« Le sujet normal doit, pour envisager l’avenir, mobiliser une certaine dose de souvenirs ; on ne peut prévoir un avenir quand on ne peut se rappeler un passé, car le cyclique, le répétitif entrent pour beaucoup dans notre quotidien. Le seul passé dont E. H. se souvienne est maintenant vieux de plusieurs dizaines d’années, et apparemment il n’y trouve pas de stimulus pour penser à l’avenir. »
Etudier durant trente ans un même sujet qui lui, n’a pas de souvenirs au-delà de soixante-dix secondes, suite à un accident cérébral à trente-sept ans, voici la vie de Margot Sharpe, brillante neuro-scientifique à l’Institut universitaire de neurologie de Darven Park en Pennsylvanie. Elihu Hoopes était un homme intelligent, bien élevé et son brillant avenir a basculé en un jour. Il ne reconnaît plus personne, se fait présenter Margot Sharpe à chaque séance de travail, et se montre galant avec elle, pour l’oublier la minute suivante. Margot, en accord avec ses collègues, procède sur lui à de nombreux tests pour déterminer si quelque forme de mémoire peut se recréer petit à petit, une mémoire gestuelle par exemple. Ce qu’elle ne peut imaginer au départ, c’est qu’elle va s’attacher à son patient, en tomber amoureuse même, jusqu’à compromettre l’intérêt scientifique de ses recherches.
« Elihu Hoopes est prisonnier d’un présent perpétuel, se dit Margot.
Comme un homme tournant en rond dans des bois crépusculaires : un homme sans ombre. »
La mémoire, ou plutôt son absence, permet à J.C. Oates d’explorer avec son acuité habituelle le phénomène qui nous permet d’avancer dans la vie, en nous souvenant autant de nos joies et nos plaisirs, que de nos erreurs ou nos douleurs. Scientifique femme dans un monde d’hommes, Margot a beaucoup plus à se battre pour faire admettre ses théories, et beaucoup plus à dissimuler pour ne pas montrer son attachement à son patient.
Le début du roman était prometteur, un élément perturbateur aux environs de la centième page annonçait une suite des plus surprenantes, mais bizarrement l’auteure ne l’a pas exploité plus tard. Il s’ensuit que, entre les nombreux protocoles expérimentaux, le quotidien forcément répétitif du patient, et celui, assez morne, de la scientifique, il ne faut pas s’attendre à une suite de péripéties ou de rebondissements.
Toutefois, l’intérêt du roman n’est pas là, mais dans les nombreuses questions posées par l’absence de mémoire, et son impact sur un individu, voire sur un couple. Comment une personne amnésique se perçoit-elle elle-même et comment les autres la perçoivent, comment des sensations comme la faim, la fatigue ou encore le rire sont dépendantes de la mémoire, une grande quantité d’autres observations scientifiques sont extrêmement bien expliquées, c’est vraiment limpide. Je reste toutefois un peu dubitative face à ce roman original et parfois perturbant, mais pas dénué de quelques longueurs, et que je recommanderais surtout aux fans de l’auteure américaine, ou à celles et ceux que le thème passionne.
L’homme sans ombre de Joyce Carol Oates (The man without a shadow, 2016) éditions Philippe Rey, octobre 2018, traduction de Claude Seban, 393 pages, existe en poche (Points).
Roman sorti de ma pile à lire pour l’Objectif PAL chez Antigone et le mois américain chez Titine (Plaisirs à cultiver)
Quelques longueurs, oui, voilà bien ce que je reproche (entre autres) à l’auteur, en général
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Bizarrement, il y a plutôt des longueurs dans ses romans les plus courts… 😉
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Tiens, j’avais hésité à lire celui-là pour la thématique du jour du Mois Américain, mais ma co-lectrice a préféré choisir le MacArthur. Ce n’est que partie remise, tu titilles ma curiosité malgré tes bémols…
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Je n’étais pas complètement convaincue par le roman de Robin McArthur, il faut que j’aille lire ton avis…
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Le thème m’intéresse mais les longueurs sont souvent légion chez cette auteure, je trouve. Bref, je dis la même chose que Keisha, ça n’a rien d’intéressant.
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Pas inintéressant, mais pas indispensable non plus. 😉
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une auteure très appréciée mais pour moi en dehors d’un roman qui m’avait enthousiasmé je reste un peu de marbre, je m’ennuie un peu et je n’arrive pas à m’intéresser à ses personnages par contre j’avais aimé son journal
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J’en ai aimé beaucoup mais une fois de temps à autre, un de ses livres me laisse plus froide, c’est le cas aujourd’hui. Son journal ? Ah, il va falloir que je le note !
