Si je continue à n’écrire qu’un billet par semaine, étant donné que dans le même temps, je lis deux livres, j’en suis réduite à regrouper les lectures non chroniquées en fin de mois. Voici donc les délaissés de février, ce qui ne signifie pas abandonnés.
Jussi Adler Olsen, Promesse, Livre de Poche, traduction de Caroline Berg, 768 pages.
« Carl hocha la tête, il la regarda comme il aurait regardé son bourreau à Nuremberg, le clou de son cercueil et le caillou dans son soulier incarnés en une seule et même personne. »
Sixième tome des enquêtes du Département V spécialisé dans les « cold cases », où Carl Mørck et ses deux adjoints enquêtent sur un accident avec délit de fuite vieux de plus vingt ans. Un policier qui n’a jamais abandonné la recherche du coupable leur a transmis le flambeau ! Ce tome se lit très bien, mais quelques longueurs le ralentissent un peu, vers le milieu du texte. Les personnages récurrents se retrouvent avec plaisir, et le casse-tête policier du dossier ancien non résolu fonctionne bien, mêlé à un suspense qui rejoint le présent des enquêteurs. Et c’est toujours divertissant de retrouver Assad et ses maximes à base de chameaux ! (non, ceci n’est pas un billet sur le thème des camélidés.)
Téa Obreht, Inland, éditions Calmann-Lévy, traduction de Blandine Longre, 408 pages.
« Plus je vieillis, Burke, plus j’en viens à comprendre que les gens extraordinaires sont rongés par leurs soucis et que les minables sont à jamais portés de l’avant par leurs illusions. »
Par un début un peu lent, le roman commence dans les années 1850, auprès d’un jeune homme d’origine turque ou des Balkans, qui rejoint une bande de voleurs. Se présentent ensuite d’autres personnages, une famille qui survit avec difficulté des produits d’une petite ferme en Arizona en 1893. La sécheresse est terrible, et l’eau manque. Puis Lurie, le jeune homme rencontré au début, est plus ou moins engagé pour conduire des bêtes du « Camel Corps » à travers les États-Unis. Voilà qui ne manque pas d’intérêt.
J’ai noté toutefois rapidement que le style, que j’avais beaucoup aimé dans La femme du tigre, regorge ici d’adjectifs, parfois un peu décalés, dont on peut légitimement se demander s’il s’agit d’une originalité d’écriture, ou d’une traduction un peu rapide… je ne trancherai pas.
Quant à la construction pleine de méandres, elle m’a empêchée de m’attacher vraiment aux personnages principaux, Nora, mère de famille qui ne veut pas admettre que l’absence de son mari devient inquiétante, et Lurie, le jeune meneur de chameaux, sans oublier le sympathique Burke. Une légère déception, en ce qui me concerne, alors que Cuné était enthousiaste…
Amy Hassinger, La crue, éditions Rue de l’Échiquier, traduction Brice Matthieussent, 480 pages.
« Avant la construction du barrage, les esturgeons d’eau douce abondaient dans la rivière Name (prononcer nahmay, le mot ojibwé pour esturgeon), des centaines d’arpents de la réserve indienne avaient ensuite été inondés, y compris les rizières traditionnelles de la tribu et des milliers de tombes anciennes. »
Rachel, jeune mère en plein baby blues retourne pour quelques temps auprès de sa grand-mère, dans la ferme de son enfance. L’occasion de revoir peut-être Joe, l’amour de jeunesse qu’elle a abandonné de manière pas très charitable bien des années auparavant. Le problème du devenir de la maison se pose, il y a de la contestation d’héritage dans l’air…
Pas totalement convaincue par ce roman, je suis sans doute restée un peu hermétique à l’histoire d’amour qui le sous-tend. D’autre part, même si je peux comprendre qu’elle ne se retrouve pas dans la vie qu’elle mène, j’ai trouvé les réactions de Rachel inconséquentes et exagérées… L’aspect historique et scientifique des résultats de la création de barrages sur la faune sauvage, et aussi sur la vie des peuples autochtones, ne manque pas d’intérêt. Les personnages de Joe et de sa mère, ainsi que la grand-mère de Rachel, m’ont passionnée davantage, et j’aurais préféré voir la jeune femme rester en arrière-plan.
C’est un roman bien écrit, qui se lit sans déplaisir, mais pas un coup de cœur en ce qui me concerne, sauf pour l’édition, très soignée !
L’enthousiasme de Krol.
Andrea Camilleri, Jeux de miroirs, éditions Pocket, traduction de Serge Quadruppani, 256 pages.
« Il était mi-amusé, mi-fâché. Amusé parce qu’il voulait voir jusqu’où Liliana serait capable de pousser ce jeu dangereux et fâché parce qu’elle, manifestement, le considérait comme un couillon total prêt à se perdre à la vue de ses cuisses. »
Encore une série policière et encore un bon cru, avec un commissaire Montalbano qui se laisse prendre à un jeu de faux-semblants en même temps qu’aux charmes d’une jolie voisine… mais son flair reprend vite le dessus, lorsque les événements dramatiques se succèdent. Le contexte sicilien et les nombreux personnages sont toujours aussi bien croqués, sans oublier la langue savoureuse qui fait le charme de cette série. J’aime bien en lire un de temps à autres, et bien que l’auteur sicilien ait disparu en 2019, il m’en reste un bon nombre à découvrir.
