« – Vous avez des économies ?
– Presque rien,
– Des perspectives d’héritage ?
– Même pas.
– Un fils dévoué plein aux as ?
– Eh non.
– vous devez donc travailler pour survivre et pour cela vous n’avez que votre corps ! Or il vient de vous lâcher. »
L’activité sur le monde du travail d’Ingannmic m’a fait voir d’un autre œil ce roman graphique gagné grâce à un concours et un peu oublié depuis. C’est en effet le sujet, l’unique sujet de cette BD coréenne.
Tout commence par une sorte de mise en appétit qui présente Gu Go-Shin, un curieux personnage, un peu redresseur de torts, qui vient en aide aux salariés que leur entreprise pressure et exploite sans aucune vergogne. Sorte de conseil des prudhommes privé, il leur apprend leurs droits et les seconde face à des patrons que rien n’arrête : salaires non payés, accident du travail non déclaré, …
Ensuite, changement de décor avec un jeune homme très intègre, Lee Soo-In, qui a démissionné de l’armée et trouvé un emploi de cadre dans la grande distribution.
« L’homme est un caméléon qui s’adapte à son environnement. Un type qui a été syndicaliste pendant dix ans change de discours quand il passe cadre. Vous n’êtes pas non plus à l’abri d’un retournement de veste. Car les valeurs changent selon la classe d’appartenance ! »
Le monde du travail en Corée du Sud, voilà qui promet d’être intéressant ! Une fois passée la mise en place, l’identification des personnages (je suis assez lente pour cela, comme dans la vie, je ne suis pas très physionomiste), cela devient passionnant. Le dessin en noir et blanc, assez classique, pas trop « manga », convient très bien au sujet.
![](https://lettresexpres.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/05/intraitable_planche.png?w=1024)
Voici tout d’abord, les personnages : Gu, le personnage intraitable du titre, lorsqu’il s’agit de défendre les travailleurs, puis Lee, sympathique jeune homme que l’on voit sur l’extrait ci-dessus. La BD revient sur son enfance, sa jeunesse, son entrée dans l’armée où il ne s’habituera pas à des pratiques qu’il juge non conforme à ses idées. Lorsqu’il entre pour travailler dans la grande enseigne française qui s’implante en Corée, « Les Fourmis », il se rend vite compte qu’il n’accepte pas non plus de devoir licencier certains de ses collaborateurs ou de les harceler pour les pousser à démissionner. C’est là qu’il rencontre Gu, et décide de se syndiquer.
On reconnaît vite Carrefour dans ce groupe qui adopte avec enthousiasme des pratiques de management qui seraient difficiles à employer en France.
Parfaitement réaliste, ce roman graphique est très instructif sur le monde du travail, les personnages ont du relief et l’envie est grande de savoir comment tout cela va évoluer. Car l’histoire se déroule sur six volumes (et bien évidemment, mes bibliothèques n’en ont aucun) et ce premier n’est donc qu’une mise en appétit… qui me rappelle, si vous ne l’avez pas vu, un film coréen sur le harcèlement au travail, About Kim Sohee de July Jung.
Intraitable, tome 1 de Choi Kyu-Sok, éditions Rue de l’Echiquier, 2019, traduction de Kette Amoruso, 248 pages
Activité sur le monde du travail chez Ingannmic.
![](https://lettresexpres.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/04/logo-monde-ouvrier-mondes-du-travail-1.png?w=685)
Pire ici, rien en bibli, vraiment dommage!
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Ben, pas mieux, puisque j’avais gagné le premier à un concours. 😉 C’est vrai que la couverture n’est pas forcément engageante, j’ai mis deux ans à l’ouvrir !
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Tiens je note, suis assez friande des histoires autour du monde du travail et l’approche me semble tout à fait intéressante…
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Le sujet est très bien traité dans ce premier tome… et sans doute dans la suite aussi.
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J’aime beaucoup ce genre de BD, du moins pour l’intrigue. Les dessins ne sont pas très impressionnants mais pas moches non plus.
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Comme tu dis « pas moches » 😉 j’ai mis quelques pages à m’y faire, mais je ne suis pas très habituée à la BD asiatique…
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Quelle horreur cette exploitation ! Voilà une manière originale d’aborder le thème mais, à ce que je vois, très réaliste, en effet !
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Oui, ça commence très fort pour présenter le personnage du « redresseur de torts », d’autant plus que les Coréens ne se perdent pas en circonlocutions, et peuvent être très très rudes.
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Je vais faire des envieuses : ma bibliothèque en a 5 ! je vais donc essayer le premier pour voir s’il me convient.
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Bravo, vivent les bibliothécaires rouennaises ! (bah, oui, le féminin l’emporte) Je serais curieuse de lire ton avis…
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Le dialogue au début de ton billet est très accrocheur et bien choisi et tu m’as donné envie de découvrir cette série de romans graphiques. Les 6 tomes sont disponibles dans ma BM, la chance!
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Quelle chance ! J’espère que tu trouveras le premier passionnant et que tu auras envie de continuer !
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J’ai emprunté, pour commencer, les 2 premiers.
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Les éditions Rue de l’échiquier ont un catalogue vraiment intéressant, c’en est une nouvelle preuve. Je note cette série, j’espère la trouver un jour.
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Tu as raison, leurs choix sont très intéressants, j’ai lu aussi quelques romans qui m’ont plu.
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je le note évidemment, ah KIM Sohee .. j’ai pleuré en voyant ce film !
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Je n’y ai pas pensé tout de suite en lisant, mais sur le monde du travail en Corée (dans les télécoms, pour le film) c’est un film très bien fait.
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Une proposition très intéressante (c’est dingue le nombre de BD/Romans graphiques qui abordent ce thème du travail… il y a vraiment de quoi faire), merci !
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C’est en parcourant mon étagère à lire que je me suis rendu compte qu’il traitait de ce sujet. Je croyais à une histoire de gangsters ! 🙂
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Rien que ton premier extrait donne le ton. Une BD coréenne (déjà, je ne résiste pas à cet argument) sur le monde du travail, je prends ! Merci pour cette découverte !
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Je savais qu’il y aurait des amateurs(trices). De prime abord, j’étais moins emballée, mais finalement je l’ai terminé en me précipitant pour vérifier qu’il se trouvait en médiathèque (rien !).
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Comme tu le dis on doit apprendre plein de choses en lisant cette série et c’est particulièment édifiant ! Mais alors déjà que je lis peu de BD le graphisme ne me plait pas du tout et la couverture me fait fuir…Mais miracle les deux premiers tomes sont dans ma médiathèque en ville alors je chercherai au moins à la feuilleter…Merci pour la découverte
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Ce qui est bien avec les BD, c’est qu’on peut facilement lire quelques dizaines de pages tranquillement à la médiathèque avant de charger son cabas ! 🙂
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Je n’aimerai pas travailler en Corée : son univers doit être impitoyable.
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Là, c’est au début des années 2000, j’espère que ça s’est amélioré depuis, mais je n’y crois guère…
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Il ne fait sans doute pas bon travailler en Corée !
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Les premières pages du roman graphique mettent tout de suite dans le bain avec un cas qui le montre bien.
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je ne sais pas si ce roman graphique est à me médiathèque si oui , je lirai volontiers cette série car le thème me plaît bien
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J’espère le revoir sur d’autres blogs, dont le tien ! 😉
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rien dans ma bibli non plus, dommage, ça m’intéresse bien.
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Cette série ne semble pas facile à trouver, dommage !
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les extraits sont intéressants, je vais le suggérer à la bibli, sait-on jamais!
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Ils vont peut-être trouver que ce n’est pas une nouveauté… quoique le dernier tome est sorti depuis peu, je crois.
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