« Tu fais bien de te méfier… Même les pires coups de froid ne parviennent pas à geler certains ruisseaux provenant des collines…ils sont cachés par une mince pellicule de glace recouverte de neige… »
Ouvrons aujourd’hui une bande dessinée. En opposition complète avec les journées que nous passons en ce moment, elle nous emmène en Alaska, dans la région du Klondike prisée des chercheurs d’or au début du XXe siècle. Dépaysement garanti !
En plein hiver, avec une température qui descend au-dessous des moins quarante degrés, un homme a décidé, contre les conseils de ceux qui connaissent bien la région, de rejoindre seul, avec son chien, le camp où il retrouvera ses camarades prospecteurs. Une journée lui suffira, mais sur une piste incertaine, avec certains endroits dangereux où l’eau coule encore sous la neige amoncelée. Il a un peu de nourriture et une boîte d’allumettes, il est chaudement vêtu, mais regrette vite de ne rien avoir pour couvrir ses joues et son nez.
« Le chien le sait bien lui, que ce n’est pas un temps pour voyager. Son jugement de chien est bien plus juste que ton orgueilleux jugement d’homme. »
Les dessins superbes, pas tout à fait du noir et blanc, mais plutôt du bistre et blanc, rendent bien le paysage du Klondike, et la trogne du chercheur d’or, plein de certitudes et de conviction dans sa supériorité sur la nature. Le texte, qui n’est pas celui de London, mais un monologue intérieur, alors que la nouvelle est racontée à la troisième personne, n’a rien à envier à son modèle. Il fait monter la tension, le chercheur d’or passant de l’assurance un peu fanfaronne à l’inquiétude, à la peur, puis à la résignation. Le chien, avec lequel il n’a jamais vraiment entretenu de relation chaleureuse, le suit en ayant conscience du froid extrême et en attendant que l’homme élabore enfin un feu pour qu’ils se réchauffent au moins un peu avant de repartir.
Chaque péripétie du voyage prend par ce froid des proportions extrêmes, et à chaque pas, le dessin accompagne, et rend compte des conditions inhumaines.
J’avais lu une autre bande dessinée de Chabouté, Tout seul, dans un monde totalement différent, mais aussi sur le thème de la solitude, et tout aussi marquante ! À lire quand vous en aurez l’occasion.
Construire un feu, de Christophe Chabouté, d’après Jack London, éditions Vent d’Ouest, 2007, 80 pages.
Découvert pour le challenge Jack London chez Claudialucia.
Je l’ai lu il y a une quinzaine de jours, pour le challenge de ClaudiaLucia et j’ai aimé. Maintenant, il faut que je me remette à écrire des billets ..
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J’ai réussi à écrire ce billet dans un moment « ensoleillé » du matin. Depuis, j’ai l’impression que je n’ai rien fait d’autre…
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Je compte le lire une fois que j’aurais découvert le texte original. Quand les librairies rouvriront…
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Si tu as une liseuse, le texte original est facile à trouver en numérique…
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J’ai beaucoup aimé cette BD ! J’aime beaucoup Chabouté en général !
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Je n’ai pas pensé à chercher les billets qui me l’ont fait noter, le tien en fait sans doute partie !
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J’ai lu la nouvelle et la BD vraiment excellente, les dessins et le texte rendent bien cette confrontation terrible entre l’homme et la nature. « Tout seul » aussi est une très belle BD.
Merci pour cette contribution, kathel.
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J’ai lu aussi la nouvelle, après la BD, elles se complètent en quelque sorte, en proposant un point de vue un peu différent. La BD est très marquante.
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C’est un auteur de BD que je n’ai toujours pas lu mais il faudrait que je le fasse ! Il faut dire qu’il y a tellement de choix d’albums que je ne saurais par lequel commencer.
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J’ai l’impression que toutes sont très belles. Je continuerai à découvrir ce dessinateur talentueux !
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J’ai adoré cette BD, lu après la lecture du texte original. Une grande réussite. Et un excellent souvenir puisque c’est par cete BD que j’ai découvert Chabouté 🙂
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Je l’avais découvert avec Tout seul, et je suis épatée de voir celle-ci tout aussi réussi, dans un univers totalement différent. Je vais aller voir si tu en as commenté d’autres sur ton blog !
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Excellent, mais y a-t-il une BD de Chabouté qui ne le soit pas ?
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N’en ayant lu que deux, j’affirme tout de même que tout est excellent ! 🙂
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Je suis ravie de lire ta chronique sur ce bel album. Chabouté mérite toute notre reconnaissance.
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Bien dit ! 😉
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Comment résister à Chabouté… 🙂
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