, il fait la preuve de l’immense imagination de l’auteure, capable de créer les méandres d’une aventure des plus vraisemblables et aussi de sa capacité à maintenir sur la longueur un suspense psychologique digne de ce nom.
Les caractères et les difficultés des personnages, leur proximité avec tout un chacun, poussent à s’intéresser à leur sort. Les similitudes entre les destins de deux d’entre elles sont très intrigants. Bref, c’est une histoire qui fonctionne bien, et qui me donnera envie de relire l’auteure à l’occasion.

Je sais pas de Barbara Abel, éditions Belfond, 2016, 304 pages. Sorti également en poche (Pocket, 2017).

Le mois belge est à retrouver chez Anne (Des mots et des notes)

40 commentaires sur « Barbara Abel, Je sais pas »

  1. je n’ai lu de Barbara Abel que « Les vivants autour » qui m’a beaucoup plus alors si je le vois passer pourquoi pas même si les polars sur les enfants me gênent:-)

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  2. Je lis peu de polars (je viens quand même de finir un roman assez n oir avec meurtres d’enfants au départ -mais pas de détails!) Abel pour un prochain mois belge, on verra.

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  3. Je viens de découvrir, grâce au mois belge un auteur de polar, Paul Colize, avec un titre très efficace, Back up. Et du coup, tu me donnes très envie de continuer mes explorations dans le polar … Je note l’autrice.

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    1. Back up est vraiment très bien. Je dirais que cette auteure (pour ce que j’ai lu) n’est pas encore au niveau de Paul Colize, mais dans le futur, pourquoi pas ?

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  4. Je ne savais pas que cette autrice était belge. J’ai une amie adepte de polars qui apprécie ses romans mais le polar n’est pas mon genre de prédilection alors je n’en ferai pas une priorité.

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  5. Si je comprends bien, le polar fonctionne uniquement sur des ressorts psychologiques ? Si c’est bien le cas, je crains que ça ne suffise pas, en ce qui me concerne, à susciter mon intérêt…

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    1. Je ne connais pas René Manzor. Si ce n’est pas trop « glauque » je pourrais me pencher sur ses romans ! 😉 (je n’aime pas trop le mot glauque, mais il rend bien une certaine ambiance poisseuse que je n’aime pas forcément)

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