Rentrée littéraire 2019 (4)
« Ils entamèrent l’après-midi aux mêmes places et en faisant les mêmes choses que le matin : attendant que d’autres noirs munis de valises apparaissent sous la véranda et que le bus descende de la colline, avec le bruit particulier des roues qui semblaient coller au macadam. Mais ce fut la voiture qui arriva en premier. »
Ce roman écrit par un jeune auteur de vingt-trois ans, et publié une première fois en 1962, était plus ou moins tombé dans l’oubli, jusqu’à sa réédition l’année dernière, suivie de cette parution française. Ce roman au ton singulier est situé dans un état imaginaire du sud des États-Unis, entre le Mississippi et l’Alabama, en 1957. Un jour, un groupe d’hommes blancs oisifs observe un camion qui va livrer du sel en grande quantité à Tucker Caliban. C’est un fermier noir, descendant du mythique Africain, esclave de Dewitt Willsson, le général sudiste emblématique de ce état. Ce qu’observent ces hommes, et un jeune garçon surnommé « Monsieur Leland », est particulièrement étrange. Tucker Caliban, laissant derrière lui les ruines fumantes de sa ferme, quitte l’état. D’autres noirs, puis tous les habitants de Sutton prennent leur valise, montent qui à bord de l’autobus, qui dans une voiture, et partent pour une destination inconnue.
« Il se tourna vers moi : « Les hommes, je le répète, font des choses étranges quand ils grandissent en des temps étranges. »
Plusieurs points de vue se succèdent au fil du roman, qui, s’il n’est pas très long, n’en est pas moins dense, avec ses voix multiples. Ce sont les blancs qui commentent ce départ, la famille Willson en particulier, qui a toujours entretenu des relations embarrassées avec ses domestiques, relations qu’il est passionnant de voir développées, sans explication psychologique, simplement des faits qui parlent d’eux-mêmes.
C’est un enchantement de lire entre les lignes, de relier les personnages, de comprendre leurs motivations, leurs limites et leurs renoncements. Il y a beaucoup à deviner, à déduire, de phrases ou de paragraphes parfois sibyllins, et la lecture n’en est que plus réjouissante.
J’ai eu du mal à croire à l’âge de l’auteur, tant la construction est maîtrisée et les personnages incarnés, vivants, complexes. J’attendrai avec intérêt un autre de ses romans (il n’en a écrit que quatre) que Delcourt publiera en 2020. Celui-ci m’a rappelé le roman beaucoup plus récent La route de nuit de Laird Hunt, l’un comme l’autre continuent leur chemin après lecture, au lieu de s’évaporer comme bien d’autres. Un achat de rentrée qui correspond parfaitement à mes attentes !
Un autre tambour de William Melvin Kelley, (A different drummer, 1962), éditions Delcourt, août 2019, traduction de Lisa Rosenbaum, 259 pages.
Les avis de Marilyne et Sylire.
Le mois américain c’est ici…
Je l’ai déjà noté celui-ci ! Que de livres qui me font de l’oeil pour cette rentrée… mais essentiellement des romans étrangers.
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C’est aussi du côté étranger que je trouve le plus de tentations…
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Pareil, noté, suffit d’attendre la bibli.
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J’en ai trop à attendre pour ne pas craquer un peu ! 😉
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Le destin de ce roman est à lui seul un appel à sa lecture : écrit en 1962 et connu aujourd’hui !
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En réalité, il a eu du succès à sa sortie, mais est tombé dans l’oubli ensuite, et l’auteur a peu écrit par la suite, et peu fait parler de lui, sans doute.
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tu es le deuxième avis que je lis et qui me tente … je pense que je le lirai en février pour l’African American History Month Challenge!
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Il sera parfait pour ton challenge, et ce sera bien d’en reparler à ce moment-là aussi.
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ah j’ai fait comme toi je n’ai pas pu résister, je n’ai pas encore entamé sa lecture car j’ai une pile de choses à lire déjà ! mais c’est bon de savoir que je ne me suis pas trompée en le choisissant
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Tu as bien fait de l’acheter, tu verras…
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Repéré, noté, surligné… et re-surligné grâce à toi. Je n’ai plus le choix !! 😀
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Il a tout pour te plaire.
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Et bin tout le monde en parle en bien de ce livre…va falloir que je le lise didonc
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Je ne dis jamais qu’un livre est incontournable, donc à toi de voir ! 😉
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C’est aussi tout à fait le genre de romans que je recherche.
Tu as raison de souligner la construction remarquable pour un si jeune auteur.
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J’ai beau chercher, je ne trouve rien à y redire !
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Je ne lis que du bon sur ce roman et une construction d’un roman choral maitrisée c’est un plus (car ce n’est pas toujours le cas)….. Noté 🙂
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J’ai été vraiment séduite, c’est un roman comme on en lit peu.
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1962 ? Mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour le traduire ?
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Je crois qu’il a existé une traduction dans les années 60 ou 70, mais qu’il est épuisé (peut-être au Castor Astral qui a publié deux autres de ses textes)
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je ne l’avais pas noté celui-ci… Trop de tentations pour cette rentrée décidément 🙂
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Je trouve aussi que cette rentrée est très riche de beaux textes… (et de tentations diverses)
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Cette rentrée est décidément très riche !
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Hé, les grands esprits qui écrivent la même phrase en même temps ! 🙂
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Il m’avait échappé, celui-ci,mais je le note illico !
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Je pense que nous allons le revoir ici ou là !
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Il est Dan sla whislist celui la et le laird Hunt dans ma PAl. J’ai du boulot 😁
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Du boulot passionnant !
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Je l’ai déjà noté chez Maryline ; très intrigante cette histoire. Je vais d’abord essayer de brancher ma bibliothèque.
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Moi aussi, ça m’avait intrigué… il ne faut pas s’attendre à une résolution finale, c’est un roman qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Mais, bref, il est très bien fait !
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Une bonne pioche ! Je me retrouve dans ton billet. Et comme toi, j’attends une prochaine parution. ( merci pour le lien ).
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La pioche suivante est moins bonne (mais c’est un choix « masse critique », moins rageant qu’un achat impulsif)
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J’aime beaucoup les livres où tout n’est pas dit, où il faut lire entre les lignes, où quelque chose se passe derrière ce qui est énoncé.
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Moi aussi, même si je ne vais pas forcément enchaîner plusieurs romans de ce genre…
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Bénis soient ces éditeurs qui ressortent ce genre d’ouvrages tombés dans l’oubli ! Très curieuse de le découvrir celui-ci !
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D’autant qu’à sa sortie il avait été comparé avec les plus grands : Faulkner, Baldwin…
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Décidément cette rentrée est lumineuse et pleines de belles invitations à découvrir 🙂
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Bien d’accord, même si on n’est pas à l’abri d’une déception ! 😉
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c’est vrai ^^ 😉
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Je fais comme tout le monde ici, je le note car sa tonalité semble détonner des romans choral qui commencent à me lasser.
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C’est très différent, à mon avis, du genre de roman choral qu’on croise souvent…
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Il est fait pour moi celui-là !
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Je crois, oui !
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il m’attend à la bibli 🙂
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Je serai ravie de lire ton ressenti !
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