« Je vis du côté moche des voies ferrées ; pas le quartier rupin avec ses petits restos, ses boulangeries coquettes, ses boutiques bio et ses cafés qui servent des cappuccinos au lait de soja à des blondes en pantalon de yoga. Non. Tu passes sous le pont ferroviaire, au-delà de la gare routière et son rempart de bus qui crache une ombre vermeille le long du goudron flingué et, un peu plus loin, derrière le bosquet et les capotes usagées, la barre d’immeuble au fond de l’impasse, c’est chez moi. »
In extremis, un court avis sur ce roman paru l’année dernière, qui entre bien dans le thème du mois « Sous les pavés, les pages » organisé par Athalie et Ingannmic.
Adam a dix-sept ans et vit dans une tour baptisée l’Éden avec sa petite sœur de quatorze ans, et « l’autre », toujours ainsi nommé, et que manifestement Adam n’aime pas. Sa mère a quitté le domicile familial lorsque le garçon avait neuf ans, et il a peu à peu cessé de l’attendre.
Un matin, à la gare, Adam croise une jeune fille de son âge qui le laisse pantois et brusquement amoureux. Il n’a dès lors de cesse de la retrouver. Ses deux amis, Ben, venu de Somalie et grapheur talentueux, et Pav, d’origine polonaise, ne demandent pas mieux que de l’aider, à leur manière, dans sa quête. Mais lorsqu’on est habitant de l’Éden, leur immeuble, un bâtiment à l’architecture brutaliste caractéristique, tout en béton, avec sa tour d’ascenseur qui ressemble à une rampe de lancement, il n’est pas forcément facile d’aborder une fille habitant un pavillon bourgeois, de l’autre côté des voies de chemin de fer.
Dit comme ça, le pitch semble assez peu original, et je me demandais, malgré mon intérêt pour la vie dans ce quartier de Londres, et la qualité de l’écriture, d’où venaient les appréciations très élogieuses de ce roman.
Et puis, la deuxième partie du roman éclaire le tout d’un jour nouveau, et laisse le cœur serré et l’œil embué.
C’est une belle manière d’aborder le roman social sur la banlieue, londonienne ou autre, sur l’engrenage du chômage, de l’alcool et de la violence, mais aussi sur les mille et une façons de s’en sortir. Adam est un personnage attachant, aussi fragile qu’original, à un âge charnière où toutes les possibilités s’ouvrent devant lui.
Je vous conseille de ne pas passer à côté de ce joli roman d’apprentissage, apprécié aussi par Nicole et Sylire.
Fuir l’Éden, d’Olivier Dorchamps, éditions Finitude, mars 2022, 272 pages, sorti en poche.
Je l’avais repéré aussi pour l’activité, et ton avis m’incite à le garder en tête pour l’année prochaine !
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Ah, il y aura donc une prochaine édition ! Tu peux garder cette idée, il est sorti en poche, en plus.
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A voir avec Athalie, mais c’est une activité qui fonctionne, alors pourquoi pas ?
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Tiens, trop tard, mais pour l’année prochaine? ^_^
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Mais oui, toi aussi tu te vois bien continuer ces lectures !
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J’en ai entendu parler c’est vrai et je t’avoue que je l’avais oublié…du coup pour ne pas l’oublier une seconde fois je viens de le rajouter dans mes listes de ma médiathèque…Merci pour ta chronique
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J’ai eu un petit coup de mou à un certain moment, mais globalement l’ai beaucoup apprécié… c’est le genre de livre qui fait son chemin une fois fini.
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Entièrement d’accord avec toi !
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Tes avis me manquent, mais je suis contente que nous soyons d’accord sur ce roman ! 😉
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Je crois qu’il me plairait ce roman. Je vais voir s’il est à la bibliothèque.
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Je suis quasiment sûre qu’il te plairait.
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Pourquoi pas ce « fuir l’Eden » après l’ »Éden » conseillé par Aifelle !
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J’ai bien aimé aussi Eden, qui te dépaysera plus…
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Une lecture qui me tente de plus en plus.
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Tu peux te laisser tenter, je t’assure !
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Effectivement, une belle surprise (même si Olivier Dorchamps avait déjà montré une belle sensibilité avec son premier roman « Ceux que je suis ».
