« Lorsque Anna rentrait, elle aimait retirer ses chaussures, et Mollie aurait voulu pouvoir entendre le bruit réconfortant qu’elle faisait en se déplaçant nonchalamment dans la maison. Au lieu de cela, il y régnait un silence aussi calme que dans la Prairie. »
Dans les années 20, le peuple Osage, installé ou plutôt relégué par l’état américain cinquante ans auparavant dans un coin aride et reculé de l’Oklahoma, connaît une prospérité inattendue, lorsque du pétrole est trouvé sur leurs terres. Même s’ils ne l’exploitent pas eux-mêmes, une redevance leur est due sur chaque baril tiré du sol. Ils font construire de belles maisons, emploient parfois des domestiques blancs, achètent des voitures somptueuses…
Mais quelques décès pour le moins suspects attirent l’attention des autorités. Mollie Burkhart, une mère de famille Osage, voit ses frères et sœurs mourir tour à tour, et notamment, sa sœur Anna disparaît mystérieusement. Lorsque la police locale se révèle impuissante, des agents du tout nouveau Bureau of Investigation, qui deviendra plus tard le FBI, sont envoyés, certains s’infiltrent même parmi la population en tant que gardien de troupeaux, agent d’assurance ou chaman indien. De plus, de nouvelles techniques d’investigation sont exploitées par l’agent Tom White qui dirige l’enquête.
« Dans les endroits tels que le comté d’Osage, où le coroner ignorait tout des techniques scientifiques et ne disposait d’aucun laboratoire médico-légal, le poison était la voie royale pour un meurtre. Plusieurs narcotiques étaient disponible à satiété dans les préparations disposées sur les étagères des apothicaires et des merceries, et, contrairement aux coups de feu, on pouvait les administrer sans bruit. »
On retrouve dans ce livre, parmi une foule de personnages réels, l’inamovible John Edgar Hoover, sur lequel j’avais déjà lu La malédiction d’Edgar de Marc Dugain, Hoover qui (je m’auto-cite) « a eu un rôle d’une importance énorme aux États-Unis, a côtoyé huit présidents américains de 1924 à 1972, les a épiés, manipulés ou influencés, ne s’est jamais laissé évincer. » Le livre de Dugain s’intéresse plus au Hoover des années 50 à 70, celui de David Grann évoque le créateur du FBI en 1924, qui prend très à cœur les meurtres des Osages, même s’il s’agit sans doute essentiellement de faire connaître le tout jeune Bureau et de montrer que ses agents sont capables de résoudre des affaires complexes, et d’utiliser des méthodes particulièrement innovantes.
La recherche passionnante menée par David Grann se dévore comme un roman noir, mais de nombreux documents et surtout des photos, permettent de ne pas oublier que tous les protagonistes ont vécu, ont eu une famille, des enfants, des amis, et que certains ont été assassinés de manière odieuse. Et non seulement, c’est la convoitise des autres qui les a conduits vers la mort, mais c’est une autre forme de cupidité qui a empêché les premières enquêtes d’être menées à bien.
Un formidable travail de documentation, mis en forme de manière parfaitement construite, sur un épisode méconnu de l’histoire des États-Unis : à lire, incontestablement.
La note américaine de David Grann (Killers of the flower moon. The Osage murders and the birth of the FBI, 2017) éditions Globe (juin 2018) traduit par Cyril Gay, 363 pages.
Je l’avais noté chez keisha, puis un peu perdu de vue. Je surligne ..
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C’est vraiment passionnant, une enquête solide et qui se lit très bien… On plonge au fond de l’avidité humaine, et ce n’est pas joli joli.
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Ah ton avis fait plaisir, tu comprends que j’aime ce genre de lecture.
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De la « non fiction » intelligente et passionnante !
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J’en ai entendu parler et tu relances la curiosité ! Ça doit être passionnant comme lecture.
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Tout à fait, ce sont des faits méconnus, mais au-delà, l’enquête est vraiment approfondie et bien menée.
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En tout cas ça donne envie !
