LA VOIX D’ALEXANDRE
Pour pas pleurer, j’imagine une centaine d’oiseaux blancs s’envoler.
Je suis ravie de commencer Québec en novembre, mois thématique consacré à la littérature québecoise, avec ce livre gagné chez Karine, pour l’anniversaire de son blog. J’ai choisi parmi ses romans québecois préférés, aux éditions La Peuplade déjà rencontrées avec Nirliit, et bien m’en a pris.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le roman commence très fort, lorsque Alexandre, un adolescent, prend la fuite après avoir assisté à la mort de son père, abattu par un policier en pleine forêt. Comment cela a-t-il pu arriver, qui était vraiment son père, cette homme parlant peu, sauf pour dire au jeune homme que la vraie vie n’était pas dans les livres. Et qui est ce personnage surprenant, défiguré, surnommé Tison, chez qui Alexandre s’est réfugié ? Comment aussi le jeune homme va, à seize ans, prendre sa vie en mains, lui qui n’a plus ni père, ni mère. C’est ce que la suite du roman va dévoiler progressivement.
– LE PÈRE
Dans un livre, t’apprends rien d’autre qu’un
livre. Les mots disent pas la moitié de ce que
tu peux vivre.
Impossible de ne pas être intriguée tout d’abord par la narration très originale, une façon très particulière, proche des didascalies théâtrales, de présenter les pensées aussi bien que les paroles des personnages, particularité d’écriture à laquelle on s’habitue rapidement, et même à laquelle on s’attache. Le langage aussi est très travaillé, riche en mots et expressions pour nous assez originales, et, avec un peu d’entraînement, j’arrivais presque à entendre les dialogues avec l’accent québecois.
« Alexandre en fait du chemin, à pied ou à vélo, pour lire des histoires aux Pariboisiens. Toutes sortes d’histoires, à toute sorte de monde. »
Le début du roman, situé à Paris-du-Bois (d’où le nom des habitants) fait imaginer un roman noir, à l’américaine, avec des abîmes de noirceur dans lesquels pataugera le personnage principal jusqu’au dénouement. Mais ce n’est pas du tout cela. Ce roman est essentiellement une ode à l’amour filial, avec ce qu’on apprend au détour d’une phrase, ce qu’on découvre petit à petit du père, ce qu’il aurait aimé être, et ce qu’il était réellement. Il m’a rappelé en cela Les étoiles s’éteignent à l’aube ou encore Les huit montagnes, romans que j’ai beaucoup aimés.
À cet aspect, s’ajoute un beau parcours de vie et de résilience, où le pouvoir de la littérature prend toute sa place, et c’est l’un des aspects très plaisants du roman. Peut-être beaucoup de drames s’accumulent-ils au fil des pages, mais sans que l’espoir ne soit jamais perdu, il faut vraiment insister là-dessus. J’ai été complètement sous le charme de l’écriture et je me suis demandé pourquoi les auteurs français, à de rares exceptions près, n’osent jamais de telles audaces sur la forme, parce que je peux vous assurer que cela ne fait rien perdre de sa force à l’histoire, bien au contraire.
De bois debout, de Jean-François Caron, éditions La Peuplade (2017), 414 pages.
Karine a « aimé ces détours qui nous ramènent à nous-même malgré les épreuves et notre façon d’y réagir ». Un énorme merci à toi, Karine, pour la découverte !
Québec en novembre, à retrouver chez Karine ou Yueyin.
L’auteur était à Étonnants voyageurs, je l’ai raté, ne le connaissant pas encore, mais on peut lire son portrait ici, et l’entendre là dans un débat sur le thème de la résilience (mais, attention, il y raconte tout de même beaucoup du roman).
Mon coup de cœur !
Et oui pourquoi les auteurs français n’osent pas explorer d’autres formes de narration ?!
