Haruki Murakami, 1Q84, tome 3

25 0465 2-Boite13,5_2cd_1Q84-L3.inddL’auteur : Né à Kyoto en 1949, Haruki Murakami a étudié la tragédie grecque, puis dirigé un club de jazz, avant d’enseigner dans diverses universités aux États-Unis. De retour au Japon, il écrit Écoute le chant du vent qui lui vaut le prix Gunzo, importante récompense japonaise. De nombreux succès suivront dont, Kafka sur le rivage, La Ballade de l’impossible, Saules aveugles, femme endormie et bien d’autres. Livre phénomène au Japon, les deux premiers tomes de 1Q84 se sont vendus à plus de trois millions d’exemplaires.
Editions : Audiolib, paru en avril 2012
Durée d’écoute : 17h45
Lecteurs : Emmanuel Dekoninck, Maia Baran, Philippe Résimont

J’avais parlé sur mon blog, le précédent du moins, du tome 1 de 1Q84 avec enthousiasme. Voici ce que j’en disais : il possède un charme, une grâce, une poésie, que vous connaissez si vous avez lu Kafka sur le rivage ou La ballade de l’impossible. Dès les premières pages, sur une autoroute embouteillée des environs de Tokyo, un envoûtement étrange se dégage… Avouez qu’il y a des lieux plus poétiques que les abords d’une autoroute urbaine, et pourtant, avec Murakami, ça marche !
J’ai omis de faire un billet sur le tome 2, mais j’avais continué avec presque autant d’allant ma lecture. La bibliothèque possédait le tome 3, une version audio qui me faisait de l’oeil, plus quelques jours de congés, voilà d’excellents ingrédients pour continuer !
C’était sans compter sur l’auteur en baisse de régime, ou la lassitude, ou le livre lui-même, beaucoup moins bon que ses précurseurs ? (clin d’oeil à ceux qui ont lu !) Bref, cette fois, tout n’a été qu’ennui, soupirs et bâillements jusqu’à remiser la suite dans mon ordinateur pour plus tard, sait-on jamais ? Il me reste sept ou huit heures à écouter, je pense. Mais suis-je prête à entendre égrener des détails quotidiens, cette fois répartis entre 3 personnages, Tengo et Aomamé, les deux jeunes gens qui aimeraient tant se retrouver (j’imagine déjà la fin, arrivant à gros sabots) auxquels s’adjoint Ushikawa, qui est lancé à la recherche d’Aomamé… Si l’arrivée d’une troisième personne peut sembler apporter du neuf au début du troisième tome, il n’en est rien, puisque chaque action est vue par un protagoniste, puis revue par un autre, et le procédé passerait s’il apportait quelque chose, mais comme chacun ressasse hypothèses et conjectures, c’est d’un pénible ! Je tombe d’autant plus de haut que j’ai été jusqu’alors une inconditionnelle d’Haruki Murakami et de son univers…
Un mot sur la version audio qui heureusement est là pour donner un peu de peps à ce tome 3, et aux autres sans doute, les trois voix alternent agréablement, et poussent à continuer… encore un peu, une heure ou deux… peut-être…

Deux extraits, l’un qui pourrait me plaire si tout le roman était comme ça, l’autre qui illustre bien ce qui m’a agacé…

Son tailleur sans âge, certainement démodé dès sa confection, dégageait une légère odeur de naphtaline. Un tailleur d’un rose étrange, comme si une autre couleur avait été mélangée par erreur au cours de la fabriquation. On imaginait volontiers qu’à l’origine, on avait recherché une teinte douce et élégante, mais la recherche n’avait jamais abouti. Ce rose avait lourdement chuté dans le manque de confiance en soi, l’autoeffacement, la résignation. De ce fait, ce chemisier blanc tout neuf qui était visible au col ressemblait à un visiteur indiscret surgissant à une veillée funèbre.

Ici, un certain nombre de « si » nous traversent l’esprit. Si Tamaru avait terminé sa conversation un peu plus tôt, si Aomamé ne s’était pas préparé du chocolat en repensant à toute l’histoire, elle aurait certainement vu Tengo qui levait la tête vers le ciel, juché en haut du toboggan. Alors, sur le champ, elle serait sortie de chez elle en courant, et elle aurait réalisé la nouvelle rencontre qu’elle attendait depuis vingt ans.

ecoutonsunlivre

24 commentaires sur « Haruki Murakami, 1Q84, tome 3 »

  1. Même si l’idée de lire le tome 3 m’avait déjà traversé sérieusement l’esprit, je renonce! Ton billet (surtout le second extrait, brrrr!) et celui sur babelio (un grand moment) me dissuadent! Déjà que les 1 et 2 m’avaient parfois ennuyée…

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    1. Le deuxième était déjà un soupçon en dessous du premier… mais là, ça atteint des sommets de lenteur ! et puis franchement, on s’en moque de savoir comment ça se termine, et ça c’est dommage, non ?

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  2. J’ai passé l’été 2012 en compagnie de Tengo, d’Aomamé et des autres… Cette atmosphère mystérieuse, ce récit tout en lenteur a remplacé avec bonheur le soleil estival. Depuis j’écoute Janaceck et suis encore dans l’univers Murakami. J’ai aimé (aussi) les imperfections de ce roman démontrant peut-être les limites de l’auteur/bâtisseur.

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  3. Tout à fait d’accord avec toi. Le premier est plaisant, le 2ème passe encore, mais mon intérêt s’est complètement enlisé dans la platitude du 3ème !!
    Et pourtant, je suis fan de Murakami…

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