Rentrée littéraire 2018 (16)
« Marcher. Toujours marcher. Quarante-huit heures sur place ont suffi pour que j’intègre l’information. Marcher, oui. Sans cesse. Seul moyen de ne pas se faire repérer par l’un des mille sept cents policiers affectés à la sécurité ou par l’une des sept cents caméras qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, filment les allées et venues de tous. Marcher, aller d’un bout à l’autre des aérogares, revenir sur ses pas. »
Une femme tire sa valise d’un terminal à l’autre de Roissy, s’arrête parfois, commence des conversations avec des passagers en partance, s’invente des destinations, des attentes, des vies… Elle ne part jamais, change d’apparence pour déjouer la vigilance des agents de sécurité et des caméras. Elle fait partie des SDF de l’aéroport, des invisibles qui parcourent tous les endroits, ouverts au public ou non, de l’immense bâtiment.
La narratrice est là depuis huit mois, depuis qu’elle a oublié son identité, et elle n’envisage pas de quitter ces parois vitrées et ces couloirs interminables qui constituent son univers. Ce monde à part, clos, en marge, parfois souterrain, recèle de la folie, à certains moments de la violence, mais aussi des touches d’humanité. Connaissance est faite avec les nombreux personnages qui composent cette foule en déshérence.
« Ici, je suis en sécurité. Personne ne peut me trouver, pas même ce type croisé devant les portes du Rio. Qui, à la surface, pourrait imaginer que des hommes ont choisi de vivre à plus de huit mètres sous terre dans ces galeries souterraines ? Boyaux qui se déploient sur des dizaines et des dizaines de kilomètres sous l’aéroport. »
La narratrice pourrait continuer à errer ainsi pendant des mois encore, elle se débrouille pour subsister, jusqu’à ce qu’elle remarque un homme qui revient chaque jour à l’accueil du vol Rio-Paris, et que lui aussi la repère…
Que dire de mon ressenti ? J’ai admiré l’écriture pleine de sensibilité, et j’ai été plus qu’étonnée par le sujet intéressant et très bien documenté des sans-domicile qui peuplent l’aéroport, partiellement pris en charge par des associations, mais qui reviennent toujours hanter couloirs et galeries souterraines.
Et malgré tout, je n’ai été qu’à moitié convaincue, le mélange n’a pas bien pris ; peut-être le thème de l’amnésie, et du retour progressif de la mémoire, était-il de trop. Je n’ai lu que des avis positifs, je comprends que d’autres puissent adorer ce roman, mais j’ai eu quelques petits passages à vide vers le milieu, rattrapés par un début et une fin où j’étais beaucoup plus présente à ma lecture, heureusement, et que j’ai pleinement appréciés.
Roissy de Tiffany Tavernier, éditions Sabine Wespieser, août 2018, 280 pages.
Le thème est intéressant. J’ai vu un bon film sur ces sdf de l’aéroport. Evidemment je ne me souviens pas de son titre.
J’aimeAimé par 1 personne
Il y a Le Terminal, un film de Steven Spielberg (je viens de trouver ça dans un article très intéressant https://www.streetpress.com/sujet/1537539000-la-vie-secrete-des-sdf-de-roissy ) et aussi Stand-by de Roch Stepanik avec Dominique Blanc…
J’aimeJ’aime
Ca doit être le terminal…
J’aimeAimé par 1 personne
le thème plaît, j’ai vu un documentaire sur ce sujet qui m’a beaucoup touchée
il me semble que j’ai vu « Terminal » tout au moins des extraits 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Le thème est très intéressant, mais je crois que j’ai eu du mal avec le côté « fiction ».
J’aimeAimé par 1 personne
Un sujet intéressant, en effet. Je l’ai noté, mais j’ai peur de passer un peu à côté… bref, je suis indécision. As usual.
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne peux pas t’encourager à le lire absolument… attends un peu, tu verras si tu as toujours envie de le lire !
J’aimeJ’aime
J’ai tenté à deux reprise de le lire et je n’arrivais pas à être dedans ( je me comprends) donc je ne l’ai pas terminé ( et un de plus à mon compteur d’abandons)
J’aimeAimé par 1 personne
Ah, je savais bien que je ne devais pas être seule à avoir quelques petites restrictions… enfin, plus que ça, dans ton cas ! 😉
Tu ne penses pas que c’est le mélange de réalisme et de fiction qui passe mal ?
J’aimeJ’aime
Je tourne autour depuis sa sortie… suis allée écouter l’auteure en librairie en décembre et n’ai pas été convaincue du coup je suis repartie sans le livre ce qui est assez rare. L’occasion se présentera peut-être plus tard…
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’ai pas rencontré l’auteure, mais son éditrice qui parlait fort bien du roman, en donnant envie sans trop en dire…
J’aimeJ’aime
Le thème ‘intéresse mais on n’est pas « obligé » de noter aujourd’hui, ça peut attendre 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je n’oblige jamais personne ! 😉 mais je vois bien ce que tu veux dire…
J’aimeJ’aime
Il est prévu que je rencontre l’auteure prochainement. Je vais donc essayer de lire son roman. A voir donc ce que j’en penserai…
J’aimeAimé par 1 personne
Je serai curieuse d’avoir ton sentiment… et peut-être quelques éclairages suite à la rencontre.
J’aimeJ’aime
Il m’avait intrigué ce roman à travers son résumé, et puis j’ai pressenti que ce ne serait pas le coup de coeur (cette année, je me tiens à mon objectif PAL – ce début d’année du moins^^). Ton billet me le confirme, merci.:-)
J’aimeJ’aime
Pas de coup de cœur pour moi, c’est un roman honnête, bien écrit, mais voilà, ça ne se commande pas !
J’aimeJ’aime
Le côté monde clos m’oppresse d’avance ! je n’ai pas été tentée plus que ça jusqu’à présent et vu ton billet, je crois que je ne tenterai pas.
J’aimeJ’aime
Bizarrement, ce n’est pas si clos que ça, (je me demande comment il est possible de sortir sur le tarmac sans se faire arrêter) mais si tu ne le sens pas, ce n’est pas moins qui tenterai de te convaincre.
J’aimeJ’aime
Je retiens plus les films et documentaires mentionnés dans les commentaires que le roman. J’ai moi aussi du mal avec le recours à la fiction sur ce type de thèmes.
J’aimeJ’aime
Il y a un aspect nettement documentaire qui, pour moi, empêche de croire à la fiction…
J’aimeJ’aime
Je ne suis pas certaine qu’il passe entre mes mains ce bouquin…
J’aimeJ’aime
Il a été très apprécié par d’autres…
J’aimeJ’aime
Merci pour ton avis qui me fait hésiter à lire ce roman qui, je pense, n’est pas pour moi.
J’aimeJ’aime
Il faut en aimer le style tout d’abord, tu peux lire deux ou trois pages, pour te faire une idée…
J’aimeJ’aime
Pourquoi pas..
J’aimeAimé par 1 personne
Plus que l’amnésie, j’ai aimé le traitement sur les « invisibles » et l’écriture m’a convaincue
J’aimeAimé par 1 personne
C’est passionnant, ce qui concerne ces sans-abri, mais je n’ai pas eu vraiment de coup de cœur…
J’aimeJ’aime