Rentrée littéraire 2013
L’auteur : Rosa Liksom est née en 1958 en Finlande dans un petit village en Laponie, sous le nom d’Anni Tylävaara. Liksom est un pseudonyme (signifiant « comme » en suédois). Rosa Liksom parcourt l’Europe à partir de l’âge de 15 ans, commençant par la Scandinavie, la France, l’URSS où elle s’installe un temps. Serveuse dans les années 1980, Rosa Liksom profite des temps morts pour écrire, surtout des nouvelles traduites dans une quinzaine de langues. Elle a publié un roman, Kreisland, non traduit en français. Rosa Liksom est également peintre.
213 pages
Editeur : Gallimard (septembre 2013)
Traduction : Anne Colin du Terrail
Titre original : Hytti nro 6
Une jeune fille finlandaise s’installe dans un wagon-lit pour une traversée de la Russie soviétique, jusqu’à Oulan-Bator. Juste au moment du départ, un homme rejoint le compartiment et y prend ses aises. Admettant le fait de cette promiscuité forcée, le lecteur se trouve coincé lui aussi dans ce compartiment, heureux d’y échapper lors des arrêts ou quand la jeune femme regarde le paysage par la vitre maculée. En effet, l’homme est un rustre, ou du moins se complaît à passer pour tel, se curant les ongles, mangeant salement, assenant ses avis, racontant des histoires vécues plus dérangeantes les unes que les autres. La jeune fille s’échappe en pensée, revient aux derniers temps qu’elle a passés à Moscou.
J’ai été gênée par une certaine complaisance dans le sordide, notamment avec les éructations verbales de l’homme, mais pas seulement. Les descriptions sont aussi bien « chargées » et cela ne me semble pas très justifié, que, pour contrebalancer les beaux paysages naturels, les évocations de lieux habités soient trop souvent alourdies d’adjectifs à connotation négative, que la neige soit forcément souillée de cadavres d’animaux ou d’urine de chien ! D’ailleurs, d’une manière générale, ce roman est trop chargé d’adjectifs, ce qui me rend toujours méfiante.
Il s’en dégage toutefois un certain charme, un peu vénéneux, assez typiquement russe, dû davantage au rythme de l’écriture, aux images évoquées, qu’aux personnages, qui n’attirent pas la sympathie… Une sorte de film lent, contemplatif, se déroule sous les yeux du lecteur, rendant assez bien compte, j’imagine, du lent et long voyage à travers la Sibérie. Je reste un peu mitigée à l’issue de cette lecture, que j’ai toutefois poursuivie jusqu’au bout. J’ai même préféré la fin, sans que cela vous incite à croire à une fin qui sorte de l’ordinaire : non, elle est à l’image du reste du roman, avec un petit quelque chose en plus dans l’atmosphère, très ténu, qui laisse à penser que les personnages ont évolué… C’est assez subtil, et prouve aussi que l’écriture et la traduction sont les atouts principaux de ce texte.
Extrait : Au deuxième coup de cloche, elle vit arriver un homme vigoureux, aux oreilles en feuille de chou, vêtu d’une veste matelassée noire comme en portaient les ouvriers et d’une chapka blanche en hermine, ainsi qu’une belle femme brune et un adolescent qui ne la quittait pas d’une semelle. La mère et le fils, après lui avoir dit au revoir, partirent bras dessus, bras dessous vers le bâtiment de la gare. Le regard rivé au sol, l’homme tourna le dos au vent glacé, pinça une Belomorkanal, la porta à ses lèvres, l’alluma et la téta un moment avec avidité, écrasa son mégot sous sa semelle et resta là, debout, à grelotter. Au troisième coup de cloche, il sauta dans le train. La jeune femme le regarda s’éloigner dans le couloir d’un pas chaloupé, priant pour qu’il n’aille pas dans son compartiment. Vain espoir.
Après avoir hésité un instant, elle regagna sa place et s’assit sur sa couchette, face à l’homme qu’entourait un halo de froid. Ils restèrent silencieux, lui la dévisageant d’un air renfrogné, elle fixant, indécise, l’œillet en papier. Quand le train s’ébranla, le Quatuor à cordes n°8 de Chostakovitch jaillit des haut-parleurs en plastique du compartiment et du couloir.
