« A peine quelques minutes plus tard, Conde comprenait que ses réflexions sociologiques de philosophe existentiel tropical n’avaient guère d’avenir dans le pays excessif et léger où il était né, où il vivait, et dans lequel la logique ne répondait à aucune loi. »
Les temps sont durs pour Mario Conde : il voit ses soixante ans approcher, et son commerce de livres d’occasion ne marche guère. Contacté par un ancien camarade de classe, qu’il avait oublié d’ailleurs, il se voit confier une mission, celle de retrouver une statue de Vierge noire qui a été volée au domicile du plaignant. Le voleur lui est connu, il a opportunément disparu, mais l’aide de Mario Conde sera utile pour lui mettre la main dessus et récupérer cette statue à valeur sentimentale. Mario plonge donc dans le milieu des marchands d’art de la capitale cubaine.
« Il est absurde de croire que l’on a vécu en marge de l’Histoire ou même de le prétendre. Penser que l’Histoire vous a oublié revient à ignorer que, par-delà votre volonté, vous faites partie de la réalité ingouvernable qui vous entoure. »
Parmi les romans de Leonardo Padura, existe une série de romans policiers classiques avec pour personnage principal Mario Conde, ex-inspecteur qui enquête plus ou moins en tant que détective, quand il ne vend pas des livres d’occasion. D’autres romans sont plus basés sur des faits historiques comme Hérétiques, que je n’ai pas lu ou L’homme qui aimait les chiens, qui m’a beaucoup plu. Jusqu’alors j’ai aimé l’ambiance de ses policiers, la description de la vie cubaine, des agapes bien arrosées de Conde et ses amis, des lieux où le mènent ses enquêtes, elles-mêmes agissant plus comme prétextes à parler du quotidien des Cubains.
Cette fois, le roman mélange les deux lignes directrices : une enquête de Mario Conde mêlée à des personnages historiques, liés d’une manière ou d’une autre à la statue disparue. Et finalement, ce mélange des genres ne m’a qu’à moitié convaincue. J’ai lu le roman sans difficultés et l’ai même trouvé assez plaisant, mais j’ai ressenti quelques longueurs et le style, ou peut-être la traduction, m’a parfois laissée dubitative : je n’ai pas l’habitude que le sens de certaines phrases m’échappent chez Leonardo Padura, et d’être obligée de les relire deux ou trois fois sans trop que cela m’éclaire. Pourtant, le thème de l’art, que ce soit à propos des différents types de vierges noires, ou de l’art cubain contemporain, est très intéressant. Le tiraillement des Cubains entre quitter l’île pour une vie meilleure ou y rester malgré tout, est très bien rendu aussi.
Ce ne sont pas les parties historiques qui me posent problème, elle sont plutôt intrigantes et toujours écrites de manière à transporter instantanément, et avec virtuosité, dans le passé. Non, c’est l’enquête qui manque un peu de dynamisme, et qui s’étire en longueur, entrecoupée de repas et de litres de rhum, qui n’ont pas toujours suffi à me téléporter à La Havane.
Enfin, je chipote, ça n’a rien de rédhibitoire et l’ensemble forme un roman prenant et dont le ton pimenté d’humour fonctionne très bien.
La transparence du temps de Leonardo Padura, (La transparencia del tiempo, 2018) éditions Métailié, 2019 et Points, 2020, traduction d’Elena Zayas, 518 pages.
Les avis de Delphine-Olympe, de Keisha et de Valentyne.
Ce roman entre dans le cadre du challenge « En Amérique Latine » chez Goran et Ingannmic, ainsi que du Mois du polar chez Sharon et de l’Objectif PAL chez Antigone !
Comme je n’ai rien lu de lui, je note que ce n’est pas par celui-là qu’il faudrait commencer.
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Ce n’est que mon avis, mes copines blogueuses ont beaucoup aimé ! 😉
Sinon, pour commencer, je dirais peut-être « Passé parfait » le premier des « Quatre saisons à La Havane ».
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Pour participer à ce mois, hélas je n’ai pas trop d’envies, car j’en ai lu pas mal!
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Contrairement à toi, j’en avais pas mal dans ma pile à lire : des envies jamais concrétisées ! D’autres billets sont à suivre, donc.
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On chipote toujours quand on est un peu déçu par un auteur qu’on a apprécié dans d’autres romans.
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C’est tout à fait ça, il y a un phénomène d’usure, surtout si l’auteur est toujours un peu dans le même registre…
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Bravo, tu fais d’une pierre trois coups ! Merci pour cette première participation (je sais que ce n’est pas la dernière). Comme je l’indique sur mon blog, il est sur ma PAL, mais je ne suis pas sûre de le lire dans l’immédiat, je vais sans doute privilégier pour cette fois la lecture d’un titre de Padura moins long..
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J’ai dû faire des choix aussi, entre les lectures plus ou moins urgentes, et ce mois qui me parle beaucoup et me permet de sortir un peu de mes sentiers battus !
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Bonjour Kathel, pas mon préféré de Padura mais c’est un bon roman que je recommande. http://dasola.canalblog.com/archives/2019/03/25/37206948.html Bonne après-midi.
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Dans l’absolu c’est un bon roman, si on compare à d’autres Padura, il n’est pas tout à fait aussi enthousiasmant.
