Hiromi Kawakami, Les dix amours de Nishino

dixamoursdenishinoL’auteur : Hiromi Kawakami est née en 1958. Cette romancière japonaise est diplômée de l’université pour femmes d’Ochanomizu. Depuis ses débuts en 1994, elle est devenue l’un des écrivains les plus populaires au Japon, et l’un de ceux qui parviennent à être publiés et reconnus en Occident. En 2000, sa nouvelle Les Années Douces est récompensée par le prix Tanizaki. Parmi les traductions en français, on trouve également La brocante Nakano, Manazuru, Le temps qui va, le temps qui vient, toutes chez Picquier.
207 pages
Editeur : Picquier (mars 2013)
Traduction : Elisabeth Suetsugu
Titre original : Nishino Yukihiko no koi to bôken

Nishino raconté par les femmes de sa vie… De la toute jeune adolescente à la femme mûre, elles esquissent en creux le portrait d’un homme séduisant ou séducteur, qu’elles quittent parfois, dont elles tombent amoureuses ou non, qui se sentent plus ou moins proches de lui. Il faut dire que Nishino, que ces dix textes racontent en creux, est du genre insaisissable et cachant bien ses sentiments.
Ce sont pour moi des retrouvailles avec Hiromi Kawakami déjà lue dans La brocante Nakano et Manazuru, deux romans que j’avais appréciés pour leur ambiance feutrée et empreinte d’une sorte d’âme japonaise, comme on dit l’âme russe parfois. J’ai aussi retrouvé cette atmosphère suave dans les mangas de Jiro Taniguchi tirés des Années douces d’Hiromi Kawakami, de loin mon histoire préférée de l’auteure japonaise.
J’étais contente de dénicher ce dernier roman à la bibliothèque, mais mon enthousiasme est retombé comme un soufflé trop vite sorti du four ! Manque de vivacité, manque de rythme, les différentes amantes de Nishino ne se différencient pas tant que cela les unes des autres, on a plutôt l’impression d’une suite de nouvelles sans vraiment de lien et, qui plus est, dotées de dialogues un peu raplaplas… Nishino met tellement de temps à se dévoiler qu’il reste assez flou et inconsistant, et les déclarations concernant sa part de mystère n’ont pas suffi à me le rendre intéressant. La construction était pourtant prometteuse mais je ne me suis attachée à aucun personnage et me suis doucement, tranquillement ennuyée. Ce qui n’est pas vraiment ce que j’attends d’une lecture !


Extrait :
Lui qui est si peu loquace, comment expliquer qu’il n’ait pas du tout l’air rébarbatif ? On a l’impression qu’il lui suffit d’hocher la tête pour que son interlocuteur croie qu’il a prononcé dix mots. C’est en tout cas de cette façon que je ressentais les choses.
Il flotte autour de lui un climat mystérieux. Aucun autre garçon de la classe ne lui ressemble. J’avais l’impression que si l’on tentait d’avoir prise sur lui, on s’enfoncerait à l’infini, toujours plus loin, sans jamais pouvoir atteindre le Nishino qui devait exister au-delà de l’air qui l’enveloppait. Pourtant, l’atmosphère qui se dégageait de lui était douce, tiède, infiniment agréable. Une atmosphère qui faisait qu’insensiblement, ce qui se dégageait de sa présence donnait l’illusion de ne faire plus qu’un avec lui. Oui, une aura de cette nature.

Deux avis : Hélène, si elle lui trouve un certain charme, n’est pas très enthousiaste, Mango a aimé cette approche en biais d’un homme insaisissable…

20 commentaires sur « Hiromi Kawakami, Les dix amours de Nishino »

  1. Ton billet me fait donc beaucoup hésiter… J’ai adoré Les années douces, La brocante Nakano mais je n’ai pas aimé Manazuru. Cela m’avait surprise et depuis, je suis méfiante. On verra…

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  2. Dommage que ce soit ennuyeux, car dès que tu as parlé des Années Douces, je me suis dit que j’allais le lire, et puis au final …. non…

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