Je ne sais pas… j’hésite.
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Il a tout de même pas mal d’atouts !
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Oui cette atmosphère lente et nostalgique m’a conquise, même si je comprends tes réticences…
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J’ai du mal avec les ambiances glauques, mais je suis allée jusqu’au bout… c’est bon signe.
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Tes réserves me font beaucoup hésiter.
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Si tu le croises en bibliothèque, essaye, tu sauras très vite si tu aimes ou non.
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Bonjour
Mon association « J’attends donc je lis » propose de publier des textes courts 5 fois par an. (Gratuitement, bien sûr !)
Vous pouvez tenter votre chance avec notre petit concours en proposant vos propres textes à cette adresse:
http://jattendsdoncjelis.unblog.fr/
Cordialement
Sabine, la présidente
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Merci, mais encore faudrait-il que je commence à écrire…
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je l’ai vu sur les présentoirs de la librairie Passage mais j’ai résisté ayant trop de choses en attente, à te lire je ne suis pas certaine de le lire
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Je conseillerais plutôt de l’emprunter « pour voir »…
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Je « tourne » autour depuis un petit moment, j’hésite encore…
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Peut-être te plairait-il, je réagis souvent mal aux ambiances un peu lourdes, que d’autres aiment.
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Tu me tentes souvent, Kathel, mais là, je dois dire que rien ne me donne envie dans ce roman. Pourtant, l’auteure parait intéressante, vu son parcours…
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Rien, pas même le voyage vers Oulan-Bator ? C’est ce qui m’a tentée, et c’est assez réussi, de ce côté-là.
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Encore un qui est dans ma pal. Décidément en ce moment tes lectures sont les futures lectures 😉
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Beaucoup de points communs, en effet ! Je viens d’attaquer Inside d’Alix Ohlin, il ne t’attendrait pas aussi, par hasard ?
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Cela me plaisisat, tu me fais hésiter (et puis la photo, ah bon, le transsiberien n’est pas si coloré…)(quoique, les rideaux et les tapis…)
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Il pourrait te plaire… ta bibliothèque l’aura peut-être, et le risque sera moindre. (quand aux couleurs, je ne les ai pas perçues ainsi dans le texte)
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Je l’avais repéré chez Hélène aussi, il vaut peut-être mieux l’emprunter à la bibli pour ne pas être déçue…
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ça me semble plus prudent… mais tu pourrais aimer.
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Hésitante moi aussi… et pourtant les romans qui nous mettent mal à l’aise comme ça sont souvent très réussis.
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J’ai abandonné certains romans parce que je m’y sentais bousculée… et ils ont été beaucoup aimé par les autres.
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Une belle écriture donc et c’est seulement tout de même l’essence de cet art.
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C’est son gros atout, qui a fait que j’ai tenu jusqu’au bout… et que j’en garde un souvenir pas si mauvais.
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Ce roman me semblait avoir bonne presse. Tu me fais maintenant douter.
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Il ne faut pas se fier à mon seul avis, je dois être trop sensible aux atmosphères… 😉
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Je devrais le lire prochainement, je suis sensible aux atmosphères,peut-être qu’il me plaire plus qu’à toi… Je l’espère en tout cas ;0)
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Tu peux te lancer dans ta lecture avec confiance, mon avis n’est… que le mien, et de plus, davantage mitigé que négatif ! 😉
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Hmmm… j’hésite. Ces paysages me tentent mais j’ai peur de trouver ça un peu too much…
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Il existe d’autres romans mettant en scène la traversée de la Sibérie, qui sont peut-être moins dérangeants…
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je ne suis pas certaine de céder aux charmes du russe lent et contemplatif…
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Mais peut-être aimerais-tu les personnages ?
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J’aime la couverture, mais pour le reste … De toute façon, depuis Les oreilles de Buster, je sais que ces auteurs du nord ne sont pas trop pour moi.
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Je n’ai pas trouvé cette auteure trop représentative des auteurs du nord, mais je ne suis pas une spécialiste, loin de là… 😉
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