« Elle est un peu désuète, quand on l’évoque, cette France. Elle est vieille France. Mais il y a en elle quelque chose qui m’émeut comme des photographies anciennes. Comme un tiroir, dans une maison de campagne, qu’on n’a pas ouvert depuis longtemps – comme les pauvres objets qu’on en sort, pas forcément cassés, mais fragiles d’être devenus aussi inutiles sous leur couche de poussière. »
Comme cela arrive à la suite d’une lecture enthousiasmante (je vous renvoie au billet précédent si vous ne l’avez pas lu), les lectures suivantes paraissent un peu languissantes. De plus, pour rompre avec mes habitudes, j’ai enchaîné plusieurs romans français, alors qu’en je n’en lis pas régulièrement, dont ce roman de Vincent Message.
Je n’aurais peut-être pas dû !
En tout cas, j’avais un bon a priori. J’avais lu et beaucoup apprécié l’idée, l’écriture et le résultat de son précédent roman : Défaite des maîtres et des possesseurs, une dystopie passionnante. L’auteur revient avec ce roman à Paris au début des années 2010. Cora Salme retrouve, après la naissance de sa fille, la compagnie d’assurances Borélia où elle travaille au marketing. Elle se rêvait photographe, elle a tout de même trouvé ses marques dans cette entreprise somme toute assez humaine. Mais un changement de direction amorce des bouleversements, surtout pour ceux qui sont soit un peu frondeurs, soit un peu marginaux ou moins performants que les autres, pour ceux tout simplement qui n’ont pas les dents assez longues…
Ce roman à la superbe écriture, sinueuse et détaillée, se lit facilement, avec une atmosphère qui pourrait être celle d’un thriller, tant le monde de l’entreprise peut être violent. Il alterne les retours en arrière sur la vie de Cora avec la progression de son actualité. Je me suis facilement coulée dans le texte, et vers le milieu, ai adoré tout le chapitre 8 qui adopte une rupture de ton et d’ambiance et semble mener sur autre chose. Mais il est suivi aussitôt d’un chapitre qui constitue la chronique d’une dégringolade prévisible avec l’annonce d’un plan d’optimisation, joli mot pour une très vilaine proposition du comité de direction visant à réduire les frais de toutes les manières possibles, y compris celle consistant à se passer du personnel le moins productif.
Ce chapitre commence par la très jolie citation page 286 « Lorsque j’ai commencé à écrire cette chronique, il y a un an et demi maintenant, j’ai dit que l’histoire de Cora était une toute petite histoire parmi toutes les histoires du monde. Et puis, dans la foulée (je viens de relire ces lignes-là), qu’il n’y a pas de petite histoire, que toutes les vies sont dignes d’être commémorées. Je rêve d’un monde où on se raconterait les vies humaines les unes après les autres, avec assez de lenteur, d’incertitudes et de répétitions pour qu’elles acquièrent la force des mythes. »
Passant ensuite par des hauts et des bas, par des passages un peu longs ou plus prévisibles ou par de vrais coups de poing, le roman m’a menée à une fin puissante et assez inattendue, qui conclut finement le roman. Même si mon avis ne déborde pas d’enthousiasme, je pense que Cora dans la spirale plaira à beaucoup de lectrices et lecteurs, même les plus exigeants, qui veulent comprendre le monde du travail et ses rouages inexorables, comparés à la fragilité de l’humain.
Cora dans la spirale de Vincent Message (Seuil, 2019, paru en collection Points en 2020), 490 pages.
Krol a adoré ce roman, Papillon et Une comète sont séduites aussi, je vous conseille de lire leurs avis.
Je l’avais noté à sa sortie mais le sujet Mme faisait rebasculer dans un épisode professionnel que j’ai connu et souffert…. Alors peut être oui un jour mais il y a des souvenirs qu’on ne veut pas raviver 😉
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Je comprends ça, effectivement, il vaut peut-être mieux que tu ne t’y risques pas.
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Eu plusieurs fois en main car au vu de ton billet nuancé, je ne craquerai toujours pas
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Il me semble qu’il pourrait te plaire, pourtant…
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J’ai comme toi été passionnée par « Défaite des maîtres et possesseurs ». J’ai donc entamé celui-ci plutôt confiante .. et je l’ai abandonné au bout de 80 pages à peu près. Je n’arrivais pas à entrer dedans, ça ne démarrait pas et puis j’ai travaillé en entreprise et tout ce langage et les illusions de ceux qui croient un peu trop facilement au système m’a ennuyée. Je dis toujours que je vais le reprendre, mais j’en suis de moins en moins sûre.
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Je trouve que ça démarre vraiment vers la page 250, je sais, ce n’est pas très encourageant… Pour moi qui n’ai pas connu ce monde de l’entreprise, je n’ai pas ressenti d’ennui au début, mais un intérêt moindre que pour la suite.
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Merci pour le lien. Globalement tu l’as plutôt apprécié… En tout cas ta chronique est plus positive que négative.
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Oui, à relire quelques pages pour écrire mon billet, l’écriture m’a tellement épatée que je ne peux qu’être positive. Même si j’ai trouvé quelques longueurs ou détails superflus.
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Ce que tu en dis me rend au final plutôt curieuse ! C’est le genre d’histoire qui je pense pourrait me toucher.
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La curiosité m’a poussée aussi à le lire, et je ne le regrette pas.
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Le monde l’entreprise, pas trop envie. Remarque, le précédent m’a plu, ainsi que Les veilleurs
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Il faudrait que je lise Les veilleurs… enfin, quand je saurai de quoi il s’agit dans ce roman, je suis curieuse, l’auteur explore des univers très différents !
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Je l’ai incroyablement aimé … et pourtant c’était mal parti. Je me suis accrochée … quel livre !!!!
