L’auteur : Ian McEwan est né en 1948 à Aldershot, en Angleterre. Il est diplômé en littérature anglaise de l’Université du Sussex. Ses premières nouvelles ont reçu des prix, ainsi que par la suite ses romans : L’enfant volé, Amsterdam, Expiation, Samedi ou Sur la plage de Chesil.
437 pages
Editeur : Gallimard (janvier 2014)
Titre original : Sweet tooth
Traduction : France Camus-Pichon
Londres, au début des années 70. Serena Frome quitte un nid familial plutôt douillet et protégé pour poursuivre des études. Grande dévoreuse de romans en tous genres, elle fait pourtant des études de mathématiques. Toutefois les romans, comme elle le signale dès le début, lui ouvriront la porte du monde du renseignement.
Sous un aspect très classique au début, où Serena raconte sagement, voire un peu naïvement, ses années études, ses premières amours, il se révèle bien plus astucieux et profond que cela. Serena est engagée, par le biais d’une association littéraire, pour approcher et encourager Tom Haley, un jeune écrivain dont le MI5 espère que ses idées sont proches de celles du gouvernement, et que sans le savoir, il pourrait servir leur guerre culturelle contre le bloc soviétique. Il s’agit davantage dans ce roman de mensonge, de trahison, de manipulation, liés à l’activité bien particulière de Serena au sein du renseignement britannique, que d’espionnage proprement dit. J’ai aussi adoré la façon dont l’auteur évoque les années 70 et la période encore si proche de l’enfance, des études au début de la vie active, le premier appartement, la solitude, le flou un peu perturbant des retours à la maison paternelle, les plongées dans les livres pour échapper à une réalité pas forcément enthousiasmante. Serena n’a rien d’une oie blanche pourtant, elle profite, quoique sans outrance, de la libération des mœurs. Ce qui est réjouissant aussi dans ce roman, de façon inattendue (pour moi, je n’avais pas repéré cet aspect dans ce que j’avais survolé à propos du roman) c’est l’histoire d’amour mêlée au processus de création littéraire. Beaucoup de passages fort passionnants sur l’écriture, de nouvelles notamment, semblent découler de l’expérience même de Ian McEwan, et relever de l’auto-biographie déguisée et décalée… J’ai trouvé ce roman presque aussi bon qu’Expiation, qui fait partie de mon panthéon littéraire ! C’est très réussi, fin et savoureux, les personnages ont de la chair, et le bonheur de lecture est complet !
Un extrait : Ainsi renonçai-je à mon projet d’étudier la littérature anglaise à Durham ou Aberystwyth, où j’aurais sûrement été heureuse, pour aller à Newnham College, Cambridge, et découvrir dès ma première séance de travaux dirigés, qui avait lieu à Trinity College, ma médiocrité en mathématiques. Mon premier trimestre me déprima et je faillis déclarer forfait. Des garçons niais, dépourvus de charme et d’autres qualités humaines comme l’empathie et la grammaire générative, des cousins plus intelligents de ces imbéciles que j’avais écrasés aux échecs, me déshabillaient du regard pendant que je me débattais avec des concepts qui, pour eux, allaient de soi. « Ah, la sereine Miss Frome ! » s’exclamait d’un ton sarcastique un chargé de travaux dirigés, lorsque je pénétrais chaque mardi matin dans sa salle. «Serenissima. La déesse aux yeux bleus ! Venez nous éclairer ! » Il était évident, pour mes professeurs et les autres étudiants, que je ne pouvais pas réussir, précisément parce que j’étais une jolie fille en minijupe, avec des cheveux blonds et bouclés qui lui descendaient presque jusqu’à la taille.
Voilà qui me donne envie de découvrir ce livre. Il me semble qu’en ce début d’année beaucoup de livres parlent peu ou prou de la création littéraire ou de la passion de la lecture.
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Dans ce roman , c’est vu de manière plutôt originale… mais je ne peux pas en dire trop.
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Je l’ai noté après l’avoir vu dans les carnets de voyage de Busnel et les billets confirment qu’il est bon. Je le prendrai tranquillement à la bibliothèque.
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Je n’ai pas raté ces carnets de route, tu t’en doutes ! Un petit tour chez mes chouchous britanniques, après les américains !
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Médiathèque ou j’attendrai le poche, trop de tentations!:)
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Tu ne craqueras pas avant la sortie en poche ? 😉
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Hé hé ! Il m’attend sagement !!! au chaud !!! J’adore cet auteur !
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Yes !
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Je crois que je n’ai rien lu de l’auteur… Alors je note Expiation et cette « Opération » qui m’a l’air fort réjouissante.
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Expiation est incontournable, celui-ci et les autres sont très bien aussi ! 🙂
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Tout le monde en dit du bien mais comme je n’ai pas aimé les trois romans que j’ai lus de lui, je crois que je vais passer.
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Après trois essais, on t’accorde le droit de faire l’impasse !
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Je-le-veux! Il sera à la bibli, patience. J’adore cet auteur, et son avant dernier, Solaire m’avait vraiment beaucoup plu!
(désolée pour blogspot et les bugs, je leur ai envoyé un message, que faire de plus? ^_^)
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Solaire était très bien aussi, mais j’ai préféré celui-ci !
Merci pour blogspot, quand les comm sont un peu longs, hop, ils disparaissent !
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Moi aussi je veux le lire ! Tu me donnes encore plus envie, j’aime beaucoup ton billet 😉 Expiation est aussi un des plus beaux romans que j’aie lus mais connais-tu « Solaire » ? Il est excellent aussi !
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Merci Anne ! Oui, j’ai lu Solaire aussi, et c’est un très bon souvenir !
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C’est rare qu’un roman d’espionnage me tente, mais il me fait bien envie !
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Il faut dire qu’il s’agit plus de manipuler que vraiment d’espionner…
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Le ton féministe de l’extrait que tu as choisi me plaît assez mais surtout le fait que tu dises le roman aussi bon que l’expiation! Mais quelle drôle d’idée de choisir le renseignement et les maths quand on est littéraire!
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Le parcours original de Serena est aussi le fruit de rencontres que je n’ai pas voulu détailler… Le plongeon dans les années 70 est réjouissant en tout cas (d’où l’extrait)
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C’est l’espionnage qui me fait reculer, j’ai horreur de ça car en plus, en général, je n’y comprends rien !
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Serena travaille pour le MI5, mais il y peu d’espionnage au sens classique du terme, du coup pas de difficultés à suivre, je t’assure !
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Voilà un billet fort tentant, surtout si le côté espionnage n’est que secondaire (ce n’est pas du tout ma tasse de thé); ce que m’a aussi confirmé Cuné. Ce qui m’intéresserait surtout, c’est l’époque du roman. Je pense que ma biblio l’achètera 🙂
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J’ai adoré replonger dans cette époque, même si je suis un peu plus jeune que Serena, j’y retrouvais pas de choses…
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C’est ma prochaine lecture ! Je n’ai pas résisté à son passage dans l’humeur vagabonde sur France-Inter.
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Chouette ! Bonne lecture !
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ai-je déjà lu cet auteur? j’ai un gros doute mais … quel enthousiasme!
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Tu as de la chance si tu ne l’as pas encore lu !
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Ce n’est pas un auteur qui m’attire particulièrement mais tu en dis tellement de bien !
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Depuis le temps que j’ai envie de le faire découvrir, je suis contente qu’il soit un peu plus visible.
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Tu me donnes envie de renouer avec cet auteur.
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Son dernier roman mérite le détour !
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Hiiiii… le veux, donc! Vraiment. Expiation était génial.
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J’ai adoré Expiation (que j’ai lu grâce aux blogueuses d’ailleurs), j’avais un peu peur avec celui-ci , les critiques étaient moins enthousiastes, mais ton billet me rassure pleinement, et puis j’adore le fait que McEwan campe toujours un personnage de femme-lectrice-créatrice dans ses romans. « Fin et savoureux » dis-tu…que demander de plus 😉
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Depuis le temps que je veux découvrir cet auteur !! Il va vraiment falloir que je me lance. 😉
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N’hésite pas, si tu aimes la littérature britannique…
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Presque aussi bon que Expiation ? Là, il me le faut ABSOLUMENT 🙂
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Je pense qu’il devrait te plaire !
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Pour moi aussi Expiation fait partie du top 5 des romans qui me sont passés sous les yeux. Quelle écriture ! Je note celui-ci (tu sais y faire pour tenter ! ;), mais il attendra la sortie en poche.
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C’est un auteur qui sait toujours surprendre !
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Bonsoir Kathel, avec du retard, je te remercie pour le lien. Je suis contente que ce roman plaise, il le mérite. J’ai été touché de voir cet écrivain se mettre dans la peau d’une jeune fille, on y croit. Bonne soirée.
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C’est un roman bien plus subtil qu’il n’y paraît au première abord, un régal !
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Bien plus subtil qu’il n’y parait, je te rejoins, on a d’abord l’impression du récit d’une oie une peu blanche, même si elle perd rapidement quelque plumes, et puis, il s’étoffe et parle beaucoup de création littéraire que d’espionnage. Des moments passionnants, notamment dans l’aveuglement de Séréna, qui ne voit que ce qu’elle veut voir de l’état politique et économique du pays dont elle défend les valeurs, alors que l’auteur donne à voir autre chose, un jeu subtil entre les deux regards, plus le nôtre qui voyons les années Tatcher poindre le bout de leur nez … Un Mac Ewan qui m’a presque fait penser à du Jonathan Coe du coup … Bon, je suis de parti pris, j’adore ces deux auteurs !
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