Voilà, c’était pour cette fois une sélection de romans pas forcément indispensables (d’ailleurs, en existe-t-il de vraiment indispensables ?) mais capables de charmer le lecteur les ayant judicieusement choisis.
Tu fais un billet regroupé mais tu détailles pas mal ton ressenti sur chaque lecture. Bravo !
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J’avais tout de même deux trois bricoles à dire, sinon, j’aurais passé. 😉 Tu as vu, je n’ai pas été aussi séduite que toi par La crue, mais je suivrai dorénavant l’auteure et la maison d’édition.
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En ce moment il me semble que nos avis diffèrent un peu mais ce n’est rien. Nous en avons tellement en commun. Et puis, tu ne l’as pas détesté… 😉
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J’aime bien ces chroniques oubliées 🙂
Dommage pour la Crue qui m’attirait quand même.
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Il ne faut pas que mon avis te bloque pour La crue, d’autres ont beaucoup aimé, c’est vraiment une histoire de ressenti…
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Plus emballée que toi par La Crue, on se rejoint sur l’édition qui est vraiment de qualité je confirme
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Je pense que La crue a pâti du fait que je sature un peu côté romans américains… Il faudrait que je voyage un peu ailleurs pour mieux y revenir ensuite !
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je ne parle pas de tout, mais souvent je fais un billet groupé!
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Nous sommes à peu près sur le même mode de fonctionnement. Se contraindre à parler de tout n’encourage pas à lire !
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Un billet par semaine avec deux lectures, c’est déjà un rythme que je serai bien en peine de tenir… 🙂 ( ceci dit, j’ai mon problème de lecture non fiction joint à celui de lecture de la presse ;)). J’envisage justement de lire enfin ce mois ci La femme du tigre. Et puis, pour La crue, je le laisse sur la liste.
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C’est que tu écris beaucoup plus de billets « culture » que moi, avec tes compte-rendus de lecture de presse en plus !
Je serai ravie de relire un avis sur La femme du tigre, dont je ne me souviens plus si bien que ça.
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J’en ai beaucoup de non indispensables chez moi, pfiou… ;-)-
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Chez moi aussi, bizarre… 😉 mais qui sont bien agréables à lire quand ils tombent au bon moment !
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Rien qui me tente à tout prix dans ton billet, donc je laisse passer. J’ai lu les deux ou trois premiers de Adler Olsen avec plaisir, mais je n’ai pas continué, plus par manque de temps qu’autre chose.
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C’est vrai que les enquêtes du Département V sont des pavés, s’ils se lisent bien, ils ne se trimballent pas forcément dans le sac à main. ^-^Et puis, les bonnes séries policières ne manquent pas.
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En même temps, à moins d’avoir eu de grosse bouffées de colère à la lecture, ce n’est jamais très palpitant de faire un billet sur un bouquin qui ne nous a pas vraiment emballé. Je te comprends…
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C’est tout l’intérêt des billets de fin de mois comme celui-ci. 🙂
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J’avais noté Le crue chez Krol, et il me fait toujours envie, malgré tes bémols, sa thématique m’attire (et la couverture est très belle en effet !).
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La crue n’est sans doute pas bien tombée pour moi, je serais curieuse de lire ton avis, en tout cas.
(j’ai repêché ton commentaire ce matin dans les spams) (je ne comprends pas pourquoi tu es ainsi rejetée !)
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Aïe aïe aïe… j’avais bien vu en effet qu’il n’apparaissait pas tout de suite !! J’ai le sentiment de devenir une pestiférée des anti spams wordpress, c’est très agaçant !
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Et maintenant, ça marche… j’ai l’impression qu’une fois un commentaire sorti des indésirables, cela « débloque » les suivants (c’est moi qui vais finir par débloquer, à force !…)
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🙂
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je ne fais pas de billet quand j’aime moyennement ou pas du tout je sais que certains lecteurs aiment pouvoir éviter de lire un livre moyen mais je trouve que nos goûts sont tellement variés que je trouve ça un peu dommage
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Tu as tout à fait raison, un livre que je trouve mauvais ou ennuyant peut plaire à (beaucoup) d’autres. Mais ces billets regroupés permettent aussi un peu de variété sur le blog…
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Je me dis toujours que c’est une bonne idée le regroupement de billets mais j’aime bien aussi consacrer un billet à une lecture, du coup moi j’ai plutôt du retard de publication de, genre, 3 mois, haha ! C’est en voie de s’améliorer là car je lis davantage de pavés en ce moment et donc je cumule moins de billlets en retard.:D
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Houlà, trois mois ! J’ai déjà du mal à trouver les mots quand le délai dépasse trois semaines… 😉 Les pavés ont cet avantage, en effet.
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Je commence à adhérer à cette stratégie du billet groupé, moi aussi 😉
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Le Camilleri me tente bien parce que la première oeuvre que j’ai lu de cet auteur m’a bien intéressée !
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Il est (était) très prolifique, tu as du choix entre ses romans historiques et ses policiers ! (et toujours la Sicile)
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