Rentrée littéraire 2017 (3)
« Igor Kahn aimait les entre-deux. »
J’ai craqué pour cette nouveauté sous la sobre et délicate couverture des éditions Alma, sans trop savoir à quoi m’attendre, ce qui a, comme vous allez le voir, des avantages et de (très) légers inconvénients.
Il s’agit donc d’Igor Kahn, contremaître dans une usine de baignoires à débordement dans la région de Bordeaux, qui mène une petite vie tranquille et bien réglée. Suite à un événement malheureux et un autre heureux (j’ai décidé de ne pas trop vous en raconter, pour vous laisser l’envie de la découverte) Igor change de vie, et achète une petite maison dans un endroit qui le fait rêver, au bord de l’estuaire de la Gironde, se lance dans différentes activités et relations sociales des plus plaisantes.
« Il poursuivit cette idée en songeant qu’il pouvait bel et bien être question d’un gouffre intérieur né de l’absence de véritable passion. »
Toutefois, et c’est le thème central de ce conte un brin philosophique, quoique fantaisiste, la vie du quadragénaire lui semble un peu vaine et creuse, et il se met en quête d’un projet qui donnerait un sens à son existence. D’où les mystérieux luwaks qui vont le conduire à aller jusque dans la jungle de Sumatra…
Le roman aborde de manière très personnelle et originale la crise de la quarantaine, avec un personnage attachant et singulier, et qui pourtant se pose des questions universelles. J’ai dévoré ce petit livre bien servi par une écriture sensible, non dénuée d’humour, et très visuelle, comme je les aime. J’apporterai un léger bémol personnel concernant la construction : on sent à la lecture que le roman se dirige quelque part, mais (sauf à avoir lu des résumés ou des argumentaires détaillés) le lecteur aimerait avoir une toute petite idée de l’endroit où il va, sentir un fil qui le tire dans une certaine direction…
Ce détail, car ce n’est qu’un détail, correspond peut-être d’ailleurs à une volonté de l’auteur de montrer comment le personnage flotte dans sa vie, sans fil conducteur, sans perspective précise, et dans ce cas, c’est particulièrement réussi. A noter aussi le très sensible autoportrait final de l’auteur qui raconte comment il est venu à l’écriture. Une jolie découverte.
Luwak de Pierre Derbré, éditions Alma (août 2017) 208 pages
Tu m’as séduite avec ton billet.
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Merci Krol ! Comme moi, tu n’aimes pas trop en savoir, alors ce billet doit te convenir ! 😉
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Ah, ah, c’est le week-end des billets-lectures craquages compulsifs 🙂 . Et oui, ce billet est tentateur et me convient très bien aussi. C’est amusant cette idée de l’autoportrait pour conclure, intéressant.
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Eh oui, j’avais oublié de te mentionner cette lecture de rentrée qui attendait ma chronique… un conte original et touchant.
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Merci pour ce joli billet !
Très touché.
Pierre.
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Merci surtout pour ce beau moment de lecture !
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Je tourne autour depuis qu’il est sorti. J’ai déjà eu quelques jolies surprises chez Alma.
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Je sais que tu aimes bien Thomas Vinau (enfin, ses romans) je ne peux comparer car il me reste à découvrir, mais je pense que tu aimerais Luwak.
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Un titre que j’ai bien envie de découvrir aussi !! 😉
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Bonne idée ! 🙂
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en dehors de titres qui font un peu le buzz la rentrée a le mérite de parfois nous offrir de jolies découvertes
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Oui, et ça fait du bien de sortir un peu des sentiers battus…
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Bien qu’il ne figure pas parmi mes priorités, ce livre me tente assez…
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J’aime bien m’écarter parfois de mes priorités ! 😉
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ne pas trop en dire mais bien tenter la lectrice que je suis. Très réussi ce billet!
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Merci Luocine ! Tu fais partie de celles (et ceux) qui apprécient de ne pas trop en savoir !
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Les éditions Alma m’ont toujours offert de très belles lectures. J’avais remarqué celui-ci chez mon libraire
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Un éditeur qui fait de bons choix, à mon avis…
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Grâce à ce billet, je mourrai moins ignare. Je sais tout, après recherche sur internet, sur le luwak, sa fabrication, son prix, et l’exploitation esclavagiste des civettes !
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Le luwak apparaît dans le roman, mais plutôt à la fin… Moi qui ne voulait pas trop en dire, me devais tout de même de le mentionner, puisqu’il donne son nom au livre !
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