Rentrée littéraire 2019 (6)
« Partout où James allait dans Manhattan, il croisait des moitié-moitié. Il avait commis l’erreur un jour d’employer le terme mulâtre. Rufus l’avait pris à part et lui avait expliqué que ce mot était interdit. Qu’il s’avise de le répéter encore une fois et il ne reverrait jamais ses petits-enfants. Et pourtant, quand James se promenait dans la rue avec Elijah et Winona, ses sentiments étaient aussi mêlés que leur sang. « Ils sont magnifiques. » disaient les gens. Mais ils ne me ressemblent absolument pas, avouait-il à Adele. »
De 1946 à 2010, parmi un grand nombre de personnages, Ce que l’on sème place sous son viseur deux familles. Celle de James Vincent, un avocat new-yorkais, qui s’est heureusement sorti de son milieu d’origine pour fonder une famille. Et celle de Agnes Miller, jeune étudiante noire, très séduisante, qu’un événement dramatique va amener à reconsidérer tous ses projets de vie. Autour d’eux, des amis, des cousins, des amants et amantes, des enfants et petits-enfants… Et la lutte pour les droits civiques, l’émancipation des femmes, la guerre au Vietnam…
« L’amour était un muscle. On l’utilisait. On l’entraînait, et l’amour vous offrait force et souplesse en retour. »
Au travers de personnages à la fois authentiques et singuliers, c’est une vision de l’Amérique de la deuxième moitié du vingtième siècle, avec ses changements, ses évolutions de pensée ou ses conservatismes que décrit l’auteur, avec un talent et un humour ne manquant pas de malice. Ajoutons que les dialogues sonnent tout à fait juste, que des photos viennent parsemer le texte comme des gages de véracité, que les deux premières pages consistent à présenter les personnages et la pièce Rosencrantz et Guildenstern sont morts qui sert de fil rouge.
Ce que l’on sème m’a fait penser dès les premières pages aux romans de Lauren Groff, et même s’il en est finalement assez différent, je dirais, comme pour les livres de sa compatriote, que ce premier roman ne pourra pas plaire à tout le monde. Original, un peu déroutant, incroyablement dense et finement traduit, il renouvelle complètement le genre de la saga familiale, et pour moi, il est formidable ! Seul problème, les autres lectures risquent de vous sembler fades, après l’avoir lu.
Ce que l’on sème, de Regina Porter (The travelers, 2019) éditions Gallimard, août 2019, traduction de Laura Derajinski, 362 pages.
Je me rends compte à la lecture de ton billet sue j’aime les romans accompagnés de photos ou de dessins. Reste de l’enfance?
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Ce n’est pas la seule originalité de ce roman (car il s’agit bien d’un roman, malgré les photos qu’on trouve plus souvent dans les documentaires)
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je fais partie de ceux qui ont eu du mal avec ce roman, j’ai aimé une partie mais je reste un peu sur la touche je crois
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Les premières pages m’ont un peu déstabilisée, et puis je me suis laissé porter (en me référant aux personnages au début, tout de même)
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C’est vrai qu’elle est riche cette rentrée ; j’ai entendu parler de celui-ci, mais sans plus. Je vais voir si la bibli l’a commandé.
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Il est à la bibli, qui enlève plus ou moins systématiquement les photos de couverture, et franchement rien ne m’attirait, je ne reconnaissais pas ce livre vu sur les blogs, comme quoi…Je verrai, maintenant
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Vraiment ? C’est dommage, c’est un bandeau, certes, mais qui fait partie de la couverture. J’espère que tu le retrouveras !
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je ne l’avais pas noté dans la liste pléthorique des tentations de cette rentrée, alors pourquoi pas?
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C’est sûr que les tentations sont nombreuses, mais celui-ci est à noter, je pense.
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Allez ! Encore un livre étranger de la rentrée littéraire qui me tente… J’espère que la médiathèque va acquérir tout ce dont j’ai envie !
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Ici, il est en commande dans deux bibliothèques et prêté dans une troisième… je l’ai trouvé d’occasion, et ne l’ai pas regretté !
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J’ai repéré ce roman et ton avis me réjouit ! Je vais voir si ma bibliothèque l’acquiert.
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Je l’espère pour toi, ce n’est certes pas un des titres dont on parle le plus…
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Je regarderais s’il est à la médiathèque 😉 On ressent ton enthousiasme. Un livre qui divise. Télérama a aimé lui aussi 🙂
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Oui, j’ai lu cet article ! Je fais partie des enthousiastes, donc j’aimerais bien que tout le monde le lise ! 😉
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Je n’y serais pas allée spontanément, mais pourquoi pas… En tout cas, tu donnes envie !
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Au moins à tester en médiathèque, pour son originalité !
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Je l’ai déjà repéré, celui-ci, et je suis contente de voir qu’il t’aime enthousiasmée !
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Je pense qu’il a tout pour te plaire !
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« qu’il t’a enthousiasmée » – mon correcteur n’en fait qu’à sa tête !
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Cela ne fait rien si nos autres lectures paraissent fades, je note ce livre et après lecture, je lirai un magazine ou un polar !!
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Exactement ! (tu me fais penser qu’il me faudrait un ou deux polars en réserve pour la prochaine fois où ça m’arrivera…) 😉
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Il renouvelle le genre de la saga familiale ? Tout un programme.
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Je n’en ai jamais lu de comme ça, en tout cas.
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Vu que tu compares l’écriture à Lauren Groff (dont je viens de finir l’enthousiasmant Les furies) , je note …
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Et si tu en as l’occasion, il y a aussi les nouvelles de « Floride », excellentes !
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Si je le trouve à la bibli, je le lirai car le sujet me paraît intéressant; Et puis un livre qui fait trouver fades les autres ne peut que retenir l’attention.
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Il ne manque pas d’originalité, tu verras.
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Je suis prêt à prendre le risque de trouver fades les lectures suivantes ! D’autant qu’il m’attend dans ma liseuse.
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Chouette ! Bonne lecture, alors !
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Un livre qui renouvelle le genre de la saga familiale ? Je prends !
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J’espère que tu ne seras pas déçue !
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Je l’ai trouvé à la fois brillant et compliqué… Moi qui n’ait d’habitude aucun problème avec les constructions qui mélangent les temporalités, les romans kaléidoscopes, j’ai parfois dû revenir en arrière pour reconnecter certains personnages. Et cela a grandement nui à mon ressenti final…
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La liste des personnages en début de roman m’a été d’une grande aide aussi, j’ai trouvé ça plus ludique qu’ennuyeux.
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Entre ton billet et les commentaires ma curiosité est attisée. A suivre donc…
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La curiosité est un bon défaut ! 😉
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il a rejoint ma PAL il y a peu :)!
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Hé hé, bonne lecture !
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