M.C. Beaton, Agatha Raisin enquête, La quiche fatale

agatharaisin_quiche« La retraite pourrait s’avérer extrêmement agréable, pour peu qu’elle oublie tout de Reg Cummings-Browne et de cette fichue quiche. »
Attention, lecture légère aujourd’hui ! Légère, mais savoureuse et très plaisante… Les deux premiers tomes de cette série qui n’en compte pas moins de 27 outre-Manche sont sortis en juin, tout juste pour le mois anglais, et j’avais repéré leurs jolies couvertures et surtout des avis plutôt favorables sur plusieurs blogs. Comme précipitation n’est pas (pas toujours, du moins) mon second prénom, j’ai pris note et attendu un peu… et ai trouvé les deux romans quelque mois plus tard dans une boîte à livres bien garnie ce jour-là !

« Agatha n’était habituée qu’à trois registres : autoritaire avec ses employés, insistant avec les médias, onctueux avec ses clients. »
Voici donc Agatha Raisin, qui, fraîchement retraitée (d’une agence de publicité), décide de réaliser un rêve de toujours, acheter un cottage dans un pittoresque village des Cotswolds. Mais Agatha, pure londonienne, peu habituée aux relations de voisinage, qui ne sait ni jardiner, ni cuisiner, trouve vite ce cottage savamment restauré et les habitants de Carsely plutôt mornes et ennuyeux. Cherchant toutefois à s’intégrer, elle décide de participer à un concours de quiches. Il faut savoir qu’Agatha ne connaît que les plats de traiteur ou les surgelés…


« Un lieu charmant n’attirait pas nécessairement les gens charmants. »
Agatha est peu sympathique, mais c’est ce qui fait la saveur de l’histoire, de se régaler de ses relations compliquées par son caractère, ainsi que de l’espoir de lui voir apparaître quelques soupçons d’humanité. D’ailleurs les autres personnages lui disputent le titre d’enquiquineurs et enquiquineuses publics du petit village de Carsely. Au mieux, ils sont relativement indifférents et ne parlent que du temps qu’il fait, au pire, ils voient mal l’arrivée de cette nouvelle voisine. Surtout quand sa quiche « de compétition » empoisonne un retraité chargé de juger les plats du concours. L’enquête menée par Agatha, qui trouve là un dérivatif à sa mesure, est un prétexte à décortiquer les relations et les conventions du petit bourg anglais, le genre d’endroit où l’on est toujours un nouvel arrivant vingt ans après s’être installé.


« Une brusque averse venait de tomber. Comme Londres sentait bon le béton mouillé, les vapeurs d’essence et de gasoil, les détritus, le café chaud, les fruits et le poisson, toutes ces odeurs si chères et familières à Agatha ! »
J’ai tout de suite adopté cette quinquagénaire si peu accoutumée à la vie campagnarde. Le style est enlevé et dynamique, et malgré quelques tournures maladroites, dues peut-être à la traduction, je me suis délectée de l’histoire. Ce n’est pas l’enquête en elle-même qui fait la saveur du livre, c’est l’humour typiquement anglais, alliage de descriptions efficaces et d’observations bien senties, qui fait qu’on se régale sans chipoter ! J’ai déjà le deuxième sous le coude pour le cas où… et je note que l’auteur sera aux Quais du Polar fin mars !

Agatha Raisin enquête : la quiche fatale (The quiche of death, 1992) éditions Albin Michel (2016) traduit par Esther Ménévis, 320 pages

Les avis de Anne, de George ou de Keisha, parmi d’autres !
Un billet sur les romans et l’humour ici et la catégorie correspondante avec pas mal de lectures !

32 commentaires sur « M.C. Beaton, Agatha Raisin enquête, La quiche fatale »

  1. Une de mes lectures de janvier que j’ai beaucoup apprécié aussi. J’y étais allée avec un a priori et finalement j’ai été conquise par le personnage principal. Et ma médiathèque vient de faire l’acquisition du deuxième volet et je l’ai donc réservé.

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  2. il est dans ma PAL acheté d’occasion en anglais et ton avis me donne envie de le mettre en avant et le lire bientôt : c’est bien la légèreté en plein hiver, non? 😉

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  3. J’avoue avoir lu les deux premiers (et bravo pour ta pioche en boite!) et ne pas avoir continué, ça paraissait pareil, mais bon, je pourrais craquer si je les trouve…

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  4. Je ne me suis pas précipitée non plus mais je ne doute pas que j’y trouverai mon compte moi aussi quand je m’y mettrai… Un jour, un jour…:-)

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