Ce n’est pas tout à fait une découverte que cette auteure, puisque j’ai lu il y a quelques mois Mentir n’est pas trahir, mais dans une période où j’avais du mal à chroniquer mes lectures, le billet est donc resté à l’état larvaire ! Toutefois j’avais bien apprécié ma lecture, sinon je n’y serais pas revenue. L’histoire de cette lecture (sautez au paragraphe suivant si je vous casse les pieds) est un peu compliquée par le fait que j’ai trouvé Souviens-toi de Hallows Farm dans une braderie de livres, et me rendant compte qu’il s’agissait d’une suite, j’ai été obligée d’acheter le premier ! J’aurais pu l’emprunter en bibliothèque, mais outre le fait qu’un roman qui a presque vingt ans n’est pas au mieux de sa forme quand il a été beaucoup prêté, j’ai découvert cette édition que je ne connaissais pas et qui, à part son prix, présente beaucoup de qualités : jolie couverture, marque-page assorti, format agréable… Sauf, ce qui m’a grandement étonnée, quelques coquilles, dont une vraiment superbe : « Elle fêla rapidement la coquille de son neuf et regarda les filles. » page 67.
Mais passons à mon avis ! Les filles de Hallows Farm sont trois volontaires envoyées pour suppléer au départ des ouvriers agricoles dans une ferme du Dorset en octobre 1941. Stella, Ag et Prue ne se connaissent pas, et arrivent en même temps dans l’exploitation agricole des Lawrence : Mr et Mrs Lawrence, leur fils Joe, qui n’a pas été appelé sous les drapeaux pour cause d’asthme, ainsi que Ratty, un ouvrier plus âgé. Les trois filles viennent de milieux différents, ont des caractères que tout oppose, c’est un peu la loi du genre, à la limite du cliché, et pourtant ça fonctionne très bien.
L’auteur parvient à rendre les situations singulièrement réalistes. Les scènes des travaux des champs deviennent sous sa plume très vivantes, ou amusantes comme la chasse aux rats ou la soirée dansante, mais chaque scène, qu’elle soit domestique ou agricole, chaque moment de réflexion d’une des jeunes filles, tout est aussi soigné, et plein d’une acuité psychologique peu commune. Car c’est là le second point attrayant du roman, une force pour se mettre dans la peau, pour s’adapter au tempérament de chacun et chacune, qui fait que les pages tournent sans qu’on s’en rende compte.
Une, que dis-je, plusieurs histoires d’amour, ou simplement des rencontres amoureuses, vont prendre place au fil des pages, c’est la guerre, et pourquoi attendre ou tergiverser lorsqu’une bombe peut, d’une minute à l’autre, être larguée juste à l’endroit où vous vous trouvez ?
Ma question à la fin de ma lecture a été : mais pourquoi n’ai-je pas lu ce roman plus tôt ? Il attendait sans doute son heure pour me séduire, mission tout à fait accomplie !
Citations : Une rencontre peut ressembler à une noyade. Dans les instants qui la précèdent, on peut revoir toute une vie en un éclair.
D’après sa brève expérience, la plupart de ses « amours » avaient été des inventions de son imagination optimiste. Ses sentiments, si avide de s’adresser à quelqu’un, s’étaient souvent – par manque de choix – adressés à la mauvaise personne. Elle attribuait à l’objet de son amour les qualités qu’exigeaient si clairement son esprit. Derrière l’image ainsi créée, la vérité, quand elle éclatait, causait bien des dépressions dans son cœur.
Ratty avait observé quelques instants leurs jeunes et frais visages, pleins de l’espèce d’émerveillement qui ne s’émousse jamais devant les flammes, et un million de regrets non formulés s’étaient accumulés mystérieusement dans sa poitrine tandis que les martinets se rassemblaient dans le ciel. Que regrettait-il ? Ratty n’avait pas voulu s’interroger trop avant : cela avait quelque chose à voir avec les occasions manquées, les amours avortées, la jeunesse gaspillée.
L’auteure : Née en 1938, à Londres, Angela quitte l’école à seize ans pour peindre et part étudier l’art en France et en Italie. A dix-huit ans, elle voyage à travers les Etats-Unis, et à son retour travaille avec divers magazines et journaux. Dans les années 1960, elle présente des programmes sur la BBC. Elle a publié des recueils de nouvelles et des romans, des pièces de théâtre, ainsi que des pièces pour la radio et la télévision. Ses romans traduits sont parus aux éditions Quai Voltaire. Elle est mariée à l’historien James Howard-Johnston depuis 1978.
443 pages.
Éditions : Quai Voltaire (1997) Petite Quai Voltaire (2015)
Traduction : Christiane Armandet et Anne Bruneau
Titre original : Land girls
D’autres avis chez Choupynette ou Theoma… Le mois anglais, c’est chez Lou et Cryssilda.
