Voici quelques lectures non encore chroniquées. Il y a des lectures à ma convenance, d’autres moins, je vous laisse découvrir, en quelques mots, mes avis express !
Cécile Coulon, Le cœur du pélican
238 pages Editions Viviane Hamy (janvier 2015)
J’avais beaucoup aimé Le roi n’a pas sommeil, en particulier le style, mais aussi le cadre et les personnages aux cœurs sombres.
J’ai commencé Le cœur du pélican, mais mon engouement ne s’est pas renouvelé cette fois. Je ne pouvais m’empêcher en cours de lecture de relever mentalement les métaphores un peu exagérées ou les clichés forcés sur la vie en lotissement (qui me rappelaient une autre lecture qui m’avait laissé mitigée, celle de Arlington Park de l’anglaise Rachel Cusk). Je ne me suis pas attachée aux personnages, et n’ai pas insisté en me rendant compte qu’il allait surtout s’agir de la crise de quarantaine d’un sportif, coureur dont on ne comprend pas vraiment pourquoi il a été adulé.
Un extrait : Des hommes rouges accompagnés de femmes pâles. Des gens aux gilets et chemises trempés de sueur, aux sous-vêtements usés, aux fantasmes lointains. Leurs rêves consistaient à se retrouver devant les grillades achetées par lots de trente au supermarché. Ils rêvent de vivre dans une porcherie, pensait le père du jeune garçon, serrant des mains moites, embrassant des joues qui puaient le tabac, l’alcool fort et la nourriture froide.
Clara l’a trouvé puissant et percutant.
Iain Levison, Une canaille et demie
239 pages Editeur : Liana Levi (Piccolo, 2007)
Un petit boulot, Tribulations d’un précaire, Arrêtez-moi là, Trois hommes, deux chiens et une langouste… qu’il parle de ses expériences de travailleur intérimaire ou qu’il imagine les exploits de loosers dans l’Amérique rurale, j’aime toujours l’humour et le mordant de Iain Levison. Il me restait ce roman à lire. C’est la rencontre entre un braqueur de banque philosophe et rêveur, (qui se présente ainsi : « Je fais carrière dans la rétribution financière fondée sur l’armement. ») et un prof d’université opportuniste. Leur confrontation est percutante et se dévore avec plaisir. Tous les personnages ont de l’épaisseur, de la crédibilité… une lecture vraiment plaisante !
Sandrine aime aussi.
Je commence avec ce roman un petit tour des 50 états américains avec le New-Hampshire…
Jirô Taniguchi, Un zoo en hiver
232 pages Editeur : Casterman (2009)
Traduction : Corinne Quentin
Comme Iain Levison, mais dans un genre on ne peut plus différent, encore un auteur que j’aime à retrouver. Là, tout est douceur et nobles sentiments, ou presque (tout est dans le presque). Un jeune homme employé dans une usine de tissus part pour Tokyo et devient, par un coup de hasard, assistant mangaka. Il rencontre une jeune fille en fréquentant ses collègues, en les suivant lors de leurs virées nocturnes alcoolisées. Une partie de cette histoire est sans doute autobiographique, il se dégage un charme certain des dessins et des situations décrites. En outre, l’intérêt de voir de près comment travaillent les auteurs de manga ajoute une dimension à cette love story japonaise.
L’avis d’Hélène.
Nathacha Appanah, En attendant demain
192 pages Éditeur : Gallimard (janvier 2015)
J’avais repéré cette nouveauté à la Grande Librairie, et eu envie de découvrir une autre facette de Nathacha Appanah, après La noce d’Anna, très joli face à face entre une mère et sa fille.
Après un bref aperçu de la fin, le roman s’ouvre sur la rencontre d’Anita, jeune femme d’origine mauricienne et Adam, étudiant en architecture déraciné à Paris. Ils se comprennent, s’aiment, et s’installent dans les Landes d’où Adam est originaire. Des années plus tard, ils ont tout pour vivre heureux, quoique ayant l’un comme l’autre quelques regrets, lorsque Anita prend en amitié Adèle. Cette jeune fille sans papiers est originaire elle aussi de l’île Maurice. On imagine facilement que l’intrusion d’une tierce personne dans un couple un peu fragile va entraîner des complications. Toutefois, à partir de ce moment, les émotions des personnages me sont devenues étrangères et les événements dramatiques imaginés par l’auteur ne m’ont pas touchée, m’ont parus quelque peu artificiels et vides. Dommage !
L’avis de Mimi Pinson.