Claire Fuller, Les jours infinis

joursinfinisL’auteur : Claire Fuller travaillait dans une agence de marketing lorsqu’elle a commencé à écrire à 40 ans. Les jours infinis, dont les droits sont vendus dans dix pays, est son premier roman. Elle vit à Winchester. Elle est aussi artiste-sculpteur.
325 pages
Éditeur : Stock (mai 2015)
Traduction : Mathilde Bach
Titre original : Our endless numbered days

Une des publications récentes qui me tentaient le plus était ce premier roman d’une auteure anglaise, aussi l’ai-je sélectionné lors de la dernière opération Masse critique avec un certain enthousiasme ! Il est vendu comme une histoire à la croisée de Sukkwan Island de David Vann et de Room d’Emma Donoghue. Et c’est exactement de qu’il est. Sachant que j’ai beaucoup aimé Room et détesté Sukkwan Island, qu’allait-il en être de celui-ci ?
L’histoire est racontée par Peggy, une toute jeune fille de dix-sept ans, dont l’enfance est bercée par les fantasmes de son père, qui imagine la fin du monde proche, et veut s’y préparer. Tant qu’il ne s’agit que de faire des provisions à la cave et camper dans le jardin, la fillette prend cela pour un jeu, et sa mère regarde ces fantaisies avec détachement. Mais, alors que cette dernière est en tournée de concerts en Allemagne, le père décide de partir avec sa fille pour s’installer dans « Die Hütte », une cabane perdue en montagne. Ils y passeront près de neuf ans, que Peggy, revenue seule, raconte plus tard. Au début, j’ai trouvé le style trop lisse, parfois même un peu convenu. Le personnage du père ne manque pas de relief, mais n’est pas de ceux auxquels on peut s’attacher, et ses motivations pour le moins floues s’apparentent assez vite à de la folie. Ensuite, je me suis prise au jeu, il y a l’alternance des périodes, Peggy ayant huit ans ou dix-sept, qui crée une attente et soulève bien des questions. Pourtant, je n’ai pas aimé la fin et trouvé l’ensemble parfois long, un peu « glauque », et pas foncièrement original.
« Les dates ne sont là que pour nous rappeler que nos jours sont comptés, que chaque jour qui passe nous rapproche de la mort. À partir de maintenant, Punzel, nous vivrons au rythme du soleil et des saisons. » Il me souleva et me fit voler dans les airs en riant : « Nos jours seront infinis. » Un père qui tient ce discours à sa fillette de huit ans laisse forcément planer des doutes sur son intégrité psychologique.
J’ai eu l’impression d’un bon travail d’écriture, mais il manque quelque chose pour que ce roman me plaise vraiment. C’est dans l’air du temps, ces histoires où un parent entraîne un enfant dans un lieu désert, voire hostile, loin de l’autre parent… je pense à David Vann, bien sûr, mais si vous ne devez en lire qu’une je vous conseillerais En mer de Toine Hejmans… Je serai toutefois curieuse de lire un futur roman de Claire Fuller, son talent est prometteur, même s’il m’a laissée un peu sur ma faim.

Les avis de Clara mitigée aussi, et Clarabel plus enthousiaste.
Sur le thème de la solitude recherchée et volontaire, toute une sélection de romans recommandés par les blogueurs !

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31 commentaires sur « Claire Fuller, Les jours infinis »

  1. Comme toi j’ai beaucoup aimé Room mais je n’ai pas accroché du tout avec Sukkwan Island, que je n’ai pas terminé. J’hésite pour celui-ci, ton avis semble partagé. Peut-être si je tombe dessus en bibli 🙂

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    1. Je pense que tu pourras trouver d’autres lecteurs plus enthousiastes, je l’ai lu jusqu’au bout parce que c’est assez addictif, mais je n’en retire pas grand chose au final…

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  2. La frontière avec la folie m’intéresse mais cela me semble proche de Sukkvan Island. Une auteure à retenir pour un second roman. Et tu me fais penser que je n’ai toujours pas lu Room.

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  3. Je ne note pas alors et reste sur ma bonne opinion de Room. Sur le même sujet « Twist » de Delphine Bertholon est génial.

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  4. Je ne suis pas du tout tentée. Je suis complètement rebutée par les huis-clos et surtout par ceux composés d’un parent attaqué psychologiquement et d’un enfant. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’ai pas lu En mer qui pourtant me tentait (rapport à la mer évidemment).
    C’est dommage car le titre est très beau je trouve.

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  5. Je pense que je pourrais aimer mais j’hésite encore et ton billet m’y incite. J’ai envie de thrillers, de romans noirs mais j’e suis assez exigeante. Je vais attendre d’autres avis peut-être !

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