Pour un prochain mois anglais?
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Mais oui, c’est une bonne idée !
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Toujours pas découvert cette autrice ( une de plus!)
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Je ne regrette pas la découverte !
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J’ai beaucoup apprécié aussi !
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J’ai été très agréablement surprise et de plus en plus enchantée par cette lecture.
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Connais pas… Décidément à naviguer sur les blogs, je me rends compte de l’ampleur de mon inculture…
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Ton inculture ! Mais non ! On ne peut pas tout connaître, l’offre est tellement vaste !
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ça a l’air bien sympa. Je note déjà le nom de l’auteur, inconnu pour moi…
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Je ne la connaissais pas il y a peu !
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Ce roman compte parmi mes préférés de l’auteure, et il m’a même très touchée affectivement parlant – en clair, je crois bien me souvenir que j’ai pleuré en le lisant ! 😉
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Pas de larmes pour moi, mais de beaux moments !
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son nom est connu mais jamais lu et pourtant c’est tentant 🙂 et quelle coquille !
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Je crois que c’est son roman le plus apprécié, il le mérite.
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Je ne connais pas cette auteur et ne suis pas complètement sûre qu’elle soit dans mes cordes… l’amour, les champs, tout ça….
Il date de quand à l’origine ce roman ?
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Sa première publication est de 1994 ou 1995, sa traduction en 1997. A toi de voir si ça te plairait ou non…
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J’aime bien ton histoire avec ce livre et son auteure. En plus tu es ressortie de ta lecture sous le charme, c’est parfait !
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Oui, c’était la lecture parfaite au moment adéquat !
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j’essaierai de le trouver en médiathèque mieux traduit, j’espère!
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Cela n’entrave pas la lecture mais j’aurais bien « redressé » une phrases ou deux ! 😉
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Je l’ai depuis un moment dans ma PAL, c’est une auteure que j’ai envie de découvrir, d’ailleurs je l’ai aperçue à St Maur en poche mais j’avais déjà une belle collection de dédicaces dans mon sac…
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Même sans dédicace, il est bien sympa à lire !
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J’avais beaucoup aimé cette histoire ! 🙂 un très bon souvenir! depuis, j’ai lu « Quand rentrent les marins » (un régal aussi)!
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Hé hé, je vais devoir noter aussi « Quand rentrent les marins » !
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Je n’ai pas réussi à la lire pour le mois anglais mais je vais essayer de me rattraper cet été avec le roman qui est dans ma PAL. Magnifique la coquille, ça valait quand même le coup de le souligner !
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C’est une lecture idéale pour l’été, sans être trop légère pour autant…
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Pas pu être au rendez-vous, dommage, car j’étais très motivée ! J’avais hésité entre celui que tu as lu et Tendres silences, le choix s’étant fait pour ce dernier qui est déjà dans ma PAL, mais je me demande de plus en plus, en lisant les avis, si je ne devrais pas lire plutôt opté pour ton roman…
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Je ne connais pas Tendres silences, aussi ne pourrais-je pas te conseiller dans ton choix. 😉
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Mais… je connais cette histoire. En fait, je suis sûre d’avoir vu un film qui s’est inspiré de ce roman.
Après recherche sur internet , je l’ai retrouvé : Trois anglaises en campagne
« Three young women from very different walks of life join the women’s land army during World War II and are sent to work together on a farm in Dorset and the experience changes their lives forever.
Director: David Leland
Writers: Angela Huth (novel), Keith Dewhurst |
Stars: Catherine McCormack, Rachel Weisz, Anna Friel …
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Merci pour l’info… 🙂 J’ignorais qu’un film en avait été tiré ou je l’ai lu en passant et oublié.
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vyu plusieurs de ses livres à Saint Maur dans le Saint Maur en Poches, j’attendais un avis pour me décider
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Et voilà qui est fait avec de nombreux avis !
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Un roman qui a su attendre son heure, en effet.
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Et qui a su me plaire !
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Je crois que j’ai un titre d’elle dans ma vieille PAL… tu me donnes envie de l’en extraire… 😉
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Ho, ça sent le livre en grand format qui traîne alors qu’il est sorti en poche… 😉
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Je l’ai lu il y a longtemps, et j’en ai gardé un excellent souvenir. Je vais peut-être m’y replonger, tiens, maintenant que tu en parles… 😉
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Plonger dans la suite ?
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Celui-ci est mon préféré de l’auteure. J’aime bcp sa finesse de l’écriture et la profonde psychologie avec laquelle elle aborde ses personnages.
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Oui, tout à fait, et j’avoue que je ne m’attendais pas à autant de finesse.
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