Rentrée littéraire 2017 (2)
« Le matin, quand j’arrive à la librairie, je m’arrête devant la petite marche pour contempler ce lieu qui m’appartient. je reste parfois immobile si longtemps que le garçon de café d’à côté s’en inquiète et me demande si tout va bien. Eh oui, tout va bien : les livres sont rangés par ordre alphabétique, les oeuvres d’art accrochées juste au-dessus, et seuls ont droit de cité la littérature, l’art et l’amitié. »
Connaissiez-vous Edmond Charlot avant cette rentrée littéraire ? Le premier, et très important, mérite du roman de Kaouther Adimi est de faire revivre, de donner la parole à ce jeune homme devenu libraire et éditeur à Alger dans les années 30. L’histoire de l’installation de la librairie « Les vraies richesses », les auteurs qu’il fréquente et dont il publie les livres, sa passion pour la littérature qui s’accommode mal du côté marchand du métier, tout cela est passionnant à plus d’un titre. Ses idées étaient particulièrement novatrices, comme celle de publier des auteurs venus de tous les pays de la Méditerranée. L’auteure a choisi d’alterner narration des faits et extraits des carnets du libraire, donnant un aspect vivant et dynamique au récit, qui est particulièrement réussi. Le personnage qui retrouve la parole grâce à Kaouther Adimi est tellement passionné qu’il en est fascinant, et on compatit pour lui lorsque les revers s’accumulent, et l’empêchent de mener à bien ses nombreux projets.
« Et une nuit, alors que les jeunes du quartier refaisaient le monde en bas des immeubles, Ryad, vingt ans, est arrivé avec en poche la clef des Vraies Richesses. »
L’auteure a eu de plus la bonne idée de donner un versant contemporain à cette création de librairie, dans une ville où finalement les habitants lisaient peu, hormis quelques prix littéraires ou autres titres très vendeurs. Elle a en effet imaginé un jeune homme envoyé pour vider la librairie, devenue une bibliothèque de prêt, de tout le reste du fond, du mobilier, des souvenirs accumulés, pour en faire une boutique de beignets. Ryad qui n’était venu à Alger qu’une fois, à six ans, découvre la ville et le quartier, fait la connaissance des voisins. J’ai trouvé ce côté du roman un tout petit peu sous-exploité, un peu faible par rapport à l’aventure humaine autour d’Edmond Charlot, qui traverse des décennies aussi agitées à Alger qu’en métropole.
« Des écrivains chantent le soleil et la joie de vivre en Algérie. Quant à nous, nous haussons les épaules car nous ne pouvons pas lire leurs écrits et nous savons bien que tout cela est faux. »
Par contre, les pages avec le « nous » de narration, qui représente les algérois, sont plus fortes et réussies, et le rapprochement des différentes formes d’écriture subtilement dosé. Il en résulte un charme indéniable, une fascination certaine pour l’homme comme pour le lieu, cette minuscule librairie qui accueillit de si grands projets.
Je comprends le coup de cœur de mes libraires, je le partage presque, mais pas tout à fait, l’ensemble reste un peu trop sage. C’est cependant une lecture tout à fait agréable, et instructive, un voyage dans le temps et l’espace à recommander à ceux qui comme moi, ne connaissaient pas cet épisode de l’histoire de l’édition.
Nos richesses de Kaouther Adimi, éditions du Seuil (17 août 2017) 217 pages.
Jostein et Mimi Pinson sont séduites aussi.
Lire le monde en Algérie
Pareil pour ma libraire : elle m’a dit hier que c’était le livre de la rentrée qu’elle préférait pour l’instant…
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C’est sûr, il a tout pour plaire à des libraires !
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Je retiens : une lecture un peu trop sage… Je ne vais pas me précipiter. Je vais attendre qu’il soit à la médiathèque. J’avais bien aimé son précédent (et premier roman je crois).
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Ce n’est que mon ressenti : d’autres ont adoré !
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Mmouais, le sujet parait un peu restreint par rapport à l’époque et au contexte, si j’ai bien compris ?