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idem pour moi je l’ai lu sans vraiment accroché, sans passion aucune Mario Condé vieillit un peu je crois
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Mais qui vieillit ? L’auteur ou son personnage ? Je me suis aussi posée la question… 😉
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L’ayant lu il y a déjà 2 ans, je n’ai plus tous les détails en tête, aussi je ne vois pas vraiment à quelles phrases, par exemple, tu fais allusion. Tout m’avait paru clair, me semble-t-il 🙂
En revanche, je suis d’accord avec toi, peut-être quelques longueurs en ce qui concerne l’enquête elle-même. Mais ce qui m’avait intéressée dans ce roman, au-delà de l’intrigue, c’est l’ambiance de Cuba, que l’auteur restitue très bien, et surtout l’évolution que cette île a connue au fil du temps pour arriver à une situation aujourd’hui très dégradée. Et ça, ça me semblait très réussi.
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Je n’ai pas noté les phrases en question, mais ça s’est produit à plusieurs reprises, assez pour m’agacer un peu…
Quant à l’ambiance, et la situation à Cuba, c’est intéressant et réussi, tout à fait d’accord, mais déjà présent dans ses livres précédents, parce que malheureusement, c’est une situation qui dure !
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Je note qu’il vaut mieux commencer par Passé parfait 😉
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Celui que je viens de lire ne serait pas mal pour commencer non plus, je pense que je finis par trouver que ses romans sont un peu redondants les uns par rapport aux autres. Donc, avec l’attrait de la nouveauté, La transparence du temps doit être très bien !
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Je l’ai lu, pas encore commenté… Faudrait que je m’y mette !
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Je lirai ton avis avec intérêt.
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J’ai repéré « Les brumes du passé » (je crois) il y a fort longtemps, je n’exclue pas de le lire ce mois-ci. Le livre que tu présentes est alléchant sur le papier, mais ton avis un peu tiède me donne plutôt envie de me tourner vers d’autres titres.
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J’ai beaucoup aimé Les brumes du passé, mais ne me souviens plus s’il fait partie des Quatre saisons à La Havane. En tout cas, il y a du choix parmi beaucoup de bons romans…
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Bravo, tu entres tambour battant dans le challenge d’Ingannmic et Goran ! Ceci dit, je ne suis guère tentée par ce livre, et comme je ne connais pas l’auteur, j’aimerais le découvrir avec un autre titre.
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J’ai l’impression de détourner tout le monde de ce roman, pourtant pas si mal… Mais bon, j’ai lu pas mal de Padura et je commence peut-être à me lasser un peu.
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Je vais lire un Padura pour le mois de la littérature sud-américaine. J’en ai déjà lu un avec Mario Condé et je me souviens que j’avais bien aimé.
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Je lirai ton avis avec intérêt.
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Comme toi, j’avais aimé L’homme qui aimait les chiens, alors un nouveau roman de l’auteur, même avec des longueurs, ne se refuse pas.
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Je suis un peu seule à avoir senti des longueurs, alors, tu peux y aller !
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J’avais adoré Les Brumes du passé, mais j’étais à Cuba quand je l’ai lu, ça doit jouer !
http://doucettement.over-blog.com/2019/08/les-brumes-du-passe-de-leonardo-padura.html
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Les brumes du passé, je l’ai beaucoup aimé aussi… je crois que je commence à me lasser un peu de cet auteur, ça arrive.
Et quel beau voyage ce devait être, d’aller à Cuba !
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Je ne connais pas cet auteur (enfin, uniquement de nom).
Je pensais participer à ce challenge mais ce ne sera pas pour cette année. Je vais découvrir les lectures des autres 🙂
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Tu vas pouvoir prendre des idées de lecture, c’est déjà très varié !
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Merci pour ta participation.
Il est dans ma PAL mais je ne sais pas du tout quand je le lirai.
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Son tour viendra !
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La parution de ce livre avait été l’occasion d’une rencontre mémorable avec l’auteur dans la petite librairie que je fréquentais à Boulogne avant de déménager. Personnage absolument passionnant ! J’étais repartie avec l’un de ses opus, plus anciens car je souhaitais découvrir son personnage plus en amont. Lecture fort sympathique mais je ne me sens pas d’attaque pour toute la série. Je picorerai selon l’envie 🙂
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Ce devait être chouette ! Je crois qu’il est déjà venu aux Quais du Polar à Lyon, mais je l’ai raté. Il faut dire que ces dernières années, les rencontres attiraient un monde fou.
Sinon, tu fait bien de picorer, ses romans s’y prêtent tout à fait.
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Bon, j’y viendrai, mais tu me confirmes qu’il n’est pas prioritaire. J’ai tellement aimé Hérétiques !
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Il me restera à lire Hérétiques (et pour La transparence du temps, c’est peut-être moi qui n’étais pas assez réceptive).
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Je ne retiendrai pas le titre, mais le nom de l’auteur oui ! Toujours agréable de voyager en littérature, et Cuba, c’est franchement tentant et toujours intéressant !
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Pour découvrir l’auteur, pourquoi pas ? Puisque mon problème avec ce roman est peut-être que je commence à me lasser de cet univers (après une dizaine de romans).
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Ah mince ! Mais c’est une série qui semble intéressante dans son ensemble, et je ne connaissais pas. Merci pour la découverte !
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L’ensemble de l’œuvre de l’auteur est intéressant, mais j’en ai beaucoup lu, il n’a plus pour moi l’attrait de la nouveauté.
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je viens de le finir, c’était mon premier de l’auteur, et j’ai apprécié! Quelques longueurs peut-être, touffu, j’ai mis plus de temps à le lire que ce que je ne pensais, mais un avis très positif!
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J’ai un peu plus ressenti les longueurs parce que je connais plutôt bien l’auteur, je dois avoir lu sept ou huit de ses romans.
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