Cela faisait un moment que j’avais repéré ce roman de Dennis Lehane, qui se démarque de la série des Kenzie et Gennaro, ou des thrillers comme Shutter Island, en se lançant dans une trilogie historique.
L’ambition du premier tome est de balayer l’histoire de la ville de Boston de septembre 1918 à la fin de 1919, au travers du destin de deux personnages qui vont s’y croiser, alors qu’un troisième va se borner à faire quelques apparitions.
Danny Coughlin, policier issu d’une famille de policiers d’origine irlandaise, plutôt bourgeoise, espère devenir inspecteur, mais en suivant sa propre voie, opposée aux idées de ses propres père et frère. Il est chargé d’une mission dans les milieux syndicaux, voire extrémistes, tendance anarchistes.
Le jeune ouvrier noir Luther Laurence, en perdant son travail, se trouve entraîné dans des histoires louches et doit se faire oublier quelques temps, il va ainsi se retrouver à Boston lui aussi, éloigné de sa jeune femme et de son enfant.
Quant à Babe Ruth, ce joueur de base-ball, mis en avant dans une scène inaugurale qui passionnera les connaisseurs, il apparaît de temps à autres au cours du roman, jouant un peu le rôle du naïf qui s’éveille.
Tous les personnages ne sont pas de fiction : John Edgar Hoover, Jack Reed, Eugene O’Neill se montrent à certains moments, et les événements des années 1918 et 1919 à Boston sont des plus véridiques, et prouvent, s’il était besoin, une fois de plus, à quel point l’histoire tend toujours à se répéter. Et que malheureusement les dirigeants ne tirent pas toujours les leçons des actualités passées. J’ai tout aimé dans ce roman, et n’ai pas vu défiler les 864 pages, au format de poche, qui m’ont malgré tout duré plus d’une semaine.
La ségrégation toujours présente, la montée du syndicalisme et les révoltes ouvrières de Boston, les revendications des policiers qui peinent à joindre les deux bouts, tout ceci est rendu passionnant par Dennis Lehane. Son art des dialogues est remarquable, donnant une impression de scènes vécues alors que le décalage temporel avec notre époque frôle tout de même le siècle. L’auteur est aussi particulièrement efficace pour mettre en mots les moments de tension extrême, les événements dramatiques qui surgissent de manière souvent brusque et inattendue, rendant cette fresque superbe et inoubliable. J’espère lire la suite et en ressortir aussi enthousiaste !
Citations : Danny, Nora et Luther jouaient aux cartes sur un vieux drap étalé entre deux cheminées sur le toit de l’immeuble de Salem Street. Il était tard, ils étaient tous les trois recrus de fatigue – Luther avait apporté avec lui l’odeur des parcs à bestiaux, Nora celle de l’usine – et pourtant ils avaient choisi de s’installer là-haut avec deux bouteilles de vin et un jeu de cartes car il n’y avait pas beaucoup d’endroits où un Noir et un Blanc pouvaient se montrer ensemble, et où une femme pouvait se joindre à eux pour boire trop de vin. Lorsqu’ils étaient tous les trois réunis ainsi, Danny avait l’impression de remporter une victoire sur le monde.
Son malaise lui était aussi inspiré par la marche du monde en général. Par cette impression que la terre accélérait le mouvement à chaque nouvelle journée, et que plus elle tournait vite, moins elle semblait dirigée par un quelconque gouvernail ou guidée par une quelconque constellation. Et que, quoi qu’il arrive, elle continuerait de tourner. Avec ou sans lui.
L’auteur : Dennis Lehane est né en 1966 à Boston, où il a étudié, ainsi qu’en Floride. Tout en écrivant son premier livre (Un dernier verre avant la guerre), il vit de divers métier. Il a publié une cinquantaine d’ouvrages. Trois d’entre eux ont été adaptés au cinéma, Mystic River par Eastwood, Gone Baby Gone par Ben Affleck et Shutter Island par Martin Scorsese.
864 pages
Éditeur : Rivages (2009) sorti en poche
Traduction : Isabelle Maillet
Titre original : The given day
Les avis de Actu du noir, Jérôme, Miss Léo et Sandrine.
Moi aussi j’ai tout aimé ! Jamais je n’oublierai la scène où le flic Irlandais empoigne le Noir et lui dit de rentrer chez lui : inoubliable.
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Oh oui, quelques scènes sont vraiment superbes ! Je vais aller « chez toi » voir si tu as lu les suivants !
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Pas encore…
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Je ne me sens pas trop d’humeur à me lancer dans un pavé en ce moment, mais plus tard, sait-on jamais ..
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Je t’assure il se lit vite et bien, il est très bien écrit et traduit !
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Merci pour ton ressenti
Bonne journée
bises
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Je t’en prie, bonne journée à toi aussi.
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Je n’ai lu ton billet qu’en diagonale parce qu’il est dans ma PAL mais je suis étonnée qu’il y ait une suite, il est lui-même déjà bien imposant, en tout cas ton billet me conforte dans mon envie de le lire.
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Je suis sûre que tu vas aimer ta lecture ! Les deux tomes où l’on retrouve des membres de la famille Coughlin, et qui se déroulent dans les années 20, puis 40 sont « Ils vivent la nuit » et « Ce monde disparu ».
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Il est dans ma pal, mais comme pavé il s’impose et me fait un peu peur///
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Je l’ai lu en numérique, j’ai moins eu l’impression de poids ! 😉 Et comme je le dis à Aifelle, côté lecture, vraiment, je n’ai pas ressenti de longueur, pas du tout.
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j’ai particulièrement aimé ce roman sur fond historique mais moins la suite par contre
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Aïe, c’est ce que je craignais, il me semble avoir lu moins d’avis enthousiastes sur les suivants… Je n’avais pas l’intention de les enchaîner, quoi qu’il en soit ! 😉
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Bouh encore un qui traîne dans ma PAL ! Je ne savais pas que c’était le premier d’une trilogie.
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C’est le premier, mais il peut absolument être lu tout seul. Il forme un tout.
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J’en garde un souvenir ébloui. Quelle fresque, oui !
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Oui, difficile de passer après un tel roman ! (quoique… j’ai trouvé !)
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Tu me donnes sacrément envie même si c’est un pavé.
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Je ne l’ai vraiment pas senti comme un pavé, c’est dynamique et passionnant.
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Je n’ai pas réussi à le finir.
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Mais enfin, Val, comment se fait-il ? 😉 Pour une fois que je m’emballe pour un pavé !
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Un roman dont je garde un souvenir fort (mais je n’ai pas eu envie de me risquer dans la suite, dont les échos sont plutôt mitigés).
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Il restera un roman marquant pour moi aussi. Quant à la suite, je ne sais pas encore…
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Très, très tentée. D’autant que je n’ai encore jamais lu cet auteur…
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Si tu n’en lis qu’un, cela pourrait être celui-ci… le genre de roman qu’on n’oublie pas.
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Je l’ai lu et j’ai beaucoup aimé. J’aime d’ailleurs beaucoup Dennis Lehane, un grand auteur selon moi.
Bonne journée.
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Tout à fait d’accord, c’est un auteur qui sort du commun, et je n’ai pas fini de le découvrir.
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ça me tente bien, j’adore ce style de fresque 🙂
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Et de plus, il est en poche !
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