J’étais de sortie ce samedi, à la gare dès potron-minet, pour me rendre au festival du Premier Roman de Chambéry. C’était une première, et pas seulement pour les auteurs invités ! Chaque année depuis vingt-six ans, le comité de lecture de ce festival, qui a reçu Carole Martinez, Laurent Gaudé, Olivier Adam, présélectionne des premiers romans français, mais aussi anglais, italiens, espagnols, portugais, allemands et même roumains, chacun dans leur langue d’origine. Sur un grand week-end se succèdent tables-rondes et rencontres avec les auteurs invités.
Samedi, j’ai pu assister d’abord à une rencontre avec Julia Deck et Elizabeth Haynes, autour du thème « Passionnément, à la folie, pas du tout ? » J’ai écouté avec intérêt les explications de Julia Deck sur les personnalités de Viviane Elisabeth Fauville, me rappelant les subtilités de ce roman lu il y a quelques mois. J’ai découvert aussi l’héroïne de Elizabeth Haynes, affligée de nombreux troubles obsessionnels à la suite d’une histoire avec un type particulièrement pervers. Ce qui m’a donné envie d’en savoir plus, je suis donc plongée dans Into the darkest corner, thriller diabolique… J’ai trouvé par la suite qu’il était traduit en français, sous le titre Comme ton ombre, mais l’occasion de lire de nouveau en VO était à ne pas manquer ! Les deux romancières sont particulièrement intéressées par les faits divers, et les personnalités perturbées, même si elles traitent leurs histoires de manières très différentes.
Elizabeth Haynes, son traducteur, l’animatrice du débat, Julia Deck…
Après une petite visite à l’espace librairie, deuxième rencontre avec Raphaël Jérusalmy, dont j’avais apprécié sans retenue le premier roman Sauver Mozart, mélange d’humour noir et de petite histoire mêlée à la grande avec le journal d’Otto Steiner, de 1939 à 1940… Il échangeait avec Elisabeth Laureau-Daull qui publie Le syndrome du glissement sur une vieille dame qui se découvre rebelle alors qu’elle vient de s’installer dans une maison de retraite. Le thème de la résistance commun aux deux auteurs a donné lieu à des échanges passionnants, d’autant que ni l’un ni l’autre n’étaient avares d’anecdotes. J’ai apprécié de découvrir Raphaël Jérusalmy avec son look un peu baroudeur d’ex-agent secret, devenu libraire spécialisé en livres anciens. Il écrit un nouveau roman que j’attends déjà avec impatience !
Raphaël Jérusalmy, l’animateur du débat, Elisabeth Laureau-Daull…
La troisième rencontre du jour réunissait Julien Dufresne-Lamy pour Dans ma tête je m’appelle Alice et Pascal Morin pour Comment trouver l’amour à cinquante ans quand on est parisienne… Les plus perspicaces d’entre vous se prépareront déjà à objecter que ce roman n’est pas le premier de Pascal Morin, et ils auront raison ! Il fait partie en effet des auteurs qui, venus une première fois à Chambéry, sont invités à revenir ! Cette troisième rencontre était tout à fait intéressante aussi sur le thème des vies ordinaires, mais décalées, avec des histoires qui tordent gaiement le cou aux clichés… Il faut que je mette la main en particulier sur cette histoire de parisienne quinquagénaire déjà repérée ici ou là et qui semble avoir tout pour me plaire !
Pascal Morin, Julien Dufresne-Lamy, l’animateur…
Que des bons souvenirs donc de cette journée malgré le temps de novembre où n’ont percé que de minces rayons de soleil… Je sens que ce festival à l’ambiance sympathique et bon enfant va devenir un de mes incontournables et me permettra de lire encore un peu plus de premiers romans ! J’en profite pour vous rappeler le billet de conseils de lecture « jeunes auteurs à suivre » où vous trouverez de nombreux titres à ajouter à vos listes…
Un des lieux du festival, et le site officiel.