Photographe du samedi (24) Sebastião Salgado

sebastião salgado1Aujourd’hui, je vous parlerai de photos pour vous donner envie d’aller voir un film ! Wim Wenders s’est mis au documentaire et s’est passionné pour le photographe d’origine brésilienne Sebastião Salgado. Avec Juliano Ribeiro Salgado, le fils de ce grand photographe, il a réalisé un long métrage sur sa vie et son œuvre, qu’il a appelé Le sel de la terre… car l’homme est le sel de la terre. Dès les premières images, les fameuses vues des mines de la Serra Pelada, j’ai été subjuguée. Je connaissais déjà les photos, mais l’homme mérite d’être connu. Il intervient lui-même dans le film, il parle très bien français, car il s’est réfugié, tout jeune marié, à Paris avec son épouse.
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Sebastião Salgado est né le 8 février 1944 à Aimorés, état du Minas Gerais, Brésil. Il vit à Paris. Economiste de formation, il commence sa carrière de photographe à Paris en 1973. Il travaille dans plusieurs agences jusqu’en 1994, puis avec son épouse Lélia Wanick Salgado, ils fondent l’agence de presse Amazonas images. Sebastião Salgado a reçu de nombreux prix, il est Ambassadeur de Bonne Volonté pour l’UNICEF, et membre honoraire de The Academy of Arts and Science aux Etats-Unis.

Ce que j’admire chez ce photographe, c’est la somptuosité de son noir et blanc, de la lumière de ses clichés, et les thèmes qu’il choisit : l’homme au travail, les exodes, les conflits, les beautés de l’environnement. Chaque projet le tient de nombreuses années, il le travaille à fond. Mais c’est son regard, particulièrement bienveillant, qui est le plus remarquable. Après avoir travaillé sur les guerres dans le monde, déprimé par ce que l’homme était capable de faire, il s’est tourné vers la nature, et a conçu son projet Genesis, un hommage à la planète et un grand espoir mis dans la nature. C’est un lieu commun que de dire cela, mais ces images en disent plus long que n’importe quel texte.

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Pour en voir et en savoir plus : le billet d’Aifelle sur le film, la bande-annonce, le projet Genesis, le site Amazonas images.

26 commentaires sur « Photographe du samedi (24) Sebastião Salgado »

  1. C’est superbe ! on lui a reproché d’esthétiser la misère et le malheur, mais je ne vois pas au nom de quoi on devrait faire du moche dès que l’on touche à ces sujets-là. Et la puissance des images est bien là. Je renchéris sur le documentaire, il est vraiment à voir.

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  2. Les photos de Salgado sont à couper le souffle. Et je partage entièrement les propos d’Aifelle : certes ses photos sont d’un esthétisme sans égal, mais avec ses clichés, il montre, il dénonce, il témoigne. C’est un homme courageux et sincère, auquel on ne peut que rendre hommage.

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  3. Je suis allée le voir lors de sa sortie sans savoir vraiment ce dont il y était question… Quel choc ! J’ai été subjuguée par la force et la beauté de ces images, par leur dureté aussi parfois, mais une dureté qui s’accompagne toujours du regard profondément humain et empathique de Salgado. Et quel bonhomme !
    J’avais vu il y a quelque temps une exposition le concernant, mais c’est ce film qui m’a fait comprendre l’ampleur de son travail, et à quel point il s’inscrit dans une démarche humaniste.
    Je te rejoins donc complètement : à voir absolument !!

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    1. La personnalité de Sebastiao Salgado est pour beaucoup dans la réussite du film. Les photos, certes, mais comme il dit : on peut placer plusieurs photographes au même endroit, ils ne feront jamais les mêmes photos, chacun aura son point de vue, son cadrage. Et le sien est toujours plein d’humanité.

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  4. Je ne connaissais pas avant de découvrir le travail du photographe dans Entrée Libre sur France 5, et je trouve les photos superbes, je suis du coup tenté par le film et le livre…

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  5. Lorsque défilent ces images d’un noir et blanc hyper-esthétique aux tons métalliques saturés, on comprend bien ce qui a poussé certains critiques (voir par exemple les propos de Susan Sontag) à voir là surtout de quoi faire du beau (et de la célébrité) sur le dos de la misère humaine.
    On ne peut d’ailleurs nier que Salgado semblait bien fasciné par la misère et la mort des peuples.
    Mais peut-on dire qu’on n’a pas besoin de ce genre de témoins ?
    Le succès de ce film prouve encore que nos consciences anesthésiées et nos yeux blasés ont besoin de spectacle et peut-être d’esthétisme pour maintenir un minimum d’intérêt … à défaut d’une véritable indignation.
    Ainsi voyagent les yeux de Salgado … jusqu’à l’overdose du Rwanda.

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