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Il doit être sur ma liste à lire, mais je vais , grâce à toi, le souligner. Merci.
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J’espère que tu le trouveras facilement !
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Intéressant, je le vois passer régulièrement, je note…. 🙂
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Tu fais bien ! 😉
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De la non fiction, j’ai toujours un peu de mal à m’y lancer, mais là, vu le sujet et la forme de l’enquête, je vais quand même noter. On ne sait jamais !
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Je n’en lis pas tant que ça non plus, mais là, je l’ai dévoré !
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Livre réservé à la bib depuis un certain temps déjà : je ne dois pas être la seule sur le coup…
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J’ai eu de la chance dans une de mes bibliothèques, il venait juste d’arriver !
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C’est bien aussi de s’auto-citer 😉
Comme toi, j’avais aimé le roman sur Hoover, alors celui-ci me tente.
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C’est le tout début du FBI et de la criminologie scientifique, mais centré sur les indiens osages.
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Ah, c’est une de prochaine lecture, en commun avec The Autist Reading, il me tarde de le commencer, malgré le sujet difficile..
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Je suis ravie de lire bientôt vos ressentis de lecture !
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J’étais certaine que tu allais le dévorer ! Je retrouve ma lecture dans ta phrase sur l’aspect roman noir alors que les documents nous rappellent la réalité des faits et en mettent en perspective l’horreur. ( vivement Quais du Polar que nous puissions écouter l’auteur :))
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Absolument, ce sera pour moi l’un des quelques auteurs à ne pas rater !
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je note illico! le personnage m’intéresse +++
je n’ai pas encore lu « La malédiction d’Edgar pourtant dans ma PAL depuis longtemps!
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Ce livre est beaucoup moins centré sur Hoover, mais les deux peuvent se compléter.
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alors que le sujet m’intéressait j’ai eu beaucoup de mal à accrocher au récit et je ne suis pas allée au bout
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Ce sont des choses qui arrivent, parfois je n’accroche pas à des livres que tout le monde aime ! 😉
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Très tentant en effet et comme je n’ai pas encore lu La malédiction d’Edgar, je lirai celui-ci d’abord si je le trouve (en bibli, ce serait bien).
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Ce sont des approches très différentes, celui-ci est surtout passionnant pour qui s’intéresse aux peuples autochtones…
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Je l’avais repéré à sa sortie (j’aime beaucoup la maison d’édition) mais il y tant à lire !
Qui sait, il atterrira peut-être un jour dans ma PAL !
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Cette maison d’édition m’intéresse beaucoup aussi… Celui-ci n’a pas rejoint ma bibliothèque, c’est un emprunt, mais j’en ai d’autres de cet éditeur, dont deux à lire.
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Je me souviens en avoir entendu parler à sa sortie et avoir eu envie de le lire. Visiblement il a été évincé par d’autres lectures !
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Au contraire, à sa sortie, je n’avais pas été plus tentée que ça… mais il est parfois bon de changer d’avis !
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Il est dans ma PAL depuis un moment, la thématique était juste irrésistible et Keisha en avait aussi fait un billet très convaincant, mais faute de temps, je ne l’ai toujours pas lu (un sacré pavé quand même). Je voulais me joindre à une LC en mars mais même là, je crains de ne pas être à l’heure…
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Franchement, à lire, il n’est pas très long. Toutefois il vaut peut-être mieux ne pas trop fractionner la lecture…
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Je ne lis quasiment pas de non fiction, mais tu sais être persuasive.
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La non fiction constitue peut-être un dixième de mes lectures, mais bien choisis, ce sont souvent des livres que j’aime beaucoup…
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J’en suis au 1er tiers et ça se dévore comme un thriller !
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Bonne lecture !
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il a l’air très documenté!
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Oui, j’ai l’impression que l’auteur s’est immergé dans la documentation de longues années, mais il le retranscrit avec ses mots… j’ai beaucoup aimé !
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Ça me semble très, très, très intéressant ça! Meci pour la découverte!
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Je confirme, c’est passionnant !
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