Quel beau roman… Rien qu’à te lire je ressens encore les émotions qui m’ont parcourue.
https://pagesversicolores.wordpress.com/2018/09/07/de-bois-debout-jean-francois-caron/
J’aimeJ’aime
Je conseille à ceux que ce roman intrigue, d’aller lire ton billet, qui les convaincra davantage !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci! Je le « vends » à tout va, il faut qu’il soit lu! 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Intéressant, je ne connais pas du tout cet auteur… grave erreur semble-t-il, je vais réparer ça 🙂
J’aimeJ’aime
Je crois que Karine en a lu et recommandé d’autres…
J’aimeJ’aime
tentant ! Peut-être ce mois ci je verrai;;;
J’aimeJ’aime
Le mois commence tout juste… 😉
J’aimeJ’aime
Merci pour ce partage
Bonne journée
J’aimeJ’aime
Contente qu’il t’ait interpellée !
J’aimeJ’aime
Tu commences fort toi et tu ne vas pas arranger ma LAL …
J’aimeJ’aime
C’est le roman dont je t’avais parlé à Vincennes, que je venais de gagner…
J’aimeJ’aime
vu les références que tu croisent avec ce roman je le note immédiatement
J’aimeJ’aime
Oui, ce sont des références qui parlent aux grands lecteurs et lectrices !
J’aimeJ’aime
Merci pour la découverte. Un mois au Québec qui commence fort.
J’aimeJ’aime
On peut le dire !
J’aimeJ’aime
Comme Dominique je me dis que les les livres auxquels celui-ci te fait penser, m’oblige à le mettre à mon programme. Merci
J’aimeJ’aime
Je t’en prie, ce livre mérite d’être ajouté à beaucoup de programmes !
J’aimeJ’aime
Une découverte aussi pour ma part. Beau mois de lecture à toi pour Québec en novembre !
J’aimeJ’aime
Merci ! J’y mêlerai d’autres horizons de lecture !
J’aimeAimé par 1 personne
Oh chouette, j’espère être séduite comme toi mais pour l’instant il est un peu gros pour le temps dont je dispose. Ce sera pour plus tard…
J’aimeJ’aime
Anne, il se lit très rapidement ! 😀
J’aimeJ’aime
Je confirme, il n’est pas long à lire !
J’aimeJ’aime
Bah, t’es la première vile tentatrice cette année! lol!
J’aimeJ’aime
Je ne sais pas si je dois m’en désoler ? non, j’ai trop envie de recommander ce roman !
J’aimeJ’aime
Il faut jamais se désoler de vouloir recommander une lecture! Encore moins quand c’est québécois 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
j’entame une nouvelle liste d’envies spécial Québec!
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis TELLEMENT contente qu’il t’ait plu, tu peux pas savoir!
J’aimeJ’aime
Mais si, je comprends ! Merci encore à toi pour la découverte !
J’aimeJ’aime
Tu fais envie!
J’aimeJ’aime
J’espère bien ! 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je le note aussi parce qu’il a l’air vraiment bien !
J’aimeJ’aime
Tu as bien raison !
J’aimeJ’aime
J’ai repéré ce titre sur plusieurs blogs ; à chaque fois ça semble vraiment très alléchant ! Ce que tu dis sur la narration particulièrement m’interpelle et suscite particulièrement ma curiosité.
En parlant des éditions La Peuplade, je me suis procuré Nirliit il y a peu justement. Je nourris l’espoir de pouvoir le lire pour Québec en novembre (si je me grouille de finir mon roman en cours hmm…)
J’aimeJ’aime
De bois debout est vraiment un roman original et attachant.
Bonne lecture de Nirliit !
J’aimeJ’aime
Et en voilà un de plus sur ma liste !
J’aimeAimé par 1 personne
Tu verras, c’est une maison d’édition intéressante, en plus.
J’aimeJ’aime
Je me le note (pour novembre prochain :-))
J’aimeJ’aime
Bonne idée !
J’aimeJ’aime
j’arrive sur ce billet via le lien que tu as mis dans celui sur le Plamondon…et je le note. PAs eu le temps de lire québécois malheureusement pour moi…et ça ne va pas changer d’ici la fin du mois. Qu’importe, je le garde en mémoire, surtout pour le côté original de la forme qui m’intéresse.
J’aimeJ’aime
C’est vraiment très très original et néanmoins, la forme ne l’emporte pas sur le fond comme je l’ai craint (juste un instant) au début !
J’aimeJ’aime