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C’est aussi le démarrage qui a été lent, et quelques chapitres ensuite… mais globalement, j’ai aimé.
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Un roman très percutant, j’en garde un excellent souvenir en dépit de quelques longueurs. J’ai aussi trouvé le final très réussi.
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Il y a quelques chapitres vraiment marquants…
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Il me tente bien, mais le monde de l’entreprise me déprime déjà tellement comme ça que je ne suis pas sûre qu’il me remonte beaucoup le moral en ce moment !
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Je peux te dire que ce roman n’est pas totalement déprimant, le personnage de Cora est vraiment intéressant.
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Ce roman m’avait beaucoup interpellée à sa sortie puis je l’avais un peu oublié… Je ne suis plus aussi certaine de vouloir le lire désormais, mais ta chronique me l’a remis en tête ! Je me laisserai peut-être tenter si je le trouve en bibliothèque.
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Tu peux te laisser tenter et voir comment tu y accroches.
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Je l’ai aimé plus que toi, parce que j’ai trouvé le portrait de cette femme qui essaie de tout concilier dans sa vie extrêmement bien vu, et le portrait de l’entreprise moderne est aussi très bien rendu, de nature à éclairer ceux qui n’en connaissent pas les rouages mortifères…
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L’auteur s’est énormément documenté sur le monde de l’entreprise, ça se sent, sans être didactique. Il a aussi très bien construit sa chronique de la vie de Cora.
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L’un de mes romans préférés de la rentrée 2019, sans conteste. Je suis impressionnée par ce qu’il parvient à faire d’un point de vue littéraire à partir d’une matière très riche.
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C’est aussi ce côté littéraire du roman qui m’a plu, mais par ailleurs, j’ai trouvé certains moments longuets….
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dis donc, attendre 250 pages, pour le démarrage…pfiou…je voulais le lire, au moins je suis prévenue! 😉
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Bon, c’est mon ressenti, pas forcément partagé par ceux qui ont adoré le roman… qui reste toutefois très recommandable ! 😉
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à la fois tentée et pas par ce thème… voilà un commentaire très constructif 🙂 Disons que le thème peut me plaire mais pas en ce moment je crois, où j’ai plus besoin de m’évader…
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C’est bien compréhensible ! (j’avais hésité à le commencer, d’ailleurs)
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J’ai Défaite des maitres et possesseurs à lire sur mes étagères, mais j’ai du mal à me laisser tenter par les dystopies en ce moment. Pour ce titre, je crains que le monde de l’entreprise ne soit pas non plus pour moi une accroche suffisante. Pourtant, son écriture me tente !
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Alors, tu peux attendre son prochain roman, il semble changer d’univers à chaque fois, et le suivant te conviendra peut-être mieux !
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Je l’avais acheté, et puis je ne sais pas… pas réussi à rentrer dedans (pas beaucoup essayé, non plus), pas eu envie…
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Cela semble un cas où il ne faut pas se forcer… 😉
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J’ai « défaite des maitres et des possesseurs » dans ma PAL, donc je vais commencer par celui là pour découvrir l’auteur.
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Les deux romans sont très différents : aimer l’un ne veut pas dire forcément aimer l’autre.
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Je n’avais pas du tout accroché…
https://pativore.wordpress.com/2020/03/03/cora-dans-la-spirale-de-vincent-message/
Pourtant j’avais beaucoup apprécié Les veilleurs et j’aimerais bien lire Défaite des maîtres et possesseurs.
Bon weekend 🙂
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C’est un roman qui partage, semblerait-il… j’ai failli faire partie des décrocheurs, puis finalement j’ai fini par le lire, sans déception.
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Je n’ai pas encore lu cet auteur alors pourquoi pas avec ce titre même si je ne cherche pas à retrouver le milieu de l’entreprise (que je vis au quotidien) dans mes lectures.
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Du coup, je ne sais pas s’il te plairait… à essayer en bibliothèque, peut-être ?
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J’ai été plutôt enthousiaste, un poil plus que toi peut-être 😉
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Je savais bien que j’avais lu plusieurs avis enthousiastes ! 😉
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J’avais beaucoup aimé Défaite des maitres et possesseurs, mais lire sur le monde du travail, bof.
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Je comprends bien que tout le monde n’en meure pas d’envie !
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J’aime bien ton billet et les commentaires qui suivent, je vais laisser ce roman là où il est mais s’il croise ma route je le lirai. C’est une façon un peu compliquée de dire que ne me précipite pas sur cette lecture.
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J’aime bien ta façon compliquée de le dire ! 🙂
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Je crois que c’est la 1e fois que je lis un avis mitigé à son sujet. Je l’ai acheté dès sa sortie poche, car comme toi, j’avais vraiment aimé Défaite… celui-ci a l’air très différent.
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Dans les commentaires, il y a tout de même quelques abandons… Pour une fois, je me suis forcée à continuer, mais ça a été « moins une » !
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Je partage ton avis. J’avais été enthousiasmé par « Défaite des maîtres et des possesseurs » et mes attentes étaient élevées sur ce titre. Je dois avouer que malgré un très bon début, une fin vraiment inattendue, j’ai aussi regretté ces longueurs et un côté inégal du roman, tout en comprenant pourquoi certain(e)s l’ont beaucoup aimé.
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Tout à fait ! Je l’ai aussi trouvé plus inégal que ce que j’imaginais au vu des avis enthousiastes…
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J’ai tellement aimé Défaite des maîtres et possesseurs que je sais d’avance que celui là me plaira moins… Mais il est en poche alors je me laisserais peut-être tenter 😉
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Ils sont totalement différents l’un de l’autre, on peut donc les aimer sans les comparer le moins du monde.
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