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j’en suis revenu, de cette autrice. Donc, non…
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Donc, je n’insiste pas…
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Aimant beaucoup l’auteure, je l’avais acheté très vite mais de façon presque compulsive. Résultat: il traîne toujours dans ma pal et vu les nombreux avis mitigés, il est retombé très bas dans mon immense pal. « Un livre de martyrs américains » me tente énormément par contre!
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Je pense qu’ Un livre de martyrs américains est meilleur. A voir…
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Et bin je ne commencerais pas par ce livre….pour cette auteure…;)
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Si tu ne la connais pas encore, tu as plus que le choix !
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Oh oui…le pire j’ai un livre d’elle dans ma PAL….la fille du fossoyeur…;)
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… qui est très bien, à mon avis. 😉
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Oh trop trop bien alors…chouette
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C’est une autrice que j’aime bien mais ce que tu dis par rapport aux longueurs me rebute un peu. Et encore, le roman n’est pas trop long.
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Je n’étais peut-être pas des plus disponibles…
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Je reste tentée. Le concept d’amnésie antérograde est fascinant… de l’extérieur of course.
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C’est effectivement fascinant, mais je n’y ai as trouvé tout à fait mon compte.
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Un thème qui semble passionnant, mais un peu loin de mes intérêts et si en plus, il y a des longueurs et peu de péripéties … Je passe sans regrets !
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Pas tout à fait indispensable, c’est ça…
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j’ai beaucoup aimé certains de ces livres, suis passée totalement à côté d’autres… pas sûre pour celui-là
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Mitigée sur celui-ci, à toi de voir…
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Le thème est vraiment passionnant. Je le note malgré tes bémols…
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Il n’est pas très long, et va sans doute se trouver en poche un de ces jours… Je me corrige : il EST sorti en poche ! 🙂
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Pourquoi pas mais j’ai l’impression que d’autres romans de l’auteure sont plus « intéressants » (?)
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D’autres sont plus prenants et passionnants, oui !
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La mémoire ou plutôt son absence… vaste sujet auquel je suis chaque jour confrontée dans mon travail. Du coup, il m’intéresse mais tu n’as n’as pas l’air très convaincue, ça me refroidit un peu.
Daphné
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Le sujet est bien traité par l’auteure, disons l’aspect scientifique et ses ramifications, c’est l’aspect romanesque qui m’a moins convaincue.
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Bon, eh bien pas pour moi, alors, qui n’ai toujours rien lu de cette auteure !
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Non, je pourrais t’en recommander beaucoup d’autres pour commencer !
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Ah quel dilemme ! Je cherche toujours mon premier JCO et le sujet ici m’intéresse énormément mais bon, si ce roman t’a laissée dubitative malgré ses qualités, j’hésite…
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Ben, il ne rendrait pas vraiment justice à l’auteure, je trouve, et ne te donnerait peut-être pas envie de continuer à la découvrir…
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Un roman de JCO que je n’ai pas encore lu et que je lirai dès que l’occasion se présentera. Merci pour ce beau partage.
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Merci à toi ! JCO écrit tellement que même les lecteurs et lectrices boulimiques ont du mal à suivre ! 😉
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Je ne me l’explique pas, j’ai beaucoup de mal avec cette autrice. Je suis incapable de la lire et j’ai pourtant essayer plusieurs fois.
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Cela m’arrive avec d’autres auteurs, c’est quelque chose qu’on a du mal à expliquer, en effet.
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j’ai tenté je ne sais combien de fois Jonathan Coe, il m’est toujours tombé des mains…va comprendre!
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Certainement intéressant, mais pour connaître son écriture (et aimer nombre de ses romans), je ne le lirai pas. je sais qu’il sera long à lire, intéressant mais peu « plaisant » (à défaut de trouver un autre mot).
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Voilà, il ne manque pas d’intérêt, mais ne transporte pas vraiment…
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oui, ça m’est déjà arrivé une ou deux fois avec elle, donc, je passe sur celui-ci.
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Pas un des meilleur roman de l’auteure, donc.
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Pas de mon point du vue.
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Ce qu’elle fait est assez inégal. Heureusement, ce titre n’est pas sur ma PAL !
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Il n’est pas totalement à rejeter, mais il ne fera pas partie de mes préférés de l’auteure…
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Le thème et les questionnements qui émanent de ce roman m’intéressent vivement. Mais je n’ai encore jamais lu cette romancière et les longueurs que tu évoques me font hésiter.
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Ce ne sont pas à proprement parler des longueurs, plutôt un manque de dynamisme ressenti par moment, et le roman n’est pas un « pavé ».
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