« Il avait posé une botte sur le marchepied quand il se retourna pour leur faire au revoir de la main. Bill leva le bras à son tour mais suspendit son geste en distinguant une sorte d’ombre au-dessus de la tête de son grand frère. »
Une famille vit dans les années soixante dans une modeste ferme du Wisconsin. Les deux garçons, Jimmy et Bill, à la fois proches et très différents l’un de l’autre, se trouvent séparés lorsque l’aîné s’engage pour le Vietnam. C’est sa manière de se rebeller contre un père violent et tyrannique, mais il est encore très jeune et ne mesure pas toute la portée de son geste. Billy, resté seul avec ses parents, vit dans son monde, un peu rêveur, passionné par la sauvegarde des animaux malades ou blessés. Sa mère se réfugie à l’église, comme bien d’autres femmes de la communauté, car c’est le seul endroit où elles ne peuvent être dérangées, être seules avec leurs pensées. Les plus proches voisins, Ernie et Rosemary, ne fréquentent guère les parents des deux garçons, mais prennent parfois les petits sous leur aile, leur offrant un dîner, une leçon de pêche, ou tout autre marque d’attention qu’ils ne reçoivent pas chez eux. Les origines amérindiennes d’Ernie, le voisin bienveillant, en font quelqu’un de fondamentalement différent du père des garçons, même si pour lui, tout n’est pas rose non plus. Tout s’éclaire petit à petit.
« Rosemary était ainsi. Une beauté douée d’un instinct de survie plus fort que tout. Il y avait en elle mille choses qu’il reconnaissait. Et dix mille qui le déroutaient. C’était exactement ce qu’il désirait. Il aspirait à percer ce mystère. »
Le récit se concentre sur une toute petite communauté, sur quelques personnes, et surtout sur des épisodes très forts qu’on reçoit comme autant de déflagrations. Les souvenirs de chacun remontent à tour de rôle à la surface, de la Deuxième Guerre Mondiale à l’an 2000, mais il ne s’agit pas d’une chronique, mais vraiment d’une œuvre romanesque à part entière.
L’écriture m’a transportée, c’est une langue qui évoque les saisons ou la nature, la vie rurale ou la guerre, aussi bien qu’elle plonge dans le cœur des hommes et des femmes. Les narrateurs et les points de vue se succèdent, avec une clarté et une évidence qui sont parfaitement rendues par la traduction.
Si le lecteur compatit aux tristes conditions de vie, aux drames de la guerre, son cœur se serre surtout à la révélation des tourments cachés de Billy. L’amour de son entourage et la force de la résilience lui permettront-ils de voir le bout du tunnel ? Le texte bien dosé ne donne pas l’impression d’une surenchère de noirceur, l’espoir n’en est pas absent.
Ce premier roman possède une puissance peu commune. Par bien des côtés, il m’a rappelé les romans de Louise Erdrich, et je peux parier que si vous avez aimé Dans le silence du vent ou LaRose, vous serez séduits aussi par ce texte.
Wisconsin de Mary Relindes Ellis (The turtle warrior, 2004), éditions Buchet-Chastel, 2007, traduction de Isabelle Maillet, 436 pages, existe en poche.
Coup de cœur pour Alex et Electra, très joli roman pour Ariane, excellent roman pour Luocine.
Je participe à l’Objectif PAL (ce livre est sorti de ma pile à lire à cause d’un dégât des eaux : il avait vilaine allure mais valait le coup d’être pressuré pour extraire l’eau, et séché pendant 48 heures !)
Pas une nouveauté, mais quelle importance, il t’a plu!
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C’est le plaisir de lecture qui importe, on s’en moque des nouveautés (oui, bon, pas tout à fait…) 🙂
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J’ai c’est vrai, comme toi beaucoup aimé ce roman.
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Il est vraiment excellent, et c’est pourtant un premier roman !
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Il est sur ma LAL depuis longtemps ; l’occasion peut-être de le lire à mon tour. Il doit être à la bibli.