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J’ai aussi repéré le premier, mais avec tout ce que j’ai à lire, il en aura écrit un troisième avant que je me décide à le lire ! 🙂
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Ah ben dis donc, me voilà bien intriguée par cette deuxième partie qui semble faire de ce livre un petit incontournable !
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Héhé, un livre à découvrir, oui !
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Tu as piqué ma curiosité. Je le note pour plus tard
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Bonne idée !
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Je l’avais aussi noté l’année dernière, et cette année, je n’ai pas eu le temps de le découvrir … Mais je retiens « l’oeil embué » … Cela fait un petit moment qu’un roman ne m’a pas touché à ce point !
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Je ne garantis pas qu’il fasse le même effet à tout un chacun ou chacune ! Avec moi, ça a marché et ça ne m’arrive pas souvent non plus.
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sur ce thème du quartier, j’avais beaucoup aimé une mini série britannique, One night, qui évoque aussi toutes ces questions du « ghettoisation », de frontière plus ou moins invisible entre les classes moyennes aisées, et les classes populaires défavorisées.
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Il y a aussi quelques bons films français sur ce thème (dont les titres m’échappent, là, tout de suite).
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Aucun rapport, mais j’ai vu ton appel en commentaire chez jelisjeblogue (les nouvelles en janvier) alors ce serait l’occasion de me bouger pour lire Woolf. J’ai toutes ses nouvelles (en vO!), j les lis petit à petit, Je peux donc insérer La fascination de l’étang. Comme les éditeurs français proposent souvent plusieurs nouvelles dont celle ci, j’en profite pour avancer dans ma lecture des nouvelles complètes.
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Les grands esprits… j’allais t’envoyer un message.
La version que j’ai est en collection Points, elle comporte vingt-cinq textes courts dont La fascination de l’étang (qui tient en trois pages). Même si les nouvelles ne sont pas exactement les mêmes, on peut caler une date commune, vers le 10 janvier, si ça te va ?
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Je pense en lire huit correspondant à un poche en français.
Un maison hantée, une société, Lundi ou mardi, un roman à écrire, le quatuor à cordes, bleu et vert, kew gardens, la marque sur le mur, je peux ajoutr la fascination e l’étang.
J’ai déjà lu un paquet, disons, autour de mrs Dalloway. A force, j’espère tout lire…
Vers le 10 janvier, OK?
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Alors, pas de chance, ce ne sont pas du tout des titres que j’ai dans mon livre ! Mais cela ne nous empêche pas de les présenter le même jour, et d’inscrire cette lecture chez Sandrine, peut-être que cela en inspirera d’autres. Pour moi, c’est une première découverte de Woolf, j’espère y trouver de quoi me plaire. Et on peut dire le 10, d’accord.
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C’est plus rigolo si on a les mêmes, on a déjà la fascination de l’étang! Donne m’en d’autres, dans tes 25 j’n aurai bien que je n’ai pas lues;.. il m’en reste près de 40 non lues!
Je te laisse inscrire cela chez Sandrine?
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Dans ce cas, si tu as une intégrale des nouvelles, je te propose celles qui sont juste avant La fascination de l’étang : Une société, Le rideau de Miss Lungton, l’infirmière, La veuve et le perroquet, Mrs Dalloway dans Bond Street, Le bonheur, Ancêtres, Présentation, Mélodie simple, La fascination de l’étang.
Je verrai si je lis les autres aussi et je nous inscris sur lectures communes.
Bon dimanche !
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Merci, on a bien avancé et on arrêt là. J’en ai 5 pas encor lus, donc de quoi avoir une lecture commune. J’ajouterai selon mes envies;.;
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Merci pour ce conseil que je note.
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Je ris toute seule de moi même ! Car je pense que je viens de saisir le sens réel de ce challenge… j’y voyais le côté pavé gros livre !!! Et en voyant 272 pages, je me suis dit qu’il y avait un truc qui clochait !!! Bon du coup, je pourrais être tentée par ce roman !!!
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Tu pourras participer l’année prochaine, alors, avec des livres du format qui te plaira ! 🙂
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Merci pour le lien.
Nous sommes en phase !
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Une belle lecture dans laquelle je suis entrée avec un peu d’hésitation.
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Bonsoir Kathel. Ce roman devrait me plaire si je le trouve à la médiathèque. BNonne soirée
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C’est un auteur qui mérite d’être connu.
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