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Si j’ai donné cette impression dans mon billet, ce n’était pas volontaire… le contexte historique, politique, est bien présent, au travers des différentes parties.
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J’ai trop à lire pour le moment, mais plus tard, qui sait, si jamais je le vois à la bibli.
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Je crois que tu l’aimerais…
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Tu me rends curieuse de découvrir ce livre !
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Tant mieux, car il pourrait te plaire !
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Je ne lis pas ta chronique car je viens de l’acheter
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Je serai curieuse de lire ton avis !
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Un peu trop sage ?
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Oui, il m’a peut-être manqué un soupçon d’émotion…
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Ce n’est pas le premier éloge – en dépit de tes quelques réserves – que je lis sur ce roman. A suivre, donc…
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Tu peux le suivre, oui ! 🙂
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Rhaaa ! Un livre qui parle de livres, de libraires et d’éditeurs, ça me tente toujours à la base, alors là, dans ce contexte particulier et s’agissant en plus d’un personnage qui a réellement existé, ça me tente doublement !
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C’est de plus vraiment bien fait, pas un simple roman biographique…
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Depuis qu’hier une libraire m’en a parlé, ça me dirait bien! Comme quoi sinon je serais passée à côté
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Ta libraire (comme la mienne) a raison de le recommander, je suis sûre qu’il trouvera un large public.
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Je ne savais pas que l’auteur était une femme!
Malgré des critiques très élogieuses, je ne le sens pas pour moi, ce roman.
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Peut-être changeras-tu d’avis un jour… 😉
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Il avait tout, mais vraiment TOUT pour me plaire.
Sauf qu’au delà des sublimes premières pages, tout m’a paru un peu fade.
Décevant en somme…
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Tu es plus dure que moi ! Là où tu dis « fade », je le trouve « sage »… je ne dirais pas que je suis déçue, non, et je le recommande sans problème, même s’il m’a manqué un petit quelque chose.
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Je l’ai repéré en librairie à sa sortie, et je croise les doigts pour le lire prochainement.. mais pour ça, il faut que je mesure les achats, et que je choisisse comme il faut les prochains bons livres à acheter. Cette rentrée est encore une fois très riche en possibilités.
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Tellement de possibilités, oui… mais il faut trouver celles qui nous conviennent, et ce n’est pas le plus simple !
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Le billet de Moka m’avait refroidi, le tien,sans enfoncer totalement clou, ne me fera pas changer d’avis.
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J’espère lire d’autres avis, et comparer avec mon ressenti.
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Je n’en fait pas une priorité mais si je tombe dessus en médiathèque, je l’emprunterai.
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Ce qui te permettra de te faire ton avis…
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un livre que je vais essayer de me procurer
Je connais Edmond Charlot qui apparait dans les biographies et les écrits de Camus et qui tenta en effet à une époque où c’était difficile et parfois dangereux de porter haut la littérature
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Tu le connaissais, bien sûr ! J’avoue mon ignorance, ce livre m’a permis d’y remédier.
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Noté parmi les parutions de rentrée, puis je l’ai feuilleté, pas convaincu, j’ai préféré attendre quelques retours…
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Il y en aura sûrement d’autres… maintenant qu’il est sélectionné par le Goncourt et le Renaudot.
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Je n’en ai pas entendu parler, mais ça donne envie de le découvrir. Une histoire qui semble intéressante.
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C’est une belle découverte que cette histoire, et c’est bien écrit.
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Franchement dommage, il me tentait beaucoup…!
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J’espère ne pas donner l’impression qu’il faut absolument l’éviter ! Peut-être aimerais-tu sans réserve !
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Ton billet est tout de même plutôt enthousiaste. Je le laisse sur ma liste de livres à dénicher 😉
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Il est intéressant pour découvrir Edmond Charlot. Beaucoup l’ont énormément aimé.
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J’ai beaucoup apprécié à la fois la construction de ce roman mais aussi les personnages que j’ai trouvés particulièrement attachants. Et bien sûr, c’est une ode à la littérature, aux libraires, à l’amitié etc.
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Je suis d’accord pour la construction, et la louange de la littérature. Seule l’écriture m’a semblé un peu trop sage…
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