« – La mélancolie est un mode de résistance, déclara Yu.
Comment rester lucide dans un monde où l’on a perdu la raison et qui se laisse entraîner par le démon de la dépression individuelle ?
Schubert est avec nous, ici et maintenant. Il est notre contemporain.
C’est ce que je ressens profondément. »
Un jeune Japonais voit sa vie basculer un jour de 1938. Alors qu’il assiste tranquillement, en lisant un livre qui le passionne, à la répétition du quatuor dont fait partie son père, des soldats les interrompent et les emmènent brutalement pour les interroger. Rei, le jeune garçon, a eu le temps de se cacher dans une armoire, et ne pourra que récupérer le violon brisé de son père, qu’il ne reverra jamais.
Je pense qu’il ne faut pas en savoir plus pour commencer ce roman, mais vous trouverez facilement ailleurs des résumés plus étoffés. Sachez que le roman va amener à changer d’époque et de continent, ce qui n’est guère étonnant, pour qui connaît un peu Akira Mizubayashi, auteur d’origine japonaise écrivant en français qui s’est fait apprécier par les lecteurs avec Une langue venue d’ailleurs. Pour moi, c’était la première fois que je lisais cet auteur, et je n’ai pas été aussi enthousiaste que d’autres, ou que j’aurais imaginé l’être.
« Rei éprouva comme une brûlure d’estomac, une chaleur acide, à la fois intense et diffuse, qui vous monte à la gorge. Un énorme bloc d’émotions glacées se mettait à fondre peu à peu sous l’effet de cette chaleur intérieure dormante, semblable à celle d’un ours noir d’Amérique en somnolence hivernale, s’éveillant lentement, s’activant progressivement au fur et à mesure de l’arrivée tant attendue du printemps. »
Pourtant la construction du roman atteint son but avec cette scène qui marque à jamais le jeune garçon, ce que l’auteur exprime en la faisant revenir, cette scène, à plusieurs reprises, de points de vue différents. Mais malgré les événements dramatiques qui sont racontés, alternant toutefois avec des passages beaucoup plus calmes, les émotions n’ont pas surgi à la lecture, surtout lorsque l’écriture les suggérait. Si je suis restée à distance des personnages, j’ai été très intéressée par ce que le roman a de typiquement japonais, par les réflexions sur la langue et l’histoire du pays avant la seconde guerre mondiale. J’ai apprécié aussi ce qui avait trait à la musique, à la fabrication des instruments à cordes, et à la littérature.
Les thèmes évoqués sont de ceux qui m’intéressent souvent dans les romans, l’exil forcé, le rapport père-fils, le deuil, la force de la musique, mais des révélations qui n’en sont pas vraiment, des coïncidences un peu forcées, des caractères un peu trop lisses, en ont fait pour moi une lecture agréable mais pas inoubliable.
Âme brisée de Akira Mizubayashi, Gallimard, août 2019, 256 pages.
Mumu dans le bocage l’a trouvé magnifique.
J’ai toujours « une langue venue d’ailleurs » dans ma PAL, donc je n’en rajoute pas. Bizarrement, j’étais sûre qu’il allait beaucoup me plaire, mais je n’arrive pas à m’y mettre. La lectrice est un animal imprévisible 😉
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Mais oui, il va falloir le sortir, je suis curieuse de ton avis !
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Une langue venue d’ailleurs fut un coup de coeur pour moi.
Mais je n’ai pas réussi à bien entrer dans âme brisée et j’ai rendu le livre à la bibli
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Peut-être aurais-je dû commencer par Une langue venue d’ailleurs… Je suis un peu rassurée que tu n’aies pas accroché à son dernier roman.
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Ce roman m’a beaucoup touchée même si ce n’est pas un coup de cœur mais j’ai surtout été éblouie par l’écriture épurée qui reflétait bien les émotions et le personnage de Rei est très émouvant…… 😉
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Je me rends compte que je suis passée à côté de l’émotion… et que je n’ai apprécié l’écriture que par moments.
