« McMann décida de m’envoyer à Sophis un week-end, pour explorer les lieux et prendre un premier contact. Si les choses paraissaient prometteuses, il viendrait lui-même sur place plus tard avec un ou deux étudiants de maîtrise qui avaient l’intention de participer à ce travail. Si ça tournait mal, ou si je me ridiculisais, ils pourraient modifier leur approche en conséquence. Autrement dit, j’étais plus ou moins remplaçable. »
Voici une lecture plus distrayante et légère que les précédentes, sans toutefois manquer de profondeur. Deux professeurs d’université, l’un, Tom McMann, assez établi quoique controversé, l’autre, Roger Zimmern, plus jeune, décident de se lancer ensemble dans une étude d’un groupe limité de personnes. L’idée est de voir comment ils réagissent à une situation de différend au sein du groupe. Vont-ils se scinder, ou rester soudés ? Le groupe choisi, les Chercheurs de Vérité, se réunit autour d’une jeune fille aux talents de médium, qui prétend communiquer avec des entités extra-terrestres. Ils se font admettre dans le groupe, sans tout révéler de leurs intentions, et commencent leurs observations, rapportée par le très sérieux Roger. Celui-ci met du temps à voir, lorsqu’il prend un peu de recul, sa recherche comme « une étude sociologique à court terme offrant des aspects comiques distrayants. » Cela, le lecteur l’a déjà vu depuis longtemps, et c’est tout le sel du roman.
Mais ça n’est qu’un court moment qu’il voit les choses comme finalement le lecteur les voit, le reste du temps il prend cette recherche avec sérieux, voire gravité. Jusqu’au moment où il commence à douter du comportement du professeur McMann…
« Par certains côtés, c’était sans doute plus drôle d’être chercheur de Vérité que professeur de fac. »
Mon choix pour ces retrouvailles avec Alison Lurie, auteure que j’ai beaucoup aimée et lue il y a une vingtaine d’années, s’est porté sur Des amis imaginaires que je n’avais pas lu. Je n’avais pas remarqué qu’il traitait de sociologie, et d’un phénomène de type sectaire, et j’espérais qu’il était aussi vif et subtil que les autres romans lus, et que j’aimerais toujours ce genre de lecture.
Je peux affirmer n’avoir pas été du tout déçue de me replonger dans l’univers d’Alison Lurie. L’étude très fine d’un groupe et de ses croyances se mêle avec habileté au thème de la vérité, ici particulièrement fluctuante, avec beaucoup de finesse et d’humour. Les personnages des exaltés que les sociologues observent sont assez ordinaires pour que le comique fonctionne bien, et les deux professeurs ayant du mal à garder leur neutralité, s’ensuivent des situations tout à fait cocasses. Faire sourire sur des sujets de réflexion portant sur la nature humaine, et ses travers, c’est ce que réussit très bien Alison Lurie, dans ce troisième roman.
Des amis imaginaires, d’Alison Lurie (Imaginary friends, 1967), éditions Rivages, 2006, traduction de Marie-Claude Peugeot, 384 pages
Lu par Keisha il y a quelque temps.
C’est lecture commune autour d’Alison Lurie aujourd’hui, allons voir chez Aifelle ce qu’en disent les autres lecteurs ou lectrices !
Je l’ai lu, mais je ne me souviens pas de l’intrigue. Il est toujours dans ma bibliothèque, à suivre … Pas de déception chez moi non plus avec un autre titre. Elle résiste bien au temps Alison Lurie 🙂
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J’étais contente de mon choix, ces deux personnages masculins sont vraiment bien croqués, et la fin tout à fait malicieuse.
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Ah oui à relecture c’est un bon opus!
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Je souriais en recherchant des extraits à noter pour le billet… une chouette lecture !
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Tu me donnes très envie de lire (ou peut etre de relire) ce titre. Allison Lurie baigne pour moi dans un doux souvenir : des ambiances et des analyses assez fines du milieu universitaire nord américain.
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J’aime bien son humour tout en finesse. dans Des amis imaginaires, les portraits sont vraiment réjouissants !
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Je ne connais pas du tout ….. A découvrir apparemment 🙂
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Mais attention, si tu en lis un, tu risques d’avoir envie de continuer ! 😉
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Je viens de regarder il y a Femmes et fantômes à la bibliothèque (nouvelles)…. Peut-être une bonne entrée en matière 🙂
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J’ai lu pour ma part « un été à key west » il est vrai que c’est très fin
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Je ne savais pas si j’apprécierais toujours son humour, eh bien, ça a très bien fonctionné !
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et voilà Lurie à l’honneur par le bienfait des lectures communes, une auteure que j’ai beaucoup lu et puis plus du tout j’ai aimé ses romans et nouvelles mais je n’ai pas grande envie de les relire
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Je n’aurais pas eu spontanément envie de la relire, mais c’est une bonne occasion, cette lecture commune. De plus, j’ai fait une découverte avec ce roman que je n’avais pas lu.
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Un autre titre à noter de cette auteure, alors. Merci.
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Je le conseille, il change des autres par certains aspects : personnages principaux masculins, intrigue extérieure au milieu universitaire…
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Je viens de publier mon billet à mon tour, sur un autre roman ! En lisant tous vos billets je découvre cette autrice que je ne connaissais pas du tout avant la proposition d’Aifelle !
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C’est sympa, cette lecture commune, qu’on connaisse déjà l’auteure ou non !
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Celui-ci me tente plus que les autres présentés par les autres blogueuses…
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J’ai vraiment passé un bon moment, et ce jusqu’à la fin, très bien trouvée !
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Je n’ose pas avouer que je n’ai jamais entendu parler d’Alison Lurie (la honte !)
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Tu as dû penser que c’était de la littérature pour « dames » ! 😉 Quand je la lisais régulièrement, c’était pour moi une sorte de David Lodge américaine au féminin.
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D’après ton billet, je pourrais tout à fait me laisser tenter par celui-là…
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Il a bien des atouts, et ne fait pas trop son âge ! 😉
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Lu il y a très très très longtemps quelques livres d’Allison Lurie mais je ne m’en souviens plus trop… Il faudrait que je m’y replonge.
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Nous (les plus de… cinquante ?) en sommes toutes un peu au même point. Après une période Alison Lurie, nous sommes passées à autre chose.
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C’est le livre d’Alison Lurie que j’avais le moins aimé mais ton billet me donne envie de lui redonner une chance avec une relecture. Je vais aller voir les autres avis chez Aifelle, j’ai beaucoup lu Alison Lurie à un moment, j’étais fan !
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Il m’a bien convenu à ce moment de ma vie de lectrice… cette histoire d’extra-terrestre avait dû m’en éloigner il y a vingt-cinq ans ! 🙂
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Moi aussi j’aimais beaucoup Alison Lurrie. Pas relu depuis et pas lu celui-ci ou alors il ne m’a rien laissé. Tu as raison de dire qu’elle fait souvent penser à un David Lodge féminin américain !
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Celui-ci n’est pas le plus connu, mais son thème original m’a bien plu.
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