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Mais oui, si tu le trouves, n’hésite pas !
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J’ai Bohemian Flats de la même auteure ans la PAL, celui-ci me plairait aussi, ça me semble évident 😉
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Je suis tout à fait d’accord ! 😉
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je crois l’avoir noté mais ma liste est tellement longue que je ne m’y retrouve pas parfois
le sujet me plait et la vie de cette communauté aussi
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L’écriture apporte aussi un « plus » au sujet… bref, j’ai été sous le charme.
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j’avais bien aimé, lu il y a déjà un moment.
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Il a quelques années, je suis bien contente de l’avoir déniché d’occasion (et relâché dans une boîte à livre, voilà un livre qui aura bien vécu !)
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J’ai adoré ce roman et l’ai beaucoup prêté en son temps.
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Je l’avais noté depuis très trèèèèèès longtemps et heureusement, quand je l’ai trouvé en bouquinerie, je ne l’avais pas oublié.
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Ton billet était tentateur, mais comme je n’ai pas aimé LaRose de Louise Erdrich, je ne suis pas certaine de lire celui-ci.
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Cette comparaison n’engage que moi… mais oui, peut-être qu’il vaut mieux être prudente, dans ce cas.
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Très très beau souvenir de lecture, mais qui commence à dater un peu. Ce fut un sacré coup de coeur !
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Oui, c’est une lecture marquante, n’est-ce pas ?
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Je l’ai depuis si longtemps dans ma PAL… Qu’il t’ait fait penser à Louise Erdrich me semble de très bon augure !
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Je suis rassurée, je ne suis pas seule à garder des livres (même très bons) une éternité !
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Un roman que j’avais beaucoup aimé.
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Cela ne m’étonne pas !
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Je suis certainement qu’il me plairait. Et en plus, il rentrerait dans mon challenge « 50 romans, 50 états »
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Il devrait te plaire… et on sait tout de suite dans quel état le situer, c’est pratique ! 🙂
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Oh oh ça sent le coup de coeur !
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Tout à fait ! 😉
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Du coup, il faut lire « Bohemian Flats » aussi ! j’avais adoré ses deux romans.
(c’est bizarre, j’avais lu quelque part qu’elle était décédée mais je ne retrouve aucune information à ce sujet – c’est probablement faux du coup)
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Je note Bohemian Flats, bien sûr. Et malheureusement, tu avais bien lu, elle est décédée en 2016…
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Oh my god… je me suis dit à la lecture de la fin de ton billet… pauvre livre ! Cela dit, visiblement, cela n’a rien gaché. 😉
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Oui, il était dans un état assez pitoyable mais heureusement c’est le seul de ma PAL qui a été touché. Les autres étaient des livres à vendre ou à donner, dont certains étaient vraiment irrécupérables…
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Ouf !
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Je veux le relire. La première fois il y a des années il m’était tombé des mains !
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Ce sont des choses qui arrivent, mais il mérite une autre tentative !
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Tu me fais envie!
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Oh oui ! Quel joli roman ! Fort, sensible, poignant…
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… bien écrit et mémorable.
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Bien écrit,
avec des personnages marquants et de l’espoir … ça peut me plaire 🙂
Merci pour l’idée:-)
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Une belle sensibilité dans ce roman, j’ai aimé !
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Intéressant de voir les mises en avant aujourd’hui 🙂 Je ne sais pas trop si c’est le genre de roman auquel j’accrocherais, mais sortir de sa zone de confort, c’est pas mal aussi parfois
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J’ai été très agréablement surprise par ce roman, qui se démarque parmi les nombreuses traductions américaines, je trouve.
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j’adore le challenge pal pour ce genre de découverte!
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Il y a encore de très belles découvertes à faire parmi ces coups de coeur…
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Il a l’air très intéressant ! j’ai bien envie de revenir vers les romans américains en ce moment, ça tombe plutôt bien ^^
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J’y reviens souvent aussi, et j’ai réussi à me faire surprendre par celui-ci.
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