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Je ne connais pas cet auteur, mais j’avoue ne pas être tentée. Et puis je sors tout juste d’un roman prenant racine dans le nazisme, donc j’ai besoin d’autre chose !
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Ce n’est pas un roman trop dur, mais pas joyeux non plus (à moins peut-être de connaître très bien les morceaux de musique cités et de les « entendre’ en lisant)
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je ne l’ai pas encore lu mais il est à mon programme depuis pas mal de temps: musique Japon histoire…
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Il semble avoir tout pour te plaire, alors…
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Une belle lecture pour moi. L’architecture du livre est plus occidentale que japonnaise
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Oui, sans doute, mais cela ne m’a pas trop touchée…
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J’avais beaucoup aimé la délicatesse de ce roman, son atmosphère ( avec mention spéciale pour les passages décrivant la musique ). Je comprends toutefois la distance que tu as pu ressentir au cours de ta lecture. De l’auteur, j’avais adoré Petit éloge de l’errance.
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Après Le bal des ombres qui m’a vraiment ravie, plusieurs livres m’ont paru fades… je suis restée de marbre ! 😉
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J’ai le même sentiment que toi sur ce roman, que je n’ai même pas pris la peine de chroniquer tant je n’avais rien à en dire. Une jolie histoire dont les personnages n’ont pas beaucoup d’épaisseur…
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Tout à fait d’accord, mais d’autres lecteurs se sont attachés aux personnages… ce sont les mystères de la lecture…
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Comme Papillon et comme toi… Jolie (un peu trop ?) histoire mais des dialogues vraiment mièvres et rien de marquant. En plus, ma sensibilité musicale est quasi inexistante donc je ne pouvais pas me raccrocher à cet aspect.
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Je me sens moins seule à être restée extérieure au livre… et aux dialogues, tu as raison de le souligner.
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Les avis sont partagés d’après les commentaires.
On verra s’il croise ma route, je ne le retiens pas forcément.
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Je l’ai croisé à la bibliothèque, et j’ai tenté : ce n’est pas une catastrophe, mais pas l’enthousiasme.
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Je ne connais pas du tout cet auteur. Je viens d’aller voir sur Livraddict, ses livres sont très bien notés ! Il a l’air apprécié. Je ne sais pas s’il est pour moi en revanche.
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C’est vrai que l’auteur est apprécié dans l’ensemble, mais je ne suis pas sûre non plus que tu aimerais. (du moins, pour ce roman)
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Eh bien je m’arrête plutôt au « Bal des ombres », dans ce cas..
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Tu fais bien !
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Les thèmes me plaisent, donc je me laisseraitenter si je croise ce roman, je crois.
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Mais oui, il me semble que si tu n’en attends pas trop, il pourrait te plaire.
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Encore un auteur à découvrir mais je suis parfois hermétique au charme japonais.
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Ce n’est pas typiquement japonais, dans ce cas…
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Coup de cœur pour moi ; bon weekend 🙂
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Tant mieux ! Ce serait triste qu’il déplaise à tout le monde. 😉
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J’avais été véritablement soufflée par Une langue venue d’ailleurs, un coup de foudre. Bien sûr, j’ai acheté son dernier roman dès sa parution… mais pas encore lu.^^ Je me le garde précieusement sous le coude. J’espère ne pas être déçue.
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Je serai curieuse de lire ton avis !
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Je garde un très doux souvenir de cette lecture, et de ce violon cassé.
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Un peu plus que doux pour moi, un peu terne…
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Je n’ai jamais lu cet auteur mais la découverte est tentante malgré ton retour mitigé.
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Tu peux tenter, les avis enthousiastes sont plus nombreux que les mitigés !
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Très contente de lire ton billet plus mitigé car je viens moi-même de publier le mien et… j’ai le même avis !!
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Je vais voir ça !
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