Caroline Vermalle, L’île des beaux lendemains

iledesbeauxlendemainsL’auteur : Caroline Vermalle est une voyageuse, férue de dépaysement, d’aventure et de cinéma. Cette fille de pilote de chasse déménage dix fois avant de quitter le cocon familial à 17 ans. Elle obtient ensuite le diplôme de l’Ecole Supérieure d’Etudes Cinématographiques. Elle s’exile à Londres à 21 ans. Elle est embauchée par la BBC où elle devient productrice associée. En 2006, elle épouse un architecte sud-africain, démissionne de la BBC, et déménage en France. En 2009, Caroline Vermalle publie son premier roman, L’avant-dernière chance, aux éditions Calmann-Lévy.
245 pages
Editeur : Belfond (mars 2013)

Le choix des narrateurs surprend au début du livre. Ce sont des papillons, éphémères et légères créatures, qui observent et commentent les agissements parfois étranges de quatre septuagénaires. Ceux-ci cherchent à donner du sens à leur vie en sortant d’un chemin tracé qu’ils n’avaient pas forcément choisi. Jacqueline, d’abord, part brusquement de chez elle pour aller revoir sa cousine Nane perdue de vue depuis cinquante-six ans. Son mari, Marcel, passés les premiers étonnements à se retrouver seul, se décide à accomplir un projet un peu fou, descendre la Loire à pied et en radeau, avec l’aide logistique de son ami Paul.
Des personnages qui seraient ceux, un peu
vieillis, d’une chanson de Souchon… « attirés par les étoiles, les voiles, que des choses pas commerciales ». Du sourire, de l’émotion, des bons sentiments mais pas seulement, un rien d’amertume à la place de la guimauve qu’on pourrait craindre, voici les ingrédients d’une jolie fable sur les occasions manquées, celles qu’il n’est jamais trop tard pour essayer de réparer.
J’aurais un petit reproche, le personnage de Jacqueline qui manque peut-être un peu de cohérence, quand elle pense s’éloigner de ses démons le temps de ce qu’elle considère comme des vacances, mais qu’elle choisit de se réfugier chez sa cousine Nane, une des rares personnes à connaître son secret le plus enfoui. Un autre endroit aurait mieux convenu pour s’échapper…
L’écriture de Caroline Vermalle a un rythme particulier, une petite musique que j’aime bien, comme dans ses nouvelles, et les thèmes qu’elle développe  m’ont charmée, avec leur absence de mièvrerie, et leur ton très juste. C’est une pause tout en douceur, parfaite entre des lectures plus sombres, un peu comme dans La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry…, mais d’une manière plus réussie à mon goût.

Extrait : C’était drôle d’entendre les histoires de ces vieux hommes. Il me semblait à moi qu’ils essayaient d’accomplir leur destinée, sans être sûrs de ce qu’elle était vraiment. N’avait-on pas inscrit, quelque part en eux, leur raison d’être ? Et pourquoi s’affairaient-ils à essayer de la trouver encore, si tard ?
Pour ma part, la contemplation de ce qui se passait à la villa m’avait quelque peu distrait de ma quête de papillon.

32 commentaires sur « Caroline Vermalle, L’île des beaux lendemains »

  1. Jamais lu cette romancière, mais si tu dis que c’est une pause douceur encore meilleure qu’avec Harold Fry, je m’y intéresserai ! (à sa sortie poche, ou en bibli)

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  2. Peut-être qu’inconsciemment, Jacqueline est allée là où elle allait se faire secouer … il était temps de soulever le couvercle sans doute. En tout cas, tel qu’il est, je l’ai aimé ce roman.

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