« Je me suis souvent demandé si une mère pouvait détecter le moment où son enfant devenait adulte. Est-ce qu’il y avait des signes cliniques comme pour le déclenchement de la puberté, ou émotionnels comme le premier chagrin d’amour, ou temporels comme le jour de son mariage. »
Ayant lu ce roman de tout de même près de 600 pages, pour le mois afro-américain d’Enna, je ne vais pas passer sous silence mon avis, mais je ne sais pas trop quoi en penser, pour être tout à fait honnête…
Résumons sommairement : Ruth, sage-femme afro-américaine expérimentée s’occupe d’un nouveau-né dans un hôpital new-yorkais. Les parents, suprémacistes blancs, demandent à ce que seuls des membres blancs du personnel prennent en charge le nourrisson, mais une urgence oblige Ruth à intervenir. Le bébé ne survit pas, et les parents intentent un procès. La responsabilité devrait être celle de l’hôpital, mais seule Ruth se retrouve face à la justice. Son avocate, Kennedy (c’est son prénom), choisit de la défendre en laissant de côté l’aspect racial de l’accusation, alors que c’est bel et bien parce que Ruth est afro-américaine qu’elle se retrouve accusée…
« Il y a deux catégories de personnes chez les avocats de la défense : ceux qui croient pouvoir sauver le monde et ceux qui savent bien que c’est impossible. »
Le roman, par une construction somme toute assez habituelle dans les romans américains, alterne trois points de vue : celui de Ruth, qui élève seule son adolescent de fils, celui de Kennedy, jeune avocate jusque là cantonnée à des dossiers plus anodins, et celui de Turk, le père du bébé. Les parties les mettant en avant, lui et sa femme, rendent bien compte de la profondeur de la répulsion qu’ils peuvent inspirer, même si ce sont par ailleurs des parents aimants.
Chaque personnage est présenté avec son ambivalence, peut-être un peu trop démonstrative. C’est d’ailleurs ce qui m’a gênée dans ce roman, dont l’écriture est tout à fait agréable à lire, à la fois honnête et rigoureuse. La démonstration transparaît trop souvent, on comprend bien ce que ressent Ruth grâce à un paragraphe sur les petites vexations quotidiennes, mais un autre, et encore un autre viennent enfoncer le clou… Et il en va de même pour d’autres points importants du roman.
« Quand on commence à entrevoir les entrailles véreuses de l’Amérique, on a très envie de s’exiler au Canada. »
Cette citation se trouve dans la bouche de l’assistant de Kennedy, quand il trouve sur le net des renseignements divers en examinant le profil des jurés potentiels. J’ai vraiment eu du mal à lâcher le livre durant toute la partie qui concerne le procès de Ruth, de la préparation au choix des jurés jusqu’au dénouement final. Les moments aussi qui se déroulent au sein de la maternité de l’hôpital sont très intéressants, et l’arrestation de Ruth particulièrement saisissante. On sent une recherche très poussée dans tous ces domaines. D’excellents passages voisinent ainsi avec d’autres, sur la vie privée des personnages principaux, qui n’ont pas la force escomptée, et semblent un peu plaqués là parce que l’auteure n’a voulu négliger aucun aspect de la situation. Quant au dénouement… je ne peux rien en dire, mais vraiment, le choix de l’auteure m’a déconcertée.
Bon, ceci n’est que mon avis, et d’autres sont bien plus enthousiastes, j’en note pour vous deux ou trois ci-dessous.
Mille petits riens de Jodie Picoult, (Small great things, 2016) éditions Actes Sud (mars 2018) traduit par Marie Chabin, 592 pages.
Lisez donc les avis de Enna, Keisha ou Krol…
African american history challenge au cours du mois de février chez Enna.
Je l’avais lu à sa sortie et bien aimé cette histoire sur fond de rapports raciales et racistes, malheureusement très contemporains. J’ai lu par la suite « Pardonne-lui » de cette auteur, très différent et bien aimé également.
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C’est effectivement un thème très intéressant, plutôt bien traité… dommage que ce soit un peu appuyé.
Je ne suis pas sûre de relire l’auteure.
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La fin n’est pas à la hauteur et un peu décevante, oui.
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La fin n’est pas le seul bémol, pour moi, mais c »est vrai qu’elle ne m’a pas convaincue…
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Mais dis donc, ton avis rejoint complètement le mien, nous avons été gênées par les mêmes choses dont cette fin !!!
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Tout à fait, lorsque j’ai lu ton billet après avoir fini le roman, je m’y suis bien retrouvée… comme tu dis, un certain le roman « manque un peu de résistance », je crois que nous aimons lorsque certains aspects d’un roman ne sont pas trop décrits, et que l’imagination ou l’intelligence du lecteur est mise à contribution…
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Je vais lire « Mais leurs yeux dardaient sur Dieu » pour ce challenge. Pour celui-ci, je comprends que je peux passer mon tour… sans regrets !
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Je serai intéressée par ton avis… et puis, chez Zulma, je subodore que ça ne peut pas être un mauvais livre !
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Et pour moi c’est un coup de coeur, je n’ai pas été gênée par ce que tu relèves même si je peux les comprendre mais j’ai été emportée par l’histoire et les personnages. La fin est en effet un peu décevante mais encore une fois, elle n’a pas gâché mon plaisir. En tout cas merci de ta participation pour une LC improvisée 😉
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Je n’ai pas eu envie de l’abandonner, justement grâce à l’histoire et aux personnages, mais je me suis souvent trouvé agacée en cours de lecture… En tout cas, grâce à ce mois thématique, on fait bien des découvertes !
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C’est déjà bien des bons personnages et une bonne histoire 😉 j’aime les mois thématiques car on se plonge vraiment dans une ambiance!
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Quand le clou est enfoncé et enfoncé… ça m’énerve. Du coup, je pense passer. Anyway, j’en ai tellement entendu parler partout que j’ai l’impression de tout savoir sur ce roman.
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Ah bon ? Je n’en avais pas entendu parler tellement, me semble-t-il. C’est l’occasion du mois afro-américain et de la présence du livre en bibliothèque qui m’ont décidée.
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Drôle de fin, et un peu démonstratif, oui, mais on ne lâche pas ce roman!
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C’est sûr, on n’a pas envie d’abandonner Ruth !
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Pas une bonne pioche pour toi, ce roman.
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Bah, il y a pire… je ne me suis pas ennuyée, et j’ai aimé certains aspects. On ne peut pas adorer tous les livres.
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Je ne te sens pas convaincu. Comme tu le dis plus haut « on ne peut pas tout aimer » et c’est bien vrai 🙂
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Je suis tout de même contente de l’avoir lu… il soulève des points intéressants.
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Comme nous sommes souvent du même avis, je ne vais pas me précipiter ..
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Je ne t’y pousserai pas ! 😉
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tu ne débordes clairement pas d’enthousiasme et j’ai plutôt envie de te faire confiance.
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Je n’imagine pas que ce roman